Il y a 80 ans : « Blitzkrieg » fasciste, Kaput devant Moscou !

L'offensive vers Moscou a échoué… Nous avons sous-estimé la force de l'ennemi tout comme celle des distances et du climat. Heureusement, j'ai stoppé mes troupes le 5 décembre, autrement une catastrophe aurait été inévitable.

Heinz Guderian, Erinnerungen eines Soldaten

Actualisé le 15/01/2022 à 12: 53 par l'ajout de la citation de G. Joukov...

Tous les mots et phrases mis en gras ou en italiques le sont de mon fait...

Par Michel Aymerich

Chers camarades et amis lecteurs, et tous les autres, avant que vous ne lisiez le court article de la Fédération Internationale des Résistants (FIR) – Association des Antifascistes [1], je tiens à vous faire connaître un passage de souvenirs du général allemand Günther Blumentritt [2] et des extraits d'un discours de Staline qui, outre la citation mise en exergue du général Heinz Guderian (Surnommé «Schneller Heinz » [3]. Français : Heinz le Rapide), contribueront à faire taire les légendes concoctées et entretenues par les réactionnaires de tout poil sur le rôle prétendu prééminent de l'association du «général Hiver» et du général «Boue» pour expliquer les causes fondamentales de la défaite des hordes germano-fascistes et de leurs alliées face à l'Armée rouge, son commandement, et le peuple soviétique multiethnique.

Le 30 septembre 2021, SPUTNIK France nous rappelait :

«Cependant, les plus gros problèmes pour les troupes allemandes, qui ont combattu l'Armée rouge pendant six mois, n'ont pas été causés par les fameux généraux Boue et Hiver, mais par les braves défenseurs de Moscou. Le général allemand Günther Blumentritt  a écrit: "Nous sommes opposés à une armée qui, dans ses caractéristiques de combat, était de loin supérieure à toutes les autres armées que nous ayons jamais rencontrées sur le champ de bataille" [4]. »

La présence de Staline à Moscou eut une grande importance, à la fois symbolique et sur les plans politique et organisationnel.

Gueorgui K. Joukov écrit : «J. Staline demeura à Moscou pendant toute cette période, coordonnant hommes et moyens matériels pour battre l'ennemi. Il faut lui rendre ce qui lui est dû. En dirigeant le Comité d'Etat à la défense et en s'appuyant sur les cadres supérieurs des commissariats du peuple, il effectua un travail colossal sur le plan de l'organisation des réserves stratégiques et des moyens matériels nécessaires. Par son exigence rigoureuse, il parvenait à obtenir, si l'on peut dire, jusqu'à l'impossible. Quand on me demande ce qui dans la guerre passée, m'a le plus marqué, je réponds toujours : la bataille de Moscou.[5] »

Voici maintenant des extraits significatifs du Rapport de Staline présenté à Moscou le 6 décembre 1941 à l'occasion du 24e anniversaire de la Grande Révolution socialiste d’Octobre:

« ÉCHEC DE LA « GUERRE-ÉCLAIR »

« Comment expliquer que la « guerre-éclair », qui a réussi dans l’Ouest européen, n’a pas réussi, a avorté à l’Est ?

Sur quoi comptaient les stratèges fascistes allemands en affirmant qu’ils en auraient fini en deux mois avec l’Union Soviétique et pousseraient, en ce bref délai, jusqu’à l’Oural ?

C’est que, tout d’abord, ils espéraient sérieusement pouvoir créer une coalition générale contre l’URSS, y faire participer la Grande-Bretagne et les États-Unis, après avoir agité devant les milieux dirigeants de ces pays l’épouvantail de la révolution ; ils espéraient ainsi pouvoir isoler entièrement des autres puissances notre pays.

Les Allemands savaient que leur politique consistant à spéculer sur les contradictions entre les classes sociales de certains États, et entre ces États et le pays des Soviets, avait déjà donné des résultats en France, pays dont les gouvernants, s’étant laissé effrayer par l’épouvantail de la révolution, avaient dans leur frayeur jeté leur patrie aux pieds de Hitler et abandonné la résistance.

Les stratèges fascistes allemands pensaient qu’il en serait de même de la Grande-Bretagne et des États-Unis. C’est en somme dans ce but que les fascistes allemands envoyèrent en Angleterre le fameux Hess, lequel devait décider les hommes politiques anglais à se joindre à la croisade générale contre l’URSS. Mais les Allemands se sont cruellement trompés. (Applaudissements.) [...] Les Allemands comptaient ensuite sur la fragilité du régime soviétique, sur la fragilité de l’arrière soviétique ; ils présumaient que dès le premier choc sérieux et les premiers insuccès de l’Armée rouge, des conflits éclateraient entre ouvriers et paysans, les peuples de l’URSS en viendraient aux mains, il y aurait des soulèvements, et le pays se décomposerait en ses éléments constituants, ce qui favoriserait la progression des envahisseurs allemands jusqu’à l’Oural. Mais là encore les Allemands se sont cruellement trompés.

Les insuccès de l’Armée rouge, loin d’affaiblir, ont renforcé encore l’union des ouvriers et des paysans, ainsi que l’amitié des peuples de l’URSS. (Applaudissements.)

Bien plus, ils ont fait de la famille des peuples de l’URSS un camp unique, indestructible, qui soutient avec abnégation son Armée et sa Flotte rouges.

Jamais encore l’arrière soviétique n’a été aussi solide qu’à présent. (Vifs applaudissements.) Il est fort probable que tout autre État, avec des pertes de territoires comme celles que nous avons subies jusqu’à présent, n’aurait pas résisté à l’épreuve et aurait périclité.

Si le régime soviétique a supporté avec cette facilité l’épreuve et renforcé encore plus son arrière, c’est que le régime soviétique est, à l’heure actuelle, le régime le plus solide. (Vifs applaudissements.) 

Les envahisseurs allemands comptaient enfin sur la faiblesse de l’Armée et de la Flotte rouges ; ils présumaient que l’armée et la flotte allemande réussiraient, dès le premier choc, à culbuter et à disperser notre armée et notre flotte, à s’ouvrir la route pour pénétrer sans obstacle dans l’intérieur de notre pays.

Mais là encore les Allemands se sont cruellement trompés, car ils surestimaient leurs forces et sous-estimaient celles de notre armée et de notre flotte. [...] Mais d’abord, le moral de notre armée est supérieur à celui de l’armée allemande, car elle défend sa Patrie contre les envahisseurs étrangers et croit en la justice de sa cause, alors que l’armée allemande mène une guerre de conquêtes et met au pillage un pays étranger ; elle ne peut avoir foi, même un instant, en la justice de sa cause ignominieuse [6]. »

Notes :

[1] https://fir.at/fr/wir-uber-uns/

[2] https://fr-academic.com/dic.nsf/frwiki/752043

[3] https://ww2gravestone.com/people/guderian-heinz-wilhelm/

[4] https://fr.sputniknews.com/20210930/1051917933.html

[5] G. Joukov, Mémoires, Tome premier, Livre club Diderot, 1970, Fayard, p.526.

[6] 24e anniversaire de la Grande Révolution socialiste d’Octobre.

Rapport présenté à la séance solennelle du Soviet des députés des travailleurs de Moscou, élargie aux organisations sociales et du Parti de cette ville, le 6 novembre 1941. https://materialisme-dialectique.com/staline-24e-anniversaire-de-la-grande-revolution-socialiste-doctobre/

Il y a 80 ans : Le « Blitzkrieg » fasciste se terminait devant Moscou !

Cette fois, nous nous souvenons de l'un des succès militaires importants de l'Armée rouge au tournant de l'année 1941/42, qui a également signifié la fin de la stratégie fasciste du « Blitzkrieg » : la bataille de Moscou.

En août 1941 déjà, Hitler avait émis la directive, après une évaluation de la situation par l'état-major général de l'armée, selon laquelle Moscou, en tant que centre d'État, d'armement et de transport, devait être occupée avant l'arrivée de l'hiver. Conformément à cette directive, la Wehrmacht allemande ouvre son opération de prise de la capitale soviétique le 2 octobre 1941, avec une offensive du groupe d'armées Centre contre les fronts Ouest, Réserve et Briansk. Contrairement aux plans, les conditions météorologiques et la résistance militaire des forces soviétiques empêchent une avancée rapide. Néanmoins, début décembre encore, l'état-major de l'armée estimait que les forces soviétiques étaient « actuellement » incapables de contre-attaquer dans la section du groupe d'armées central sans l'injection de renforts importants.

Cela contrastait avec la réorganisation réussie des défenses militaires dans la banlieue ouest de Moscou depuis la mi-octobre, organisée par le général d'armée Gueorgui K. Joukov.

Une offensive de grande envergure dans la région du front Kalinine et du front occidental le 5 décembre réussit non seulement à stopper l'avancée de la Wehrmacht, mais au cours de l'opération offensive, qui dura jusqu'au 7 janvier 1942, l'Armée rouge avança jusqu'à 250 km à l'ouest sur un front d'environ 1000 km de large.

Incapable d'évaluer la force de combat de l'Armée rouge, Hitler interdit tout repli à la mi-décembre au motif que « les grands mouvements d'évasion (...) entraînent la perte totale des armes lourdes et du matériel. » La Wehrmacht devait donc être « contrainte à une résistance fanatique sur ses positions ».

Malgré ces slogans de « résistance », Hitler est contraint d'admettre l'échec de la campagne militaire avec l'ordre de retrait le 15 janvier 1942. Pour la première fois depuis 1939, la Wehrmacht, habituée à la victoire, subit une lourde défaite qui détruit le mythe de son invincibilité. Les pertes de la Wehrmacht allemande sont estimées à 500 000 morts ou blessés, plus au moins 100 000 hommes perdus à cause des gelures, plus 1300 chars, 2500 canons et plus de 15 000 véhicules à moteur.

Néanmoins, nous n'oublions pas les grands efforts du peuple soviétique à Moscou et dans d'autres endroits pour défendre la patrie. À Moscou, les gens se préparaient à l'éventualité d'une action aéroportée. Pour se protéger, les bataillons de chasseurs soviétiques et les brigades du Komsomol étaient rassemblés dans des casernes individuelles. En octobre 1941, près de deux millions de personnes avaient été évacuées de la ville. Des bataillons d'ouvriers furent établis dans les quartiers de la ville. De nombreuses œuvres d'art des musées et du Kremlin - même le corps de Lénine - sont déplacées hors de la ville pour être mises en sécurité à l'Est. Pour sécuriser la production d'armement, plus de 200 000 ouvriers et leurs lieux de travail sont déplacés à l'Est.

Sous la responsabilité du lieutenant général Pavel A. Artemyev, le système de défense civile de Moscou est organisé, la population restante est mobilisée pour les travaux de retranchement et de fortification et des bataillons d'ouvriers sont levés et armés. Artemyev était également responsable de la production industrielle, des transports, des communications et de l'approvisionnement en nourriture de la population.

Cette victoire militaire de la bataille de Moscou, remportée sur le front et par le peuple soviétique sur le front intérieur, a entraîné une recrudescence significative de la lutte des partisans dans les territoires occupés de l'Union soviétique. Ce symbole important de la vincibilité de la menace fasciste fut également compris aux États-Unis, qui venaient de faire face à l'attaque de Pearl Harbor.


Traduit avec l'aide de DeepL (version gratuite)

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