Copie décran...

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Toutes les phrases mises en gras et/ou en italiques le sont par moi...

Par Michel Aymerich

Voici la déclaration du 6 mars 2022 du Comité central du Pôle de renaissance communiste en France (PRCF) qui demeure d'actualité ce 22 mars 2022 et le demeurera longtemps...

J'ai déjà publié à plusieurs reprises des articles et des déclarations qui forment un ensemble analytique relatifs à la Russie et à l'URSS. D'autres suivront dans le même esprit soucieux du respect de la chronologie principale et de la cohérence des évènements dans leurs relations de cause à effet.

La raison d'être de ce blogue depuis sa création est de contribuer à ce que le lecteur engagé ou soucieux de s'engager puisse se réapproprier (en rappelant leur nature principale) des faits historiques sans lesquels il n'est pas possible intellectuellement de s'orienter en connaissance de cause face à l'accumulation monstrueuse de contre-vérités, de faux, de falsifications, de légendes quant à TOUT ce qui touche de près ou de loin à des épisodes cruciaux de l'histoire du communisme international (notamment ce qui à trait à l'URSS et au camp socialiste comme à la RPC), ainsi qu' à TOUT ce qui touche de près ou de loin à l'histoire et aux réalités peu reluisantes - c'est de loin le minimum que l'on puisse écrire- du capitalisme-impéralisme mondial, notamment à son pôle principal que sont les USA...

Font partie intégrante des contre-vérités, des faux, des falsifications, des légendes les éléments de langage et les concepts et valeurs qui sous-tendent ces éléments de langage en formant un tout propre à l'idéologie dominante dont je ne cesserai de rappeler ce qu'en écrivaient Marx et Engels: «Les pensées de la classe dominante sont aussi, à toute époque, les pensées dominantes, autrement dit la classe matériellement dominante de la société y est aussi la puissance spirituellement dominante [1]»

Vérité difficilement contestable en l'état et même vérité parfaitement incontestable pour l'essentiel que Lénine en 1916 affinait en l'actualisant et en la concrétisant. Déjà dans mon article précédent [2] je citais de la façon suivante deux passages extraits de son ouvrage célèbre sur l'impérialisme: «Lénine faisait observer : «L'idéologie impérialiste pénètre également dans la classe ouvrière, qui n'est pas séparée des autres classes par une muraille de Chine» et il rappelait l'existence des «"social-impérialistes", c'est-à-dire de socialistes en paroles et d'impérialistes en fait [3]»

Dans un autre écrit de la même année, le fondateur principal du parti bolchévique dévoilait «les kautskistes hypocrites des différents pays, à savoir le fait que les opportunistes (les social-chauvins) font cause commune avec la bourgeoisie impérialiste justement dans le sens de la création d'une Europe impérialiste sur le dos de l'Asie et de l'Afrique ; le fait que les opportunistes apparaissent objectivement comme une partie de la petite bourgeoisie et de certaines couches de la classe ouvrière, soudoyée avec les fonds du surprofit des impérialistes et convertie en chiens de garde du capitalisme, en corrupteurs du mouvement ouvrier. [4] »

Plusieurs pages plus loin dans ce même écrit qu'il est nécessaire de lire ou de relire, tant la démarche principale demeure fondamentalement juste, il explicitait son raisonnement : «Sur la base économique indiquée, les institutions politiques du capitalisme moderne — la presse, le Parlement, les syndicats, les congrès, etc. — ont créé à l'intention des ouvriers et des employés réformistes et patriotes, respectueux et bien sages, des privilèges et des aumônes politiques correspondant aux privilèges et aux aumônes économiques. Les sinécures lucratives et de tout repos dans un ministère ou au comité des industries de guerre, au Parlement et dans diverses commissions, dans les rédactions de "solides" journaux légaux ou dans les directions de syndicats ouvriers non moins solides et "d'obédience bourgeoise", voilà ce dont use la bourgeoisie impérialiste pour attirer et récompenser les représentants et les partisans des "partis ouvriers bourgeois".

«Le mécanisme de la démocratie politique joue dans le même sens. Il n'est pas question, au siècle où nous sommes, de se passer d'élections ; on ne saurait se passer des masses ; or, à l'époque de l'imprimerie et du parlementarisme, on ne peut [italiques de Lénine] entraîner les masses derrière soi sans un système largement ramifié, méthodiquement organisé et solidement outillé de flatteries, de mensonges, d'escroqueries, de jongleries avec des mots populaires à la mode, sans promettre à droite et à gauche toutes sortes de réformes et de bienfaits aux ouvriers, pourvu qu'ils renoncent à la lutte révolutionnaire pour la subversion de la bourgeoisie. [...]

«Parmi ces derniers, nous objectera-t-on, il en est qui reviendront au socialisme révolutionnaire de Marx. C'est possible, mais c'est là une différence de degré insignifiante si l'on considère la question sur le plan politique, c'est-à-dire à une échelle de masse. Certains personnages parmi les chefs social-chauvins actuels peuvent revenir au prolétariat. Mais le courant social-chauvin ou (ce qui est la même chose) opportuniste ne peut ni disparaître, ni "revenir" au prolétariat révolutionnaire. Là où le marxisme est populaire parmi les ouvriers, ce courant politique, ce "parti ouvrier bourgeois", invoquera avec véhémence le nom de Marx. On ne peut le leur interdire, comme on ne peut interdire à une firme commerciale de faire usage de n'importe quelle étiquette, de n'importe quelle enseigne ou publicité. On a toujours vu, au cours de l'histoire, qu'après la mort de chefs révolutionnaires populaires parmi les classes opprimées, les ennemis de ces chefs tentaient d'exploiter leur nom pour duper ces classes.[5]»

Il est plus que temps de s'efforcer d'aller à contre courant de l'air du temps qui ne cesse de dévoiler son caractère éminemment réactionnaire qui menace d'atteindre son point culminant, celui d'une guerre nucléaire mondiale !

C'est donc une nécessité politique pour tout exploité et un devoir moral pour toute personne politiquement avancée de réaliser - afin d'en tirer les conclusions qui s'imposent - que l'alternative mute de manière de plus en plus flagrante en nécessité du socialisme (au sens marxiste et donc révolution socialiste!) ou disparition de très grandes parties de l'humanité et extinction d'un grand nombre d'espèces animales (animaux non-humains...).

Comme j'ai bien conscience que de par la version des faits soufflée par mille canaux par les idéologues au service de l'impérialisme nombre de militants potentiels demeurent encore lourdement empêtrés dans le doute et tendent à ranger dans la catégorie des utopies la possibilité d'édifier le socialisme après la révolution socialiste (donc la prise du pouvoir par les travailleurs à travers leur parti de classe), je les renvoie à l'interview du président du comité central du Parti communiste de la Fédération de Russie (KPRF) Guennadi Ziouganov, donnée au Quotidien du Peuple (Renmin Ribao) et reproduite par La Pravda [6].

Notes :

[1] Marx et Engels, L'Idéologie allemande, Éditions sociales, 2012, p. 44 [traduction modifiée par l’auteur] https://www.causecommune-larevue.fr/la_classe_dominante_elements_de_definition

[2] https://a-contre-air-du-temps.over-blog.com/2022/03/neonazis-en-ukraine-trotskistes-en-france.quand-l-histoire-begaie-piteusement.html

[3] https://www.marxists.org/francais/lenin/works/1916/vlimperi/vlimp9.htm

[4] https://www.marxists.org/francais/lenin/works/1916/10/vil191610001.htm

[5] Ibid.

[6] https://a-contre-air-du-temps.over-blog.com/2021/07/la-chine-donne-des-recettes-de-victoires-a-toute-l-humanite-g.a.ziouganov.html

Sortir définitivement  de la guerre

en Ukraine

Déclaration du Comité central

du PRCF – 6 mars 2022

Le 24 février 2022, à la suite de l’attaque militaire soudaine de la Fédération de Russie envers l’Ukraine, le Secrétariat national du PRCF a publié une déclaration adoptée à l’unanimité au sujet des dramatiques événements survenant à l’est de l’Europe. Cette déclaration a pu donner lieu à des échanges entre camarades au sujet de la responsabilité de l’attaque et des buts de guerre. A ce sujet, tout en appuyant la déclaration du 24 février, le Comité central du PRCF tient à préciser que:

1. La guerre en Ukraine a débuté non le 24 février 2022, mais huit ans plus tôt lorsqu’à la suite d’un coup d’Etat (baptisé « révolution Maïdan) en février 2014 contre le président Ianoukovitch – qui refusait de signer un accord d’association avec l’UE –, le pouvoir installé à Kiev, s’appuyant sur les milices néonazies Pravyi Sektor et le bataillon Azov, a attaqué les républiques populaires de Donetsk et Lougansk qui avaient proclamé leur autonomie car refusant les mesures et les attaques russophobes croissantes contre les populations locales ; une guerre non achevée à ce jour et qui a tué 14.000 personnes dans l’indifférence la plus totale du prétendu « Occident ami des droits de l'homme » ;

2. L’attaque du 24 février 2022 aurait pu être évitée si la machine de guerre otanienne ne s’était pas étendue sans cesse – en violation des accords « 2 + 4 » de 1990 signés avec les Etats-Unis – dans les anciennes républiques populaires d’Europe de l’Est après l’implosion de l’URSS. Elle aurait pu également être évitée si le projet d’intégration de l’Ukraine au sein de l’UE et de l’OTAN n’avait pas été porté par les jusqu’au-boutistes tenants de l’ordre euro-atlantique, y compris par les dirigeants nationalistes ukrainiens violant allègrement les accords de Minsk 1 et Minsk 2 relatifs à l’autonomie de Lougansk et de Donetsk. Rappelons aussi la manière dont l’UE et l’OTAN ont, sous des prétextes « humanitaires », dépecé la République socialiste fédérative de Yougoslavie, puis la Serbie, toutes deux culturellement proches de Moscou, dans les années 1990.

3. Si Vladimir Poutine est porté par une idéologie nationaliste d’inspiration contre-révolutionnaire et ouvertement antisoviétique (ce que le PRCF et les communistes russes, victimes de la répression poutinienne encore récemment, ont toujours dénoncé et combattu), force est de constater que, face au harcèlement croissant de l’Axe euro-atlantique, la Fédération de Russie doit avant tout affronter un encerclement obsédant débuté dès la Révolution bolchevique et accéléré avec la chute de l’URSS, résultat de l’hégémonisme structurel exercé par l’impérialisme états-unien sur l’ordre mondial. Il n’est, dès lors, pas étonnant de voir des pays comme la Chine populaire, elle-même visée par la ruée vers l’Est du camp euro-atlantique, et l’Inde, se montrer très prudentes au sujet de l’actuelle situation en Ukraine et de nombreux partis communistes condamner fortement l’OTAN voire l’UE.

Il n’en demeure pas moins qu’en attaquant militairement l’Ukraine, Vladimir Poutine a pris une décision grave avec le risque de conséquences « disproportionnées et inconsidérées », surtout en cas d’enlisement du conflit qui pourrait dès lors se révéler encore plus meurtrier pour les travailleurs et les citoyens d’Ukraine, aussi bien de l’Ouest que de l’Est (où les offensives du gouvernement de Kiev et de ses supplétifs néonazis se poursuivent dans l’indifférence la plus totale de nos médias). En outre, une telle situation accentuerait l’ambiance hystériquement russophobe dans les pays dits « occidentaux », à commencer par la France où le camp des va-t-en-guerre, animé par la fausse « gauche » euro-atlantique (Glucksmann, Henri-Lévy, Jadot, Hidalgo, Taubira, etc.) ainsi que des médias aux ordres et des universitaires acquis à la propagande guerrière de Washington et de Bruxelles, fait pression pour une intervention de la France : une telle décision aurait des conséquences funestes pour la paix dans le monde, voire pour l'existence même de notre pays si le conflit dérape vers une conflagration nucléaire. Enfin, quand bien même elles s’inscrivent dans le cadre d’une dissuasion en vue d’établir un rapport de forces, les menaces nucléaires réciproques (aussi bien celles émanant de Poutine que de Le Drian et de Zelenski), ne sauraient être prises à la légère dans ce contexte de dangereuse escalade, qui pourrait déboucher sur un conflit nucléaire exterminateur dont le PRCF ne cesse de dénoncer la menace depuis des décennies.

Voilà pourquoi, dans la continuité de la déclaration du 24 février 2022, et tout en remerciant les camarades qui ont communiqué leurs réflexions dans le cadre du centralisme démocratique, le PRCF, dont le combat pour la paix mondiale demeure une préoccupation centrale :

  • Apporte son soutien fraternel à tous les travailleurs, tous les amis de la paix et tous les communistes – notamment à ceux, persécutés, de Pologne et d’Ukraine – victimes de l’escalade meurtrière et d’une fascisation galopante, dont l’origine profonde et principale est l’extension infinie vers l’Est de l’OTAN-UE sur le continent européen ;

  • Appelle à un très rapide arrêt des combats de la part de tous les belligérants dans toute l’Ukraine, y compris dans la région du Donbass ;

  • Appelle à un désarmement de toutes les milices néonazies sévissant en Ukraine dont tout le territoire doit être entièrement dénazifié ;

  • Appelle à ce que s’ouvrent de véritables négociations de paix dans le cadre de l’ONU, sur la base des accords de Minsk 1 et 2 et de « l’accord 2 + 4 » de 1990 afin qu’il n’y ait plus – c’est un strict minimum si l’on veut sauver la paix mondiale – d’extension de l’OTAN dans aucun autre pays d’Europe ;

  • Exige qu’aucun soldat français ne se trouve aux frontières de la Russie, soi-disant au nom d’une « solidarité européenne » et de la « défense commune » dans le cadre de l’OTAN, ni qu’aucune aide financière, matérielle ou militaire soit apportée à tous les belligérants ;

  • Exige que Macron déclare clairement que l’arme nucléaire française n’a d'autre fonction que de dissuader une invasion du territoire français et de lui seul, puisque c'est uniquement pour cela qu’a été officiellement créée la force de frappe « orientée tous azimuts » et non asservie à l'OTAN à l'époque du général de Gaulle ;

  • Rejette et combat la russophobie hystérique, héritière directe de l'antisoviétisme, qui sévit dans les médias et parmi nombre d’universitaires utilisant un langage martial dangereux et irresponsable ;

  • Continuera d’organiser et de participer aux rassemblements en faveur de la paix sur des bases claires et dénonçant l’expansionnisme agressif de l’ordre euro-atlantique comme l’ennemi principal de la paix et des peuples ;

  • Appelle plus que jamais au Frexit progressiste, seule alternative possible à la fuite en avant de l’ordre euro-atlantique mortifère, et à mener le combat pour la dissolution de l’anachronique et dangereuse OTAN et dans l'immédiat, pour le retrait total de la France de la belliciste Alliance atlantique ;

  • Œuvrera plus que jamais pour la reconstruction d’un grand parti communiste et, pour cela, invite les travailleurs à rejoindre le PRCF et les JRCF.

  • Poursuivra le combat pour construire le socialisme, ennemi de la barbarie guerrière que porte le capitalisme-impérialisme, plus spécifiquement l’impérialisme états-unien, l’impérialisme allemand résurgent (qui pour la première fois depuis la guerre, va ouvertement « livrer des armes létales » en Ukraine, une terre ravagée par les hitlériens, et doper son budget d'armement), sans oublier l’impérialisme français qui, avec Macron, jette de l'huile sur le feu et s'apprête ouvertement à dissoudre la République française dans l’« Etat fédéral européen » ouvertement réclamé par Scholz.

  • Sans condition structurelle clairement établie, et particulièrement le combat contre l’hégémonisme états-unien en expansion via l’axe UE-OTAN notamment, la guerre qui frappe l’Ukraine pourrait s’étendre à d’autres contrées du monde, dégénérer en guerre nucléaire mondiale et menacer la survie de l’humanité. « Le socialisme ou la mort », à terme il n'y a pas de choix pour l'humanité !

« La guerre en Ukraine a débuté non le 24 février 2022, mais huit ans plus tôt »
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