Deuxième partie : Non à la désinformation sinophobe ! Critique d'un « documentaire » à charge...
Par Michel Aymerich
Je propose ci-après la deuxième partie de l'article que j'avais choisi d'intituler : Non à la désinformation sinophobe ! Critique d'un « documentaire » à charge... Lien: https://a-contre-air-du-temps.over-blog.com/2022/02/non-a-la-desinformation-va-t-en-guerre-critique-d-un-documentaire-a-charge.html
Cette deuxième partie est écrite par Emmanuel WATHELET. Elle ne comportait pas de titre, j'en ai donc choisi un. Il s'agit de remarques critiques hautement pertinentes. Vous en jugerez...
Cet homme qui tient le drapeau national pendant #cérémonie d'ouverture est également #Ouïgour du #Xinjiang
— Aymerich Michel (@AymerichMichel) February 6, 2022
En tant que chef de village, il aide villageois à sortir de la pauvreté, réunit personnes de toutes ethnies et se bat contre séparatistes.
Il a reçu plusieurs prix nationaux https://t.co/UJq80OGY0X
Oui, c'est tout à fait çà, et maintenant c'est au tour du #Xinjiang, province de la République populaire de Chine, la région autonome #ouïghoure, de subir les mensonges éhontés concoctés aux #USA! CONSTERNANT qu'il y ait de nouveau des citoyens pour tomber dans le panneau... https://t.co/ZsTXLrXijS
— Aymerich Michel (@AymerichMichel) February 11, 2022
Quelques réflexions, par ordre d'apparition dans le « documentaire »...
Par Emmanuel WATHELET
J'ai regardé les 44 premières minutes. Je n'irai pas plus loin parce que je suis las de tout ça... Voilà quelques réflexions, par ordre d'apparition dans le « documentaire », que je porte à votre attention :
- Le vocabulaire parle de « Hordes de touristes chinois dans le Xinjiang ». Le vocabulaire, guerrier et raciste, donne le ton de ce qui suivra.
- Viennent ensuite des images de prisonniers. Ces images étaient déjà présentes dans le « docu » « tous surveillés » que j'avais analysé sur mon blog. Voilà ce que j'en disais : « Une vidéo anonyme, qui n’est pas authentifiée, qui présente des images qui auraient pu être tournées partout, avec des personnes pouvant autant être ce qu’on dit qu’elles sont que des prisonniers de droit commun. Une vidéo qui n’expose rien d’autre que des hommes menottés et à genoux est supposée être une preuve irréfutable de « l’ethnocide culturel ouïghour » ? Ce n’est vraiment pas du travail journalistique sérieux. »
- À 1'29 et 1'39, on voit des images choquantes de ce qui semble être une scène de torture, et une autre avec un prisonnier enchaîné, tout en étant en cravate. Cette même personne est directement en interview après et réapparaîtra plus tard dans le docu. Nous n'avons AUCUNE source pour ces vidéos. Si le réalisateur en connaissait l'origine, pourquoi ne les énonce-t-il pas? Comment pouvons-nous savoir que ces vidéos montrent bien ce qu'elles sont supposées montrer? Qu'il s'agit bien d'images réelles et non des mises en scène, qu'il s'agit bien de Ouïghours, etc. Autre question : comment aura-t-on permis de filmer un acte pareil? Sont-ils aussi stupides que les soldats US qui humiliaient les Irakiens faits prisonniers? Quant à l'homme enchaîné, il s'agit ici clairement d'une mise en scène, puisque ce même homme est en interview juste après. Problème : on ne nous le dit pas et c'est présenté comme une scène réelle.
- Les mêmes aberrations sur le Xinjiang que celles entendues depuis trois ans sont ensuite répétées. Je ne prends pas le temps de les déconstruire ici, je l'ai assez fait précédemment.
- Discours de Biden : no comment.
- Affirmation d'une Ouïghoure. Je ne reviendrai pas ici non plus sur l'absence de valeur informative d'un témoignage. Ça ne veut pas dire que tous les témoins sont des menteurs mais que, quel que soit le camp qu'on "défend", il est aisé de produire des témoignages allant dans son sens. D'ailleurs, la Chine ne se prive pas de présenter des témoignages de Ouïghour.es pour qui tout va bien...de telles images que nos médias n'hésitent pas à qualifier de propagande sans jamais remettre en question la vérité des leurs.
- Voix off qui trahit non une posture d'enquête mais une posture de démonstration. À aucun moment, comme une enquête l'exigerait, on ne cherche à réfuter ce qu'on pense, quitte à conserver sa première idée si on n'y arrive pas. Ici, c'est le contraire. L'a priori est le génocide, tout est fait pour le prouver.
- Ouïghours réprimés « dans l'indifférence générale ». C'est audacieux comme affirmation vu le matraquage médiatique des dernières années...
- Le réalisateur fait la preuve de son ignorance en disant que DEUX pays essentiellement musulmans jouxtent le Xinjiang « le Pakistan et l'Afghanistan ». Quelles sont donc les religions majoritaires au Kirghizistan? Au Tadjikistan? Au Kazakhstan? L'Islam également.
- 4'24 sur fond de paroles catastrophes sur une ethnie qui ne s'est jamais sentie chinoise, des images de Ouighour.es tout à fait paisibles...
- Accusation de « colonisation par les Hans ». Il y a des commentaires très intéressants sur les questions démographiques au Xinjiang (qui n'ont pas subi la politique de l'enfant unique et dont la population n'a fait que croître jusqu'en 2018, soit dit en passant). Maintenant, je vous le demande : que dire si on parlait de colonisation des Flamands si certains venaient s'installer en Wallonie au cas où il y avait là de nouvelles opportunités économiques? Peut-on parler de colonisation à l'intérieur d'un même pays? Peut-on reprocher à un pays de "chercher à faire nation", tant que ça n'empiète pas sur les droits et le respect des cultures?
- Le film assure que les Ouïghours « luttent pour leur identité ». Pourtant, tout y est dans les deux langues, les mosquées sont extrêmement nombreuses, on y fait le ramadan, etc. En quoi l'identité est menacée? Si se rendre à la mosquée peut « déclencher une arrestation », pourquoi y en a-t-il autant?
- "Le Xinjiang est déterminant pour les nouvelles routes de la soie et il faut sécuriser la région". Oui, bien sûr, c'est un fait. Et alors? Où est le problème de vouloir sécuriser une région qui a été le théâtre de violences extrêmes pendant des années? Notons que ce sont aussi les USA (qui reviennent bcp dans ce « docu » d'ailleurs...) qui ont des "intérêts" quant aux nouvelles routes de la soie. Se joue là une guerre économique évidente.
- La Chine est présentée comme « occupant cette région ». La controverse historique mérite un bien meilleur traitement. Les arguments allant dans le sens d'un territoire historiquement chinois étant au moins aussi convaincants que ceux dans l'autre sens.
- "Présentés dans les médias comme des terroristes". Comment faut-il appeler les gens qui massacrent des innocent.es si on ne peut pas dire terroristes?
- Xi Jinping serait hypocrite et dirait des choses chouettes à haute voix et atroces dans les coulisses. Comment sait-on alors ce qu'il dit d'atroce? Les fameux China papers, c'est un pétard mouillé. Même Adrian Zenz n'a pas trouvé grand-chose d'intéressant dedans. L'interprétation faite à 42'54 sur les « outils de la dictature » est grotesque, en ce qu'elle nie la définition marxiste de « dictature du prolétariat », pour faire croire qu'il s'agit d'une dénomination correspondant à nos standards.
- La région serait « inaccessible » aux étrangers. Non seulement c'est parfaitement faux, mais le docu se contredit lui-même juste après avec un journaliste disant : « Je me suis régulièrement rendu au Xinjiang ».
- Je ne reviens pas sur l'accusation des «millions de Ouïghours enfermés », discréditée à de très nombreuses reprises.
- Radio free Asia est présenté comme un « média démocratique », tout en explicitant ses financements US. Est-ce bien sérieux?
- « Presque plus personne en liberté » au Xinjiang. Comment peut-on dire une chose pareille? Voir par exemple ce que la « rescapée du goulag chinois », Gulbahar Haitiwaji, disait lorsqu'elle est retournée à Karamay (extrait de mon article à ce sujet) : « Vous allez me dire : que faire d’habitations flambant neuves si plus d’un million de Ouïghour.es sont enfermé.es dans les camps et que les villes sont désertes ? C’est en effet ce qu’on peut lire dans la presse mainstream et qui est confirmé par Mme Haïtiwaji (p.132) lorsqu’elle parle des « rues vides d’un quartier de Karamay autrefois très fréquenté ». Sauf qu’elle se contredit une nouvelle fois et affirme ainsi, p.198, qu’après son séjour en camp elle retrouve avec « bonheur », la ville « identique à [s]es souvenirs ». Elle constate que « les restaurants et les commerces n’ont pas été délogés » (p.198 encore). Et donc ? Les villes sont désertes ou pas ? Que doit-on croire ? »
- «Un officiel chinois confirme une détention massive ». Faux! Comme le dit en fait le « docu », cet officiel a reconnu les nombreux « centres de formation », et c'est très différent. La politique chinoise en la matière semble être très très très volontariste (est-ce bien ou pas, j'en sais rien, mais en tout cas ils ne l'ont jamais nié).
- Adrian Zenz est présenté comme un « anthropologue » tout à fait crédible. Je ne cache pas avoir éclaté de rire. Le fait que ce soit un fondamentaliste, facho, élu de Dieu, n'est-ce pas important dans son CV? Quant à sa méthode, j'invite tout le monde à aller LIRE ses dossiers et les sources qu'il convoque auxquelles il fait dire absolument tout et n'importe quoi. Son dossier sur l'esclavage dans les champs de coton et un autre sur les centres de détention sont édifiants à ce titre. Un vrai moment d'éducation aux médias.
- À 25'26 le journaliste qui a pu visiter un centre de formation pointe d'abord le fait que la propagande leur montre un joli centre sans barbelés, sans enfermement... pour nous dire juste après que les personnes qui sont à l'intérieur n'ont « rien de terroristes » et qu'ils sont « enfermés ». Faudrait savoir, ...enfermés ou pas, finalement? À ce titre, il semble assez clair qu'il y a surtout des centres de formation, ouverts, et des centres de détention, fermés. Voilà. Ce qui est amusant c'est que pile tu perds face je gagne: si je montre que les gens vont bien dans ces centres, c'est la preuve de la propagande, s'ils vont mal, c'est la preuve qu'ils vont mal. Du grand journalisme.
- Gelbinur Sidik. Il faut chercher pour avoir son nom, le réalisateur n'ayant pas trouvé judicieux de donner les titres de tous les témoins. Bon, encore un témoignage. Avec des images en animation, bien angoissantes et larmoyantes. Toujours pas l'ombre d'une preuve à l'horizon.
- 33'26 Ces images volées sont présentées comme des salles de torture. Comment s'assurer de l'origine de ces images et de leur véracité? Elles ne viennent pas des journalistes mais sont censées venir d'ouvriers qui ont construit les centres. Ce qui est amusant, c'est qu'Haitiwaji par exemple n'a jamais parlé de « cellules » mais plutôt de « dortoirs », jamais non plus d'instruments de torture. Les contradictions sont constantes dans les récits. Mais donc ici comment de nouveau s'assurer que ce qu'on voit est bien ce qu'on nous dit qu'on voit? Que ces images viennent même de Chine? Du Xinjiang? Pareil pour les « instruments de torture »? Pareil pour la privation de nourriture qui a été évoquée par Haitiwaji avant de dire qu'au contraire on l'avait gavée.
Suis-je en train de me tromper lourdement comme certains se sont trompés à l'époque de Staline? Non. Car je n'affirme pas qu'il ne se passe rien au Xinjiang. Je dis que ce qu'on me dit et montre n'est pas convaincant du tout et ne fait pas consensus à l'international.
En cas de guerre, Marines US recevront 1 leçon de ce commandant ouïgour de APL stationné sur île Xisha, en mer Chine méridionale. Ouïgours sont tellement dégoûtés par propag. occid. qu'ils ont rejoint armée de l'APL pour défendre leur honneur. Beaucoup sont femmes très instruites https://t.co/kPGB1jZTMk
— Aymerich Michel (@AymerichMichel) February 12, 2022
Si importants que soient nos autres combats sociaux (services publics, emploi, protection sociale...) et/ou politiques (souveraineté nationale et populaire, libertés démocratiques) et/ou sociét...
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