Le communiste Xi Jinping dérange les anticommunistes...

Actualisé à 15:00 le 20/10/2022

Par Michel Aymerich

Le XX° Congrès du Parti communiste chinois (PCC) a débuté ce dimanche 16 octobre 2022.

Un XX° Congrès à ne confondre en rien avec le tristement célèbre XX° Congrès du PCUS en 1956 qui me faisait écrire il y a bientôt 4 mois :

« Cette année 2022 se tiendra le XX° Congrès du PCC. Un XX° Congrès qui se devra d'être (et il le sera assurément...) aux antipodes du XX° Congrès du Parti communiste de l'URSS (PCUS) et du « Rapport secret » de N. Krouchtchev[1] qui aura symbolisé comme je l'écrivais il y a quelques temps le « commencement d'un «thermidor soviétique» que des décennies plus tard Gorbatchev (et une partie de ceux qu'il nommera à ses côtés) après un processus de transition contradictoire (reflété par la succession conflictuelle feutrée des secrétaires généraux que furent Brejnev, Andropov, Tchernenko) mènera à sa conclusion, avant que Eltsine puisse parvenir à liquider le PCUS puis l'URSS...[1].»

« Nos » médias qui ne sont pas les nôtres (à nous le peuple) ne peuvent pas rapporter les succès que résument les différents tweets qui suivent sans finir par déraciner l'arbre qui les nourrit et produit les branches de la mésinformation, de la désinformation, de la réécriture de l'histoire, des mensonges éhontés, de la guerre psychologique, de la guerre asymétrique, de la guerre hybride, etc. dirigés contre le PCC et la Chine sous sa forme heureuse de RPC. Ne l'oublions pas, la guerre de l'OTAN contre la Russie par « Ukrainiens » interposés vise à terme LA CHINE !

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Je choisis toutefois comme l'a fait auparavant Danielle Bleitach sur son site de partager l'article suivant, lequel trahit un état d'esprit représentatif de la réaction sociale et politique et ce faisant concède des vérités qui l'inquiètent et en tire la conclusion à mots feutrés que je traduis en langage marxiste clair de la nécessité de transiter de la dictature bourgeoise dite démocratique[2] de temps de paix à la dictature terroriste bourgeoise ouverte qu'est le fascisme !

Il apporte quelques éclaircissements qui devraient interpeller sinon réveiller politiquement les moins endormis des gauchistes[3] autoproclamés « marxistes », dont le « marxisme » se réduit à préférer leur utopie anarchisante[4] (encouragée par les agents du capitalisme-impérialiste US ?) aux résultats réels, fut-ils extraordinaires et à nuls autres comparables réalisés sous la conduite du Parti communiste chinois organisant les marxistes chinois réels, actuellement sous la direction de Xi Jinping !

Ce faisant, j'ai parfois et plutôt fréquemment inséré des remarques, mais pas à chaque fois que l'auteur devrait se faire tirer les oreilles pour la vacuité chronique de sa méthodologie. Évidemment, les insuffisances d'analyse de l'auteur sont inhérentes à l'idéologie bourgeoise; elles sont au sens politique du terme génétiquement programmées, étant entendu que les équidés ne se valent pas et qu'un mulet ne peut remplacer un cheval de course sur un hippodrome...

Notes

[1] Parti communiste chinois: « Perpétuer l'esprit d'auto-révolution », https://a-contre-air-du-temps.over-blog.com/2022/07/pcc-perpetuer-l-esprit-d-auto-revolution.html

[2] https://a-contre-air-du-temps.over-blog.com/2022/08/le-pcc-et-la-democratie-populaire-integrale-en-chine.html

[3] Quant à ceux des « communistes » social-démocratisés, je crains et c'est un euphémisme que leur « évolution » fasse qu'ils sont définitivement perdus pour la cause du socialisme-communisme...

[4]«Il s'agit de tracer une ligne de démarcation nette entre marxisme et anarchisme, en prenant enfin congé des utopies abstraites [...]» Domenico Losurdo, Fuir l’histoire ? La révolution russe et la révolution chinoise aujourd'hui, Editions Delga (13 septembre 2007), p. 90.

Le monde selon Xi Jinping

13 octobre 2022 Textes fondamentaux

Ce que l’idéologue en chef de la Chine croit vraiment commente l’article et il aboutit à l’idée que Xi est un “croyant”, il a foi dans le communisme et dans la Chine. Mardi soir sur Arte, il y a eu un Théma caricatural sur le même sujet. Deux réactions face à cette émission: 1) c’était de la pure propagande et elle disait qu’alors même que nous sommes menacés par la guerre avec la Russie, les impérialistes occidentaux se préparent au véritable affrontement avec la Chine. 2) Ils ne font pas beaucoup d’effort, ils se contentent d’attribuer aux Chinois toutes leurs turpitudes à eux qui seraient justifiées par le fait qu’ils représentent la “démocratie”. Mais cet article tout en désignant la même cible selon la même grille, le refus de considérer leur déclin réel et comprendre alors ce qui justifie la vision de Xi, à savoir l’incapacité du capital à créer autre chose qu’un mode concurrentiel, la guerre, alors que la coopération est nécessaire pour la survie de l’humanité. Nonobstant ce prisme de cécité, le ton de l’article est nettement plus sérieux, avec Xi c’est le retour des marxistes… Ce n’est pas seulement un retour à Mao, c’est un autre temps avec d’autres expériences y compris ce qui s’est passé en URSS. Face à ce retour, l’auteur de l’article en conclut le capitalisme doit changer son modus vivendi idéologique et des stratégies politiques adaptées: vu la tonalité de l’article et sa conclusion, on se dit que le fascisme ferait l’affaire: “Quoi qu’il arrive, Xi n’abandonnera pas son idéologie. C’est un vrai croyant. Et cela représente un test supplémentaire pour les États-Unis et leurs alliés. Pour l’emporter dans la guerre idéologique qui se déroule maintenant devant eux, il faudra une refonte radicale des principes qui gouvernent les systèmes politiques libéraux-démocratiques. Les dirigeants occidentaux doivent défendre ces idéaux en paroles et en actes. Eux aussi doivent devenir de vrais croyants.” (note et traduction de Danielle Bleitrach pour histoire et société)

Copie d'écran M. Aymerich
Copie d'écran M. Aymerich

[J'ai modifié quelque-peu la mise en forme. Toutes les phrases mises en gras le sont par moi. Dans un cas, j'ai amélioré la traduction d'une phase attribuée au camarade Deng Xiaoping... M. A.]

Par Kevin Rudd (https://www.foreignaffairs.com/china/world-according-xi-jinping-china-ideologue-kevin-rudd?utm_medium=promo_email&utm_source=pre_release&utm_campaign=pre_release_060722&utm_content=20221010&utm_term=all-special-send&fbclid=IwAR2s-z-jRPKjS71u0ucTNZvL2QmpdUYHggkH-7pwe15su80Odco3cGMPklE#author-info)

Novembre/Décembre 2022

Dans l’ère de l’après-guerre froide, le monde occidental n’a pas manqué de grandes théories de l’histoire et des relations internationales. Les décors et les acteurs peuvent changer, mais le drame géopolitique mondial continue : des variantes du réalisme et du libéralisme rivalisent pour expliquer et prédire le comportement de l’État, les chercheurs débattent de la question de savoir si le monde est témoin de la fin de l’histoire, d’un choc des civilisations ou de quelque chose d’autre. Et il n’est pas surprenant que la question qui attire maintenant plus d’attention analytique que toute autre soit la montée en puissance de la Chine sous le président Xi Jinping et le défi que cela représente pour la puissance américaine. À l’approche du 20e Congrès national du Parti communiste chinois (PCC), alors que Xi a manœuvré pour consolider son pouvoir et obtenir un troisième mandat sans précédent, les analystes occidentaux ont cherché à décoder la vision du monde qui le motive et ses ambitions pour la Chine.

Un corps de pensée important a cependant été largement absent de cette recherche de compréhension : le marxisme-léninisme. C’est étrange parce que le marxisme-léninisme est l’idéologie officielle de la Chine depuis 1949. Mais l’omission est également compréhensible, puisque la plupart des penseurs occidentaux en sont venus il y a longtemps à considérer l’idéologie communiste comme effectivement morte – même en Chine, où, à la fin des années 1970, le dirigeant du PCC Deng Xiaoping a mis de côté l’orthodoxie marxiste-léniniste de son prédécesseur, Mao Zedong, en faveur de quelque chose de plus proche du capitalisme d’État. Deng a résumé ses pensées sur la question avec une franchise caractéristique: Bu zhenglun, «Laissons de côté la théorie», a-t-il déclaré aux participants à une grande conférence du PCC en 1981*. Ses successeurs Jiang Zemin et Hu Jintao ont suivi son exemple, élargissant rapidement le rôle du marché dans l’économie intérieure chinoise et adoptant une politique étrangère qui maximisait la participation de la Chine à un ordre économique mondial dirigé par les États-Unis.

[* Qu'elle source exacte ? Il s'agissait avant tout d'agir non en fonction de présupposés idéologiques inadaptés mais de tenir compte de la situation concrète (celle d'un retard économique considérable). L'introduction d'une «NEP gigantesque et inédite » (Domenico Losurdo, Fuir l’histoire ? La révolution russe et la révolution chinoise aujourd'hui, p. 73.) a conduit à un développement du marxisme adapté à la réalité chinoise : «Avez-vous lu cette brochure? Qu’est-ce que le socialisme? L’Union soviétique a prétendu appliquer le socialisme pendant de nombreuses années, mais elle n’en avait en réalité qu’une idée confuse. Lénine est peut-être celui qui l’a le mieux compris, comme le montre la nouvelle politique économique (...). Malheureusement, par la suite, le modèle soviétique s’est sclérosé. La révolution chinoise a triomphé parce qu’elle a su appliquer les principes universels du marxisme-léninisme à la réalité du pays. Dans le domaine de l’édification socialiste, nous avons fait des expériences positives et négatives. Ces deux sortes d’expériences sont également utiles. » (Deng Xiaoping). «En recherchant la vérité à partir des faits, nous devrions promouvoir l'innovation théorique basée sur la pratique. Les principes de base du marxisme sont la vérité universelle avec une valeur idéologique éternelle. Néanmoins, les auteurs marxistes classiques n'ont pas épuisé la vérité, mais ont ouvert la voie à la recherche et au développement de la vérité. [...] Nous devrions revoir la nouvelle expérience acquise par le peuple sous la direction du Parti, adapter constamment le marxisme aux conditions chinoises et faire briller davantage le marxisme contemporain en Chine.) (Xi Jinping). https://a-contre-air-du-temps.over-blog.com/2020/12/adapter-constamment-le-marxisme-aux-conditions-chinoises-et-faire-briller-davantage-le-marxisme-contemporain-en-chine.html M.A.]

Xi a mis un terme brutal à cette ère de gouvernance pragmatique et non idéologique. À sa place, il a développé une nouvelle forme de nationalisme [patriotisme. M.A.] marxiste qui façonne maintenant la présentation et la substance de la politique, de l’économie et de la politique étrangère de la Chine. Ce faisant, Xi ne construit pas de châteaux théoriques dans les airs pour rationaliser les décisions que le PCC a prises pour d’autres raisons plus pratiques. Sous Xi, l’idéologie guide la politique plus souvent que l’inverse. Xi a poussé la politique à la gauche léniniste, l’économie à la gauche marxiste et la politique étrangère à la droite nationaliste*. Il a réaffirmé l’influence et le contrôle que le PCC exerce sur tous les domaines de la politique publique et de la vie privée, revigoré les entreprises publiques et imposé de nouvelles restrictions au secteur privé. Pendant ce temps, il a attisé le nationalisme [Non, le patriotisme ! M.A.] en poursuivant une politique étrangère de plus en plus affirmée, alimentée par une croyance d’inspiration marxiste selon laquelle l’histoire est irréversiblement du côté de la Chine et qu’un monde ancré dans la puissance chinoise produirait un ordre international plus juste. En bref, l’ascension de Xi n’a signifié rien de moins que le retour de l’homme idéologique.

[* Le patriotisme n'est pas à confondre avec le nationalisme, encore moins situé à droite. Voir Mao : « XVIII. LE PATRIOTISME ET L'INTERNATIONALISME:

Le communiste, qui est internationaliste, peut-il être en même temps patriote? Nous pensons que non seulement il le peut, mais le doit.

Ce sont les conditions historiques qui déterminent le contenu concret du patriotisme. Il y a notre patriotisme à nous, et il y a le «patriotisme» des agresseurs japonais et celui de Hitler, auxquels les communistes doivent s'opposer résolument.

Les communistes japonais et allemands sont pour la défaite de leur propre pays dans la guerre. Il est dans l'intérêt de leurs peuples de contribuer par tous les moyens à la défaite des agresseurs japonais et à celle de Hitler, et plus cette défaite sera complète, mieux cela vaudra. . .

Car les guerres entreprises par les agresseurs japonais et par Hitler sont aussi funestes pour les peuples du Japon et de l'Allemagne que pour les peuples du monde. Il en va autrement de la Chine, qui est victime de l'agression.

C'est pourquoi les communistes chinois doivent unir le patriotisme à l'internationalisme. Nous sommes à la fois des internationalistes et des patriotes, et notre mot d'ordre est de combattre l'envahisseur pour défendre la patrie. Pour nous, le défaitisme est un crime, et la lutte pour la victoire dans la Guerre de Résistance est un devoir auquel nous ne pouvons nous soustraire.

Car seul le combat pour la défense de la patrie permet de vaincre les agresseurs et de libérer la nation. Et cette libération seule rend possible l'émancipation du prolétariat et de tout le peuple laborieux. La victoire de la Chine sur ses agresseurs impérialistes aidera les peuples des autres pays. Dans la guerre de libération nationale, le patriotisme est donc une application de l'internationalisme» (https://chine.in/fichiers/petit-livre-rouge.pdf). M.A.]

Ces tendances idéologiques ne sont pas simplement un retour à l’ère Mao. La vision du monde de Xi est plus complexe que celle de Mao, mêlant pureté idéologique et pragmatisme technocratique. Les déclarations de Xi sur l’histoire, le pouvoir et la justice pourraient sembler impénétrables ou non pertinentes au public occidental. Mais l’Occident ignore le message idéologique de Xi à ses risques et périls. Peu importe à quel point ses idées peuvent être abstraites et peu familières, elles ont des effets profonds sur le contenu réel de la politique et de la politique étrangère chinoises – et donc, à mesure que l’essor de la Chine se poursuit, sur le reste du monde.

HOMME DU PARTI

Comme tous les marxistes-léninistes, Xi fonde sa pensée sur le matérialisme historique (une approche de l’histoire axée sur l’inévitabilité du progrès par la lutte de classe en cours) et le matérialisme dialectique (une approche de la politique qui se concentre sur la façon dont le changement se produit lorsque des forces contradictoires entrent en collision et sont dépassées). Dans ses écrits publiés, Xi déploie le matérialisme historique pour positionner la révolution chinoise dans l’histoire du monde dans un contexte dans lequel le passage de la Chine à un stade plus avancé du socialisme accompagne nécessairement le déclin des systèmes capitalistes [C'est une vérité scientifiquement démontrable, mais le déclin du capitalisme signifie aussi sa transition vers son dépassement pour le bien du plus grand nombre... M.A.]. À travers le prisme du matérialisme dialectique, il dépeint son programme comme un pas en avant dans une lutte de plus en plus intense entre le PCC et les forces réactionnaires à l’intérieur (un secteur privé arrogant, des organisations non gouvernementales influencées par l’Occident, des mouvements religieux) et à l’étranger (les États-Unis et leurs alliés).

Ces concepts peuvent sembler abscons et obscurs à ceux qui se trouvent en dehors de la Chine. Mais ils sont pris au sérieux par les élites du PCC, les hauts responsables chinois et de nombreux spécialistes des relations internationales qui conseillent le gouvernement. Et les écrits publiés par Xi sur la théorie sont beaucoup plus étendus que ceux de tout autre dirigeant chinois depuis Mao. Le PCC s’appuie également sur les types de conseils économiques et stratégiques qui guident généralement les systèmes politiques occidentaux. Mais au sein du système chinois, le marxisme-léninisme sert toujours de source idéologique à une vision du monde qui place la Chine du bon côté de l’histoire et dépeint les États-Unis comme luttant dans les affres d’un déclin capitaliste inévitable, consumés par leurs propres contradictions politiques internes et destinés à tomber à l’eau. Selon Xi, ce sera la véritable fin de l’histoire.

Sous Xi, l’idéologie guide la politique plus souvent que l’inverse.

En 2013, à peine cinq mois après sa nomination au poste de secrétaire général du parti, M. Xi a prononcé un discours à la Conférence centrale sur l’idéologie et la propagande, un rassemblement de hauts dirigeants du parti à Beijing. Le contenu du discours n’a pas été rapporté à l’époque, mais a été divulgué trois mois plus tard et publié par China Digital Times. Le discours offre un portrait sans filtre des convictions politiques les plus profondes de Xi. Il s’y attarde sur les risques de la décadence idéologique qui a conduit à l’effondrement du communisme soviétique, sur le rôle de l’Occident dans la fomentation de la division idéologique au sein de la Chine et sur la nécessité de réprimer toutes les formes de dissidence. « La désintégration d’un régime commence souvent par le domaine idéologique », a déclaré M. Xi. «Les troubles politiques et le changement de régime peuvent se produire du jour au lendemain, mais l’évolution idéologique est un processus à long terme», a-t-il poursuivi, avertissant qu’une fois « les défenses idéologiques violées, d’autres défenses deviennent très difficiles à tenir ». Mais le PCC « a la justice de son côté », a-t-il assuré à son auditoire, les encourageant à ne pas être « évasifs, timides ou mâcher ses mots » dans leurs relations avec les pays occidentaux, dont le but est de «rivaliser avec nous pour les champs de bataille du cœur des gens et pour les masses, et à la fin de renverser la direction du PCC et le système socialiste chinois ».

[* Il semblerait que l'auteur fasse allusion au discours suivant de Xi Jinping (je l'ai publié sur mon blogue) :  https://a-contre-air-du-temps.over-blog.com/2021/06/maintenir-et-developper-le-socialisme-avec-des-caracteristiques-chinoises-xi-jinping.html M.A.]

Cela signifiait réprimer quiconque «nourrissait la dissidence et la discorde» [FAUX ! Cela signifie en première instance ne pas lâcher sur le front idéologique de la maîtrise du narratif face aux mensonges sur l'histoire devant lesquels ne reculent pas les idéologues de la réaction... M.A.] et exiger que les membres du PCC fassent preuve de loyauté non seulement envers le parti, mais aussi envers Xi personnellement. Ce qui a suivi a été un «nettoyage» interne du PCC, accompli en purgeant toute opposition politique ou institutionnelle perçue, en grande partie grâce à une campagne anticorruption de dix ans qui avait commencé avant même le discours [la corruption a des effets politiques, économiques et sociaux désintégrateurs, mais elle n'est pas réductible à une simple opposition politique. Elle n'est, par exemple, pas assimilable à un avis différent sur la tactique à choisir pour parvenir au même but. M.A.]. Une « campagne de rectification » a apporté une nouvelle série de purges à l’appareil des affaires politiques et juridiques du parti. M. Xi a également réaffirmé le contrôle du parti sur l’Armée populaire de libération et la Police armée populaire et a centralisé les systèmes de cybersécurité et de surveillance de la Chine. Enfin, en 2019, M. Xi a lancé une campagne d’éducation à l’échelle du parti intitulée «N’oubliez pas l’objectif initial du parti, gardez la mission à l’esprit» [2019 ? En octobre 2018, déjà, j'ai pu photographier ce mot d'ordre lisible sur de grandes affiches exposées dans certaines rues de Hainan]. Selon un document officiel annonçant l’initiative, son objectif était que les membres du parti «acquièrent un apprentissage théorique et se fassent baptiser dans l’idéologie et la politique». Vers la fin de son premier mandat, il était devenu clair que Xi ne cherchait rien de moins que de transformer le PCC en la haute église* d’une foi laïque revitalisée.

[*Vocabulaire typique des idéologues conservateurs qui enferrés dans leur conception bourgeoise du monde ne peuvent mentalement concevoir le caractère authentiquement scientifique et athée du marxisme ! L'ironie est que les mêmes peuvent prêter serment sur la bible, voire se rendre dans une église ou un temple et y prier "Dieu" qu'il bénisse "l'Amérique"... M.A.]

MARX AU PINACLE

Contrairement à ces mouvements immédiats vers une discipline plus léniniste en politique intérieure, le passage à l’orthodoxie* marxiste dans la politique économique sous Xi a été plus progressif. La gestion économique a longtemps été le domaine des technocrates qui siègent au Conseil des Affaires d’État, le cabinet administratif de la Chine. Les intérêts personnels de Xi résident également davantage dans l’histoire du parti, l’idéologie politique et la grande stratégie que dans les détails de la gestion financière et économique. Mais à mesure que l’appareil du parti affirmait de plus en plus le contrôle des départements économiques de l’État, les débats politiques de la Chine sur les rôles relatifs de l’État et du marché devenaient de plus en plus idéologiques. Xi a également progressivement perdu confiance dans l’économie de marché à la suite de la crise financière mondiale de 2008 et de la crise financière interne de la Chine de 2015, qui a été déclenchée par l’éclatement d’une bulle boursière et a conduit à un effondrement de près de 50% de la valeur des actions chinoises avant que les marchés ne se stabilisent finalement en 2016.

[* « l’orthodoxie marxiste dans la politique économique » ! L'auteur a-t-il la moindre idée de ce qu'il écrit ? D'ailleurs, qui d'autres que des marxistes AU POUVOIR peuvent en avoir une idée concrète ? M.A.]

La trajectoire de la politique économique de la Chine sous Xi – d’un consensus en faveur des réformes du marché à une adoption accrue de l’intervention des partis et de l’État – a donc été inégale, contestée et parfois contradictoire. En effet, fin 2013, moins de six mois après le sermon revivaliste de Xi sur l’idéologie et la propagande, le Comité central du PCC (les plus hauts dirigeants du parti) a adopté un document remarquablement réformiste sur l’économie, intitulé de manière frappante « La Décision ». Il a esquissé une série de mesures politiques qui permettraient au marché de jouer « le rôle décisif »* dans l’allocation des ressources dans l’économie. Mais le déploiement de ces politiques s’est ralenti au point mort en 2015, tandis que les entreprises d’État ont reçu des milliards de dollars d’investissements de « fonds d’orientation de l’industrie » entre 2015 et 2021 – une injection massive de soutien gouvernemental qui a ramené l’État chinois au centre de la politique économique**.

[* et ** Qu'est-ce à dire d'autre sinon que la pratique de la construction du socialisme de «la phase primaire» (https://a-contre-air-du-temps.over-blog.com/2022/08/un-article-marxiste-qui-va-au-fond-des-choses-trois-questions-sur-la-chine-et-le-parti-communiste-chinois.html) nécessite un développement maximal des forces productives d'un pays demeurant encore «le plus grand pays en développement du monde» (Xi, https://a-contre-air-du-temps.over-blog.com/2018/10/la-chine-comme-je-la-vois.html) et que l'allocation uniquement bureaucratiquement centralisée des ressources dans un tel pays serait contre-productif, mais que pour autant le pouvoir central doit impérativement garder une main de fer (variété de DDP) et intervenir à hauteur des besoins quand nécessaire... M.A.]

Lors du 19e Congrès du PCC, en 2017, Xi a annoncé qu’à l’avenir, le principal défi idéologique du parti serait de rectifier le « développement déséquilibré et inadéquat » qui avait émergé pendant la période de « réforme et d’ouverture » des changements politiques basés sur le marché que Deng avait inaugurés à la fin des années 1970. Dans un discours peu remarqué publié dans le journal idéologique du parti en 2021, Xi a en fait contesté la définition de Deng de « l’étape primaire du socialisme » et la conviction de Deng que la Chine devrait endurer les inégalités pendant des centaines d’années avant de parvenir à la prospérité pour tous. Au lieu de cela, Xi a salué une transition plus rapide vers une phase supérieure du socialisme, déclarant que « grâce à de nombreuses décennies de travail acharné, [cette] période marque un nouveau point de départ pour nous ». Xi a rejeté le gradualisme de Deng et l’idée que la Chine était condamnée à un avenir indéfini d’imperfection de développement et d’inégalité de classe. Grâce à une adhésion plus rigoureuse aux principes marxistes, a-t-il promis, la Chine pourrait atteindre à la fois la grandeur nationale et une plus grande égalité économique dans un avenir pas trop lointain.

Un tel résultat reposerait sur le fait que les comités du parti accroîtraient leur influence sur les entreprises privées en jouant un rôle plus important dans la sélection de la haute direction et la prise de décisions critiques au sein des conseils d’administration. Et comme l’État chinois a commencé à obtenir des capitaux propres dans des entreprises privées, l’État encourageait également les entrepreneurs prospères à investir dans des entreprises d’État, mélangeant le marché et l’État à un degré toujours plus élevé.

Pendant ce temps, les planificateurs économiques du PCC seraient chargés de concevoir une « économie à double circulation », ce qui signifiait en fait que la Chine deviendrait de plus en plus autonome dans tous les secteurs de l’économie tandis que les économies mondiales deviendraient de plus en plus dépendantes de la Chine. Et à la fin de 2020, Xi a présenté une approche de la redistribution des revenus connue sous le nom de «programme de prospérité commune », à travers lequel les riches devaient être censés redistribuer « volontairement » des fonds à des programmes favorisés par l’État pour réduire l’inégalité des revenus. À la fin de 2021, il était clair que l’ère de « réforme et d’ouverture » de Deng touchait à sa fin. À sa place se trouvait une nouvelle orthodoxie économique étatiste.

« L’HISTOIRE EST LE MEILLEUR MANUEL »

La poussée de Xi vers la politique léniniste et l’économie marxiste s’est accompagnée de son adoption d’une forme de nationalisme [patriotisme. M.A.] de plus en plus vivifiante, alimentant une affirmation de soi à l’étranger qui a remplacé la prudence traditionnelle et l’aversion au risque qui étaient les caractéristiques de la politique étrangère de la Chine pendant l’ère Deng. La reconnaissance par Xi de l’importance du nationalisme [patriotisme. M.A.] était évidente au début de son mandat. « En Occident, il y a des gens qui disent que la Chine devrait changer l’angle de sa propagande historique, elle ne devrait plus faire de propagande sur son histoire d’humiliation », a-t-il noté dans son discours de 2013. « Mais à mon avis, nous ne pouvons pas en tenir compte ; oublier l’histoire signifie trahir. L’histoire existe objectivement. L’histoire est le meilleur manuel. Une nation sans mémoire historique n’a pas d’avenir. » Immédiatement après l’installation de Xi au poste de secrétaire général du PCC en 2012, il a dirigé le Comité permanent du Politburo nouvellement nommé lors d’une visite d’une exposition au Musée national de Chine à Pékin intitulée « La route du rajeunissement », qui relatait la perfidie des puissances impériales* occidentales et du Japon et la réponse héroïque du parti pendant les « 100 ans d’humiliation nationale » de la Chine.

[* L'auteur préfère bien évidemment ne pas employer le concept d'impérialisme, lequel renverrait les lecteurs au diagnostique marxiste scientifique que les puissances capitalistes développées sont au dernier stade de leur développement économique qu'est l'impérialisme, stade suprême du capitalisme: https://a-contre-air-du-temps.over-blog.com/2022/07/a-qui-profite-le-fait-de-qualifier-faussement-la-russie-d-imperialiste.html ]

Dans les années qui ont suivi, le concept du « grand rajeunissement de la nation chinoise » est devenu la pièce maîtresse de la vision nationaliste [patriotique. M.A.] de Xi. Son objectif est que la Chine devienne la puissance asiatique et mondiale prééminente d’ici 2049. En 2017, M. Xi a identifié un certain nombre de repères quantitatifs que le pays doit atteindre d’ici 2035 sur la voie de ce statut, notamment en devenant une « économie développée de niveau moyen » et en ayant « essentiellement achevé la modernisation de la défense nationale de la Chine et de ses forces armées ». Pour saisir et codifier sa vision, M. Xi a introduit ou mis en évidence un certain nombre de concepts idéologiques qui autorisent collectivement la nouvelle approche plus affirmée de la Chine. Le premier d’entre eux est le «pouvoir national global» (zonghe guoli), que le PCC utilise pour quantifier la puissance militaire, économique et technologique combinée de la Chine et son influence en matière de politique étrangère. Alors que ce concept a été utilisé par les prédécesseurs de Xi, seul Xi a eu l’audace d’affirmer que la puissance de la Chine s’est développée si rapidement que le pays est déjà «entré dans les premiers rangs du monde». M. Xi a également souligné les changements rapides dans «l’équilibre international des forces» (guoji liliang duibi), qui fait référence aux comparaisons officielles que le parti utilise pour mesurer les progrès de la Chine dans son rattrapage des États-Unis et de ses alliés. La rhétorique officielle du PCC comporte également des références à la «multipolarité» croissante (duojihua) dans le système international et à l’augmentation irréversible de la puissance de la Chine. Xi a également réhabilité un aphorisme maoïste saluant «la montée de l’Orient et le déclin de l’Occident » (dongsheng xijiang) comme un euphémisme pour la Chine surpassant les États-Unis.

L’éloge public de Xi à l’égard de la puissance nationale croissante de la Chine a été beaucoup plus vif et plus expansif que celui de ses prédécesseurs. En 2013, le PCC a officiellement abandonné la traditionnelle «orientation diplomatique» de Deng, datant de 1992, selon laquelle la Chine devait «cacher sa force, attendre son heure et ne jamais prendre les devants.» Xi a utilisé le rapport du Congrès du Parti de 2017 pour décrire comment la Chine avait promu sa «puissance économique, scientifique, technologique, militaire et nationale globale» au point qu’elle était désormais « entrée dans les premiers rangs du monde » – et qu’en raison d’une augmentation sans précédent de la position internationale de la Chine, «la nation chinoise, avec une posture entièrement nouvelle, se tient désormais droite et ferme en Orient

THÉORIE ET PRATIQUE

Ce qui importe le plus à ceux qui regardent avec méfiance la montée en puissance de la Chine, c’est la façon dont ces formulations idéologiques changeantes ont été mises en pratique. Les déclarations doctrinales de Xi ne sont pas seulement théoriques, elles sont également opérationnelles. Elles ont jeté les bases d’un large éventail de mesures de politique étrangère qui auraient été inimaginables sous les dirigeants précédents. La Chine s’est lancée dans une série de remises en état des îles en mer de Chine méridionale et les a transformées en garnisons, ignorant les garanties formelles antérieures qu’elle ne le ferait pas. Sous Xi, le pays a mené des frappes de missiles à grande échelle et à tir réel autour de la côte taïwanaise, simulant un blocus maritime et aérien de l’île – ce que les régimes chinois précédents se sont abstenus de faire malgré la capacité de le faire. Xi a intensifié le conflit frontalier entre la Chine et l’Inde par des affrontements frontaliers répétés et par la construction de nouvelles routes, d’aérodromes et d’autres infrastructures militaires près de la frontière [A traduire par : ne fait plus le dos rond et se défend comme la situation l'exige. M.A.]. Et la Chine a adopté une nouvelle politique de coercition* économique et commerciale contre les États dont les politiques offensent Pékin et qui sont vulnérables aux pressions chinoises.

[* La politique de coercition est celle de l'impérialisme étasunien (exemple parmi d'autres, le blocus illégitime de Cuba). La Chine, elle, résiste à l'encerclement par le même impérialisme étasunien et ses subordonnés ("alliés")... M.A.]

La Chine est également devenue beaucoup plus agressive en s’attaquant aux critiques à l’étranger. En juillet 2021, Pékin a annoncé pour la première fois des sanctions contre des individus et des institutions occidentaux qui ont eu la témérité de critiquer la Chine [Mentir effrontément sur la situation des Ouïghours dans la province chinoise du Xinjiang n'est pas faire preuve de « témérité », mais de complicité avec les obscures manœuvres de la CIA et ses prolongements (NED, terroristes islamistes, etc) M.A.]. Les sanctions sont en harmonie avec la nouvelle philosophie de la diplomatie du «loup guerrier», qui encourage les diplomates chinois à attaquer [Pas « attaquer », mais oser ENFIN se défendre ! M.A.] régulièrement et publiquement leurs gouvernements hôtes – un changement radical [Eh oui, pauvre suprématiste yankee, ils sont terminés les temps honteux où les non-Blancs devaient faire le dos rond et ce dorénavant pour le mieux des Blancs opprimés et des non-Blancs objectivement unis contre le despotisme de l'hégémonisme de l'impérialisme US... M.A.] par rapport à la pratique diplomatique chinoise au cours des 35 dernières années.

Les croyances [convictions ! C'est l'auteur de l'article qui a des croyances manifestes... M.A.] idéologiques de Xi ont engagé la Chine dans l’objectif de construire ce que Xi décrit comme un système international «plus éthique et plus juste» – un système ancré dans la puissance chinoise plutôt que dans la puissance américaine et qui reflète des normes plus conformes aux valeurs marxistes-léninistes. Pour cette raison, la Chine a fait pression pour dépouiller les résolutions de l’ONU de toute référence aux droits de l’homme universels et a construit un nouvel ensemble d’institutions internationales centrées sur la Chine, telles que l’initiative «la Ceinture et la Route», la Banque asiatique d’investissement dans les infrastructures et l’Organisation de coopération de Shanghai, pour rivaliser et éventuellement remplacer celles dominées par l’Occident. Une quête marxiste-léniniste d’un monde « plus juste » façonne également la promotion par la Chine de son propre modèle de développement national à travers les pays du Sud comme alternative au « consensus de Washington » sur les marchés libres et la gouvernance démocratique. Et Pékin a offert une offre immédiate de technologies de surveillance, de formation de la police et de collaboration en matière de renseignement à des pays du monde entier, tels que l’Équateur, l’Ouzbékistan et le Zimbabwe, qui ont évité le modèle libéral-démocratique [libéral-antidémocratique-et-impérialiste voué à perpétuer ad vitam æternam l'inégalité des peuples... M.A.] occidental classique.

Ces changements dans la politique étrangère et de sécurité chinoise ont été signalés bien à l’avance par des changements antérieurs dans la ligne idéologique de Xi. En utilisant ce que le public occidental pourrait considérer comme un jumbo obscur et théorique, Xi a communiqué au parti un message limpide : la Chine est beaucoup plus puissante qu’elle ne l’a jamais été, et elle a l’intention d’utiliser ce pouvoir pour changer le cours de l’histoire [Il faut vraiment faire partie de l'infinie minorité qui n'est pas du côté ou ne veut pas être du côté des gagnants-gagnants pour s'en plaindre !!! M.A. ].

A L’INTERNE POUR GAGNER

Xi a 69 ans et il semble peu probable qu’il prenne sa retraite. En tant qu’étudiant de longue date et praticien de la politique chinoise, il sait très bien que s’il quittait ses fonctions, lui et sa famille seraient vulnérables aux représailles de ses successeurs. Xi est donc susceptible de diriger le pays pour le reste de sa vie, bien que ses désignations officielles puissent changer avec le temps. Sa mère a 96 ans et son père a vécu jusqu’à l’âge de 89 ans. Si leur longévité est une indication de la sienne, il est sur le point de rester le leader suprême de la Chine au moins jusqu’à la fin des années 2030 [Si cela devait se confirmer, souhaitons lui une excellente santé et soyons solidaires de ses mesures pour assurer la continuité d'une politique authentiquement marxiste face aux tentatives contre révolutionnaires de l'impérialisme US et de ceux des bourgeois chinois anti-patriotiques (candidats à devenir des bourgeois compradores... ) qui s'en font les relais. M.A.].

Xi fait face à peu de vulnérabilités politiques. Des éléments de la société chinoise peuvent commencer à s’indigner de l’appareil de plus en plus répressif [« répressif » pour qui ? M.A.] qu’il a construit. Mais les technologies de surveillance contemporaines lui permettent de contrôler la dissidence d’une manière que Mao et Staline pouvaient difficilement imaginer. Xi montre une confiance croissante dans la « génération nationaliste » [génération PATRIOTIQUE. M.A.] montante de la Chine, en particulier les élites qui ont été éduquées dans leur pays plutôt qu’à l’étranger [Il était temps... M.A.], qui sont arrivées à maturité sous sa direction plutôt que sous les régimes plus libéraux de ses prédécesseurs, et qui se considèrent comme l’avant-garde de la révolution politique de Xi. Il serait insensé de supposer que la vision marxiste-léniniste de Xi implosera sous le poids de ses propres contradictions internes à court et moyen terme [Hahaha, on mesure bien le dépit de classe ! M.A.]. Si un changement politique se produit, il arrivera plus probablement après la mort de Xi qu’avant [Elle sera, alors, dans quel état l'hégémonie US ? M.A.].

Mais Xi n’est pas complètement en sécurité. Son talon d’Achille, c’est l’économie [Exactement le contraire... M.A.]. La vision marxiste de Xi d’un plus grand contrôle du parti sur le secteur privé, d’un rôle croissant pour les entreprises d’État et la politique industrielle, et de la quête d’une « prospérité commune » par la redistribution est susceptible de réduire la croissance économique au fil du temps [Non, il s'agit d'un passage de la quantité à la qualité de la production! M.A.]. En effet, la baisse de confiance des entreprises réduira l’investissement privé en capital fixe en réponse à la perception croissante du risque politique et réglementaire ; après tout, ce que l’État donne, l’État peut aussi l’enlever. Cela s’applique en particulier aux secteurs de la technologie [encouragée systématiquement par l’État. M.A.], de la finance [les banques sont contrôlées par l’État socialiste... M.A.] et de l’immobilier, qui ont été les principaux moteurs de la croissance intérieure de la Chine au cours des deux dernières décennies. L’attrait de la Chine pour les investisseurs étrangers a également diminué en raison de l’incertitude de la chaîne d’approvisionnement et de l’impact des nouvelles doctrines d’autosuffisance économique nationale. Chez eux, les élites des affaires chinoises ont été effrayées par la campagne anticorruption [Ah bon ?! La campagne anticorruption freinerait le développement économique ? En tout cas, pas pour la masse du peuple. Et je sais que nombreux sont ceux qui soutiennent Xi justement pour cette raison ! M.A.], la nature arbitraire du [POUR QUI ? L'emploi du qualificatif d'arbitraire de la part d'un avocat du système capitaliste-impérialistes sous hégémonie US ne manque pas de piment ! M.A.] système judiciaire contrôlé par le parti et un nombre croissant de titans technologiques de haut niveau tombant en disgrâce politique. Et la Chine n’a pas encore trouvé comment laisser derrière elle sa stratégie « zéro covid », qui a aggravé le ralentissement économique du pays [Vos collègues de la CIA ont raté leur coup. A quand une enquête indépendante sur les origines de la Covid-19 menée aux USA ? Jeffrey SACHS qui préside la commission Covid-19 de la prestigieuse revue médicale The Lancet dit qu'il a la conviction que l'origine se trouve dans son pays : https://a-contre-air-du-temps.over-blog.com/2022/07/le-virus-covid-19-pourrait-provenir-d-un-biolab-us.html M.A.].

À ces faiblesses s’ajoutent un certain nombre de tendances structurelles à long terme : une population vieillissant rapidement, une main-d’œuvre en diminution [Deux facteurs qui stimulent IA et robotisation... M.A.], une faible croissance de la productivité et des niveaux élevés d’endettement partagé entre les institutions financières publiques et privées [Comparez ce qui est comparable et comparons avec les USA... M.A.]. Alors que le PCC s’attendait autrefois à ce que la croissance annuelle moyenne reste autour de 6 % pour le reste des années 2020 avant de ralentir à environ 4 % pour les années 2030, certains analystes craignent maintenant qu’en l’absence d’une correction radicale du cap, l’économie commence bientôt à stagner, culminant à environ 3 % dans les années 2020 avant de tomber à environ 2 % dans les années 2030. En conséquence, la Chine pourrait [conditionnel... M.A.] entrer dans les années 2030 encore enfermée dans le piège dit du revenu intermédiaire, avec une économie plus petite ou seulement légèrement plus grande que celle des États-Unis [votre rêve a toutes les chances d'être contrarié, l'évolution récente et actuelle -malgré les turbulences de la transition vers une économie privilégiant la qualité- faisant foi... M.A.]. Pour les dirigeants chinois, ce résultat aurait de profondes conséquences. Si la croissance de l’emploi et des revenus faiblissait [Avec des « si », les USA seraient une puissance œuvrant à la paix dans le monde, consacrant les centaines de milliards de son budget militaire pharamineux à la résolution des problèmes des pays les plus pauvres... M.A.], le budget de la Chine serait sous pression, forçant le PCC à choisir entre fournir des soins de santé, des soins aux personnes âgées et des droits à pension d’une part et poursuivre des objectifs de sécurité nationale, la politique industrielle et l’initiative « la Ceinture et la Route» d’autre part. Pendant ce temps, l’attraction gravitationnelle de la Chine sur le reste de l’économie mondiale serait remise en question. Le débat sur la question de savoir si le monde a déjà connu un « pic chinois » ne fait que commencer, et en ce qui concerne la croissance à long terme de la Chine, le jury n’est toujours pas au rendez-vous [Continuez à voir le monde et la Chine par le petit bout de la lorgnette, vous ressemblez de plus en plus à des vaches regardant passer le train de l'histoire... M.A.].

Par conséquent, la question cruciale pour la Chine dans les années 2020 est de savoir si Xi est capable d’organiser une correction de trajectoire pour se remettre du ralentissement significatif de la croissance économique. Cela impliquerait toutefois une perte considérable de la face pour lui. Il est plus probable qu’il essaiera de s’en sortir, en faisant le moins d’ajustements idéologiques et rhétoriques possible et en mettant en place une nouvelle équipe de responsables de la politique économique, en espérant qu’ils trouveront un moyen de rétablir la croissance comme par magie.

Le nationalisme [patriotisme. M.A.] marxiste de Xi est un plan idéologique pour l’avenir ; c’est la vérité sur la Chine qui se cache au grand jour. Sous la direction de Xi, le PCC évaluera l’évolution des circonstances internationales à travers le prisme de l’analyse dialectique – et pas nécessairement d’une manière qui ait un sens pour les étrangers. Par exemple, Xi considérera les nouvelles institutions occidentales destinées à faire contrepoids à la Chine, comme le Quad (le dialogue quadrilatéral sur la sécurité, un accord de coopération stratégique entre l’Australie, l’Inde, le Japon et les États-Unis) et l’AUKUS (un accord de défense entre l’Australie, le Royaume-Uni et les États-Unis), comme étant à la fois stratégiquement hostiles et idéologiquement prévisibles, nécessitant de nouvelles formes de « lutte » politique, idéologique et militaire pour les faire reculer. Dans sa vision marxiste-léniniste, la victoire finale de la Chine est garantie parce que les forces profondes du déterminisme historique sont du côté du PCC et que l’Occident est en déclin structurel [Parce-que vous ne le constatez pas?! Bien, continuez dans le déni, votre réveil n'en sera que plus pénible... M.A.].

Xi voit maintenant des menaces sur tous les fronts

Ce point de vue affectera la probabilité d’un conflit en Asie. Depuis 2002, le langage de code du PCC pour sa conviction que la guerre était improbable a été la phrase officielle « La Chine continue de profiter d’une période d’opportunités stratégiques ». Cette déclaration vise à indiquer que la Chine sera confrontée à un faible risque de conflit dans un avenir prévisible et peut donc rechercher des avantages économiques et de politique étrangère alors que les États-Unis sont embourbés ailleurs, en particulier au Moyen-Orient élargi. Mais à la suite de l’étiquetage officiel de la Chine par Washington comme un «concurrent stratégique» en 2017, de la guerre commerciale en cours entre les États-Unis et la Chine, des formes mutuelles (bien que sélectives) de découplage économique et du durcissement des alliances américaines avec l’Australie, le Japon, la Corée du Sud et l’OTAN, le PCC est susceptible de modifier sa conclusion analytique formelle sur l’environnement stratégique.

Le danger est que les méthodologies dialectiques et les conclusions binaires qu’elles produisent puissent conduire à des conclusions spectaculairement incorrectes lorsqu’elles sont appliquées au monde réel de la sécurité internationale. Dans les années 1950, Mao considérait qu’il était dialectiquement inévitable que les États-Unis attaquent la Chine pour étouffer la révolution chinoise au nom des forces du capitalisme et de l’impérialisme. Malgré la guerre de Corée et deux crises dans le détroit de Taïwan au cours de cette décennie, aucune attaque de ce type ne s’est matérialisée [C'est le rapport des forces (URSS dotée de la défense nucléaire; peuple chinois composé de centaines de millions de citoyens patriotes et internationalistes; mouvement communiste mondial puissant; force d'attraction du socialisme auprès des peuples, etc.) qui a empêché les USA d'attaquer la Chine, rien d'autre... M.A.]. Si Mao n’avait pas adopté un tel point de vue idéologique, le dégel des relations de la Chine avec les États-Unis aurait peut-être pu être initié une décennie plus tôt, en particulier compte tenu de la réalité qui résultait de la rupture sino-soviétique qui a commencé après 1959. De la même manière, Xi voit maintenant des menaces sur tous les fronts et s’est lancé dans la titrisation de pratiquement tous les aspects de la politique publique et de la vie privée chinoises. Et une fois que ces perceptions de la menace deviennent des conclusions analytiques formelles et sont traduites dans les bureaucraties du PCC, le système chinois pourrait commencer à fonctionner comme si les conflits armés étaient inévitables [Ils le sont si le rapport de forces est trop largement en défaveur de la Chine. Voir la guerre de facto de l'OTAN contre la Russie voulue depuis longtemps par le complexe militaro-industriel US et par les stratèges de l'impérialisme qui veulent dépecer la Russie et la Chine... M.A. ].

Les déclarations idéologiques de Xi façonnent la façon dont le PCC et ses près de 100 millions de membres comprennent leur pays et son rôle dans le monde. Ils prennent ces textes au sérieux; le reste du monde devrait le faire aussi. À tout le moins, l’adhésion de Xi à l’orthodoxie marxiste-léniniste devrait mettre fin à tout vœu pieux selon lequel la Chine de Xi pourrait libéraliser pacifiquement sa politique et son économie [Puissent les prétendus « marxistes » des pays « occidentaux » enfin le comprendre et passer au marxisme réel en pratiquant un internationalisme prolétarien ACTIF avec le PCC et Xi Jinping ! M.A.]. Et devrait indiquer clairement que l’approche de la Chine en matière de politique étrangère est motivée non seulement par un calcul continu de risques et d’opportunités stratégiques, mais aussi par la conviction sous-jacente que les forces du changement historique font inexorablement avancer le pays.

La Chine pourrait commencer à fonctionner comme si un conflit armé était inévitable.

Cela devrait donc amener Washington et ses partenaires à évaluer soigneusement leurs stratégies chinoises existantes. Les États-Unis devraient se rendre compte que la Chine représente le challenger le plus discipliné politiquement et idéologiquement qu’ils aient jamais affronté au cours de leur siècle de domination géopolitique. Les stratèges américains devraient éviter « l’imagerie miroir » et ne devraient pas supposer que Pékin agira d’une manière que Washington interpréterait comme rationnelle ou servant les intérêts personnels de la Chine.

L’Occident a remporté un concours idéologique au XXe siècle. Mais la Chine n’est pas l’Union soviétique, notamment parce que la Chine a maintenant la deuxième plus grande économie du monde. Et bien que Xi ne soit peut-être pas Staline, il n’est certainement pas non plus Mikhaïl Gorbatchev [Voilà qui dérange ! Xi n'est pas sur la voie souhaitée par l'impérialisme de la liquidation du PCC et de l’État socialiste... M.A.]. L’adhésion de Xi à l’orthodoxie marxiste-léniniste l’a aidé à consolider son pouvoir personnel. Mais cette même position idéologique a également créé des dilemmes que le PCC aura du mal à résoudre, d’autant plus que le ralentissement de la croissance économique met en doute le contrat social de longue date du parti avec le peuple.

Quoi qu’il arrive, Xi n’abandonnera pas son idéologie. C’est un vrai croyant [Il est vraiment fidèle aux principes... M.A.]. Et cela représente un test supplémentaire pour les États-Unis et leurs alliés. Pour l’emporter dans la guerre idéologique [Ah, le masque tombe, le mot est lâché ! M.A.] qui se déroule maintenant devant eux, il faudra une refonte radicale des principes qui gouvernent les systèmes politiques libéraux-démocratiques [Voilà qui ressemble comme deux gouttes d'eau à un appel à transiter de la dictature bourgeoise de temps de paix à la dictature terroriste ouverte qu'est le fascisme ! L'Ukraine est ici un précédent qui montre la voie... M.A.]. Les dirigeants occidentaux doivent défendre ces idéaux en paroles et en actes. Eux aussi doivent devenir de vrais croyants*.

[*L'histoire l'a démontré, les meilleurs croyants anticommunistes ont été les fascistes (au premier rang desquels les NAZIS !). L'actualité en Ukraine le confirme, les ukronazis sont les plus déterminés... M.A.].

SOURCE : https://histoireetsociete.com/2022/10/13/le-monde-selon-xi-jinping/

Le communiste Xi Jinping dérange les anticommunistes...
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