https://gazeta-pravda.ru/issue/68-31128-1-iyulya-2021-goda/kitay-dayet-retsepty-pobed-vsemu-chelovechestvu/

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Je partage ci-dessous la longue interview du président du comité central du Parti communiste de la Fédération de Russie (KPRF) Guennadi Ziouganov, donnée au Quotidien du Peuple (Renmin Ribao) et reproduite par La Pravda.

Elle a été publiée sur Histoire et société, le site de Danielle Bleitrach, et traduite par Marianne Dunlop.

Avant que vous ne la lisiez et la partager, j'aimerais faire observer ceci :

 Evo Morales Ayma Parti communiste chinois
Xi Jinping PCC Evo Morales
Plus de 19.000 "J'ADORE"! sur la page Facebook de Evo Morales Ayma. Ce chiffre ne trompe pas. En effet, plus la Chine sous sa forme de République populaire de Chine conduite par le Parti communiste chinois affirme son identité politique communiste marxiste-léniniste, plus elle gagne des amis en grand nombre. Et elle en perd lorsque la désinformation orchestrée habilement laisse croire que le capitalisme a été restauré ou le sera... ATTENTION AUX SIRÈNES QUI AFFIRMENT LE CONTRAIRE!

BONNE LECTURE! (Michel Aymerich)

Ziouganov : la Chine donne des recettes de victoires à l’humanité entière

Danielle Bleitrach 2 juillet 2021

On ne doit pas rater cet interview passionnante ne serait-ce que parce l’intervieweur “Le quotidien du peuple” ne s’embarrasse pas de préalables et démarre sur la seule question qu’un communiste chinois ait le désir de poser à un communiste russe : “pourquoi la chute de l’URSS?'” Et l’analyse de Ziouganov est toute aussi directe et ne nous déçoit pas. Certes le poids des médiocrités voir des traitrises des individus est réel, de Khrouchtchev à Gorbatchev, mais il n’y a pas que ça, c’est un ensemble de phénomènes qu’il importe de mettre à jour en marxistes, en léninistes. La Chine apporte son expérience comme d’autres pays, d’autres partis communistes. Il est clair qu’après le coup de massue, non seulement pour les peuples soviétiques mais pour tous ceux du monde, le temps est là où les communistes, les marxistes, les progressistes peuvent faire l’analyse de cette contrerévolution, tirer un bilan de l’apport du socialisme et considérer ensemble les voies des possibles. Le dialogue avec la Chine est indispensable et on peut se réjouir du fait que le PCF s’engage dans cette voie d’un approfondissement sans tabous et sans modèle. (note de Danielle Bleitrach traduction de Marianne Dunlop)

La Chine a réussi à éviter les erreurs qui ont conduit à la destruction de l’URSS. Elle poursuit avec confiance et succès la construction du socialisme. Les succès du pays dans la lutte contre la pauvreté, dans la lutte contre le coronavirus, dans les progrès scientifiques et technologiques ont une importance mondiale. Ils démontrent au monde entier l’efficacité d’une économie planifiée dont l’objectif est le bien-être des gens. C’est ce qu’a déclaré le président du comité central du KPRF Guennadi Ziouganov dans son interview au Quotidien du Peuple (Renmin Ribao).

Selon le journal la Pravda

1 juillet 2021

https://kprf.ru/party-live/cknews/203631.html

Selon vous, quels sont les raisons et les événements les plus importants qui ont conduit à l’effondrement de l’Union soviétique ?

Dans notre analyse, nous, communistes, sommes guidés par le matérialisme dialectique. Par conséquent, nous comprenons très bien que tout phénomène, en particulier un phénomène d’une telle ampleur comme l’effondrement de l’URSS, ne peut être causé par une cause unique ou la mauvaise volonté d’une seule personne. Tout un ensemble de phénomènes et d’événements a été au cœur de la plus grande catastrophe géopolitique du vingtième siècle. Par conséquent, ils se sont accumulés, entrelacés et superposés les uns aux autres, et ont conduit notre pays à être poussé sur la voie d’une grande tragédie. La destruction de l’Union soviétique par les efforts de l’Occident et la contre-révolution intérieure ont changé la face non seulement d’une vaste partie de l’espace eurasien, mais aussi du monde entier.

Si nous distinguons les “points de bifurcation” les plus importants, le premier d’entre eux est l’arrivée au pouvoir de Khrouchtchev après la mort de Staline. À partir de ce moment, la politique du parti communiste et de l’État soviétique a commencé à faire de plus en plus d’erreurs et de décisions volontaristes. Une dangereuse déviation du marxisme-léninisme en tant que théorie vivante et créative, nécessitant une combinaison de principes fermes et de développement constant, s’est mise en place. Au plus haut niveau du Parti, l’objectif de la construction communiste a été réduit à un contenu primitif, purement utilitaire – la concurrence matérielle et technique avec l’Occident.

Ce faisant, hélas, de nombreux facteurs n’ont pas été pris en compte. Tout d’abord, il s’agissait des vastes possibilités financières et économiques de l’impérialisme mondial, qui avait dépouillé le monde pendant des siècles. Deuxièmement, l’Union soviétique se trouvait dans une position très difficile, car après avoir survécu à la guerre la plus grave, après avoir perdu 27 millions des meilleurs fils et filles de notre patrie, le pays devait supporter le fardeau d’importantes dépenses militaires afin d’atteindre la parité stratégique avec les États-Unis. Troisièmement, c’était une erreur fondamentale de donner la priorité au matériel sur le spirituel. En fait, un système de coordonnées trompeur a commencé à être inculqué dans l’esprit de beaucoup. En conséquence, le système socialiste a commencé à perdre du terrain face au système capitaliste aux yeux de certains citoyens soviétiques.

Une autre conséquence de ce changement de paradigme a été la renaissance de la petite bourgeoisie, la thésaurisation et la priorité des valeurs matérielles. Mais l’Union soviétique avait déjà commencé à construire le socialisme dans l’élément dangereux des forces et des attitudes petites-bourgeoises. Et donc, la possibilité de leur restauration rapide, bien sûr, existait. Cependant, sous Staline, elle a été combattue avec succès. Ils l’ont combattu par tous les moyens : instruction, éducation, exemple personnel des dirigeants, politique des cadres bien pensée.

L’énorme enthousiasme pour l’industrialisation et la victoire dans la Seconde Guerre mondiale ont prouvé que les vestiges bourgeois pouvaient être surmontés avec succès. À partir des années 1950, cependant, le processus a évolué dans le sens inverse. Un exemple négatif a été donné par l’appareil du parti et de l’État lui-même, où le formalisme, le carriérisme, la bureaucratie, l’esprit de clocher, les intrigues ont commencé à proliférer de plus en plus.

La théorie marxiste-léniniste, qui avait un grand potentiel de développement, a commencé à être utilisée uniquement comme une couverture, une coquille. Elle a été réduite à des slogans corrects, mais formels, et à des clichés morts. Les nouveaux dirigeants du pays et du parti ont ignoré l’avertissement de Staline peu avant sa mort. “Vous devez vous occuper du développement de la théorie dans un avenir proche. Il se peut que nous fassions des erreurs dans l’économie, mais d’une manière ou d’une autre, nous pourrons arranger les choses. Si on foire la théorie, tout se cassera la figure. Sans théorie, on est morts !“

Des dommages irréparables au socialisme en URSS et au mouvement communiste mondial ont été causés par des événements basés sur les décisions de Khrouchtchev. Le volontarisme de ces décisions revêt parfois une nature criminelle. Le rapport sur le culte de la personnalité de Staline, qui a été astucieusement présenté aux délégués du XXème Congrès du PCUS en dehors de son ordre du jour approuvé, occupe ici une place particulière. La forte détérioration des relations avec la Chine a également joué un rôle extrêmement négatif pour le mouvement communiste mondial.

Après le renversement de Khrouchtchev, de nombreuses initiatives néfastes dans la sphère économique nationale ont été inversées. Mais un certain nombre d’autres tendances ont trouvé leur prolongement. Des personnes étrangères aux idéaux communistes ont commencé à pénétrer dans les organes directeurs du parti. Pendant un certain temps, ils ont masqué leurs véritables opinions et intentions par une rhétorique “correcte”. Cependant, après 1985, ils montrèrent leur vrai visage.

L’arrivée au pouvoir de Gorbatchev a marqué le début de la destruction de l’Union soviétique. Sous couvert de slogans d’accélération, de perestroïka et de glasnost, les nouveaux dirigeants ont commencé à détruire méthodiquement tous les piliers clés du système socialiste : de l’économie à l’idéologie. Ce processus a culminé avec la tragédie de 1991. Ses formidables échos se font encore entendre partout : du conflit militaire dans le Donbass aux combats en Palestine.

Le KPRF a procédé à une analyse approfondie des causes qui ont conduit à la destruction de l’URSS. Nous savons qu’une élaboration approfondie de ce sujet a été et est menée par des centres intellectuels en Chine. Il y a dans ce fait quelque chose qui ne peut que nous réjouir. On voit bien que les communistes chinois sont capables de tirer des leçons de l’histoire. Le PCC s’efforce d’éviter les erreurs tragiques et y est sans doute parvenu.

Quel impact l’effondrement de l’Union soviétique a-t-il eu sur la cause socialiste dans le monde ?

L’effondrement de l’URSS a eu un impact véritablement mondial. Il a eu l’effet le plus négatif sur le mouvement communiste et ouvrier mondial.

La Russie est le pays où la première révolution socialiste du monde a gagné. Et soudain, ce pays s’est engagé sur la voie du capitalisme ! Et c’est arrivé dans la version la plus destructrice, néolibérale. Cela a conduit à la transformation effective d’une superpuissance en un appendice du système bourgeois mondial. La désindustrialisation, l’appauvrissement de la population, l’émergence d’une classe parasitaire d’oligarques et une stratification sociale monstrueuse continuent de marquer fortement la Russie.

Des contre-révolutions ont également eu lieu dans les pays d’Europe de l’Est, entraînant leur incorporation dans le système capitaliste. Ayant rejoint l’OTAN et l’Union européenne, la plupart de ces pays servent désormais les intérêts particuliers et les aspirations agressives de l’élite financière et politique de Washington et de Bruxelles. Des bases militaires sont déployées sur leurs territoires. Ils sont devenus complices de l’invasion d’États indépendants. Leurs gouvernements sont coupables de la destruction de la Yougoslavie et de l’affaiblissement de l’État en Afghanistan, en Irak et en Libye. L’Occident a pris le parti d’utiliser dans ses intérêts des groupes terroristes réactionnaires qui se cachent derrière la bannière de l’Islam. Leur politique est totalement imbriquée dans les sanctions honteuses contre la Russie et les tentatives de pression sur la Chine et d’autres pays.

La destruction de l’URSS et la crise du mouvement communiste international ont délié les mains du capital mondial. Auparavant, il était obligé d’agir en tenant compte de la puissance soviétique. Il n’osait franchir certaines limites sous peine d’un retour de bâton pour son banditisme. Maintenant, il retourne volontiers à son essence originelle – de gangster, de voleur, de colonisateur.

Les preuves sont nombreuses. Outre les interventions sanglantes contre la Yougoslavie, l’Irak, la Libye, nous avons tous assisté à la fomentation de conflits en Syrie et au Yémen. Nous avons assisté à des coups d’État en Ukraine, en Géorgie et en Bolivie. Nous avons assisté à des tentatives cyniques de renverser des gouvernements légitimes au Venezuela et en Biélorussie. Plus récemment, les impérialistes se sont encore frotté les mains à propos du conflit Azerbaïdjan-Arménie et des nouveaux affrontements sanglants en Palestine. Les mondialistes tentent de contraindre,par des sanctions, des pressions et des menaces, la Chine, la Russie, Cuba, l’Iran, la RPDC et d’autres pays à renoncer à leur politique indépendante.

La destruction de l’URSS a également eu des conséquences dramatiques au sein même du monde capitaliste. L’inégalité et la pauvreté sont en hausse dans les sociétés occidentales. Le fameux “État-providence” est en train de s’éroder. Les garanties sociales sont désormais considérées par le capital comme superflues. Autrefois, il s’agissait d’une concession forcée aux travailleurs par la grande bourgeoisie face à la popularité croissante des idées communistes. Aujourd’hui, il est possible d’abandonner ces concessions, de “reprendre du terrain”.

Le visage hideux du capitalisme se dévoile de plus en plus. La pandémie de coronavirus a montré que le système bourgeois est intrinsèquement anti-humain. Tout y est subordonné au profit d’un petit groupe de personnes riches. Le monde entier paie le prix de leur avidité, par la maladie et la mort, la pauvreté, la faim et la souffrance. Et dans chaque mort, dans chaque douleur, il y a une part importante du crime commis par tous les acteurs et les forces impliqués dans la destruction perfide de l’Union soviétique.

Heureusement, la prise de conscience du caractère dramatique de la situation est de plus en plus partagée. Les protestations contre les modèles néolibéraux se multiplient dans le monde. L’aspiration au socialisme augmente. Les partis et mouvements de gauche se renforcent. Il est vrai que le processus se déroule avec une rapidité et une efficacité différentes selon les pays. Le degré de maturité de la position des opposants à l’impérialisme est très variable. Mais les changements quantitatifs s’accumulent. Et ils conduiront inévitablement à des changements qualitatifs. Les pays qui ont fait le choix du socialisme – surtout la Chine – jouent un rôle majeur dans ce processus. Ils montrent des exemples d’humanisme et d’efficacité économique et sociale. Ils démontrent la possibilité d’une voie de développement fondamentalement différente, fondée sur la protection des intérêts des travailleurs.

Quelles leçons faut-il tirer de l’histoire de l’URSS, qui a parcouru le chemin de sa grandeur passée à l’effondrement territorial ?

La Russie soviétique, l’Union soviétique a passé le cap des 74 ans. Vous l’aurez compris, c’est bien plus que la “biographie” de la Commune de Paris, qui a duré 72 jours et a été étranglée par les forces de la réaction européenne. D’ailleurs, cette première expérience de création d’un État prolétarien a eu 150 ans cette année. Et les communistes de tous les pays ont rappelé cet événement extraordinaire de l’histoire mondiale, lorsque les ouvriers parisiens, selon les mots de Karl Marx, ont osé “prendre d’assaut le ciel “.

La leçon la plus importante du pays soviétique, à mon avis, est que pour la première fois dans l’histoire de l’humanité, un État du peuple travailleur a été créé qui n’était pas basé sur les principes : “la survie du plus fort” et “l’homme est un loup pour l’homme”. Cet État était fondé sur la justice et la solidarité, la fraternité et l’entraide, la création pour le bien commun. Son apparition même a fait voler en éclats le raisonnement rusé des idéologues bourgeois qui soutenaient que les travailleurs ordinaires étaient incapables de gouverner et qu’ils avaient besoin de “guides” représentés par une élite.

Comme l’a noté l’écrivain français Henri Barbusse, l’émergence de l’État soviétique est “le plus grand et le plus beau phénomène de l’histoire du monde”. Ce fait a conduit l’humanité dans une nouvelle phase de son développement. En effet, de nombreux avantages tels que la journée de travail de 8 heures, l’accès universel à l’éducation et aux soins de santé, le travail et le congé de maternité ont vu le jour dans le pays soviétique. Même le droit pour tous les citoyens adultes de voter aux élections gouvernementales est apparu en URSS.

L’Union soviétique, et après elle, d’autres pays socialistes ont démontré les énormes possibilités inhérentes aux masses populaires. Elles se sont avérées vraiment illimitées lorsque les travailleurs ont été guidés par les idées et les idéaux communistes.

En dix ans seulement, l’URSS a rattrapé les puissances occidentales qui accumulaient des richesses depuis des siècles. De plus, notre pays y est parvenu non pas en pillant des colonies et en exploitant impitoyablement ses propres citoyens, mais grâce à une planification précise, à l’énergie du travail communiste et à l’enthousiasme de millions de personnes. Cela a aidé l’Union soviétique à faire face à un ennemi puissant et impitoyable – le fascisme – puis à restaurer son économie nationale en un temps record.

La réalisation de la parité militaire avec l’Occident et, bien sûr, la mise en œuvre réussie de notre programme spatial unique ont été les réalisations particulières de notre pays. Cette année, le KPRF a tout mis en œuvre pour marquer le 60e anniversaire du vol spatial de Youri Gagarine.

Le succès de l’Union soviétique reposait sur des principes fondamentalement nouveaux. Ils ont ébranlé le système capitaliste mondial. La situation a obligé les impérialistes à modérer leurs appétits et à faire des concessions aux travailleurs. La prison mondiale du colonialisme s’est effondrée. Les peuples de la Terre ont vu la perspective de la libération nationale et du progrès social. Parmi eux, la Chine, le pays le plus peuplé de la planète. L’Union soviétique a aidé les communistes chinois dans leur lutte contre les envahisseurs japonais et leurs propres militaristes féodaux. C’est l’URSS qui a été la première à reconnaître la République populaire de Chine et lui a fourni une aide importante pour la construction du socialisme.

La deuxième leçon que nous devons apprendre est le danger que les dirigeants d’un pays socialiste se séparent des masses. Dès qu’ils décideront qu’ils ne font pas partie du peuple travailleur mais d’une caste de privilégiés, une menace mortelle planera sur l’État prolétarien. La théorie s’ossifiera et le parti se désintégrera. D’un moyen de transformation de la société, il deviendra un instrument pour atteindre des objectifs personnels. Le fossé entre les “chefs” et les gens du peuple va se former et s’approfondir. Les travailleurs seront inévitablement désillusionnés par le socialisme. La “sélection négative” dans la politique du personnel s’accentuera, ce qui placera aux postes à responsabilité non pas des spécialistes expérimentés, compétents et honnêtes, mais des vauriens qui sauront plaire et s’intégrer.

Hélas, après 1953, l’Union soviétique a suivi cette voie, ce qui a conduit à sa disparition de la scène historique. Toutefois, il est important de souligner que même dans ce cas, malgré un nombre croissant d’erreurs et d’échecs, l’URSS a continué à faire preuve d’un rythme de développement important. Une telle dynamique de croissance ne pouvait être imaginée par les plus puissantes puissances capitalistes. Au cours de ces années que les partisans de Gorbatchev ont qualifiées de “stagnation”, des milliers d’entreprises, de centrales électriques et d’infrastructures ont été construites dans notre pays. La Russie et l’Ukraine, ainsi que d’autres républiques post-soviétiques, les conservent encore.

Le secret de ces résultats impressionnants est dans l’énorme potentiel créatif du socialisme. Ce potentiel peut et doit être mis au service de l’humanité. C’est le mode de développement socialiste qui peut éloigner le monde du bord de la destruction et ouvrir devant lui un avenir vraiment brillant. Les magnifiques succès de la Chine le prouvent avec certitude. La Chine n’a pas abandonné la construction du socialisme et, sur cette base, elle surprend de plus en plus le monde par ses réalisations.

Oui, nous, communistes, n’avons aucun doute : le socialisme est l’avenir. C’est aujourd’hui un fait qui s’est plus d’une fois confirmé. Mais pour éviter de nouveaux échecs, reculs et catastrophes, nous devons renforcer notre idéologie en développant les sciences sociales et en étudiant le passé de manière approfondie. Et les 70 ans d’histoire soviétique sont une période particulièrement significative pour tous les communistes.

Dans votre livre “La Mondialisation et le sort de l’humanité“, il y a un chapitre intitulé “Le pôle chinois”. De quoi s’agit-il ?

Oui, en effet, dans ce livre, publié en 2002, je pensais qu’il était fondamentalement important d’accorder une attention particulière à la Chine. À cette époque, il y a deux décennies, de nombreuses personnes, y compris en Russie, étaient sous le charme des idées exprimées par Francis Fukuyama dans son ouvrage La fin de l’histoire. Ils pensaient qu’après la destruction de l’Union soviétique, le capitalisme libéral avait remporté une victoire complète et définitive. Il semblait à beaucoup que toutes les sociétés suivraient tôt ou tard la “voie principale de la civilisation” – la voie capitaliste.

Dans mes articles, mes livres et mes discours, j’ai, comme mes camarades, souligné la futilité absolue de ces affirmations hâtives et fondamentalement incorrectes. La revanche temporaire du capitalisme au tournant du siècle ne relève en rien du choix libre et démocratique des peuples. Elle ne correspondait pas du tout à leurs véritables aspirations et souhaits. Au contraire, le système néolibéral leur a été artificiellement imposé – par des mensonges, la manipulation des consciences et même la violence pure et simple.

La justesse de ces affirmations est facile à vérifier sur l’exemple des indicateurs socio-économiques les plus importants. C’est en 1991 que le nombre de personnes souffrant de la faim dans le monde, privées d’accès aux soins de santé et à l’éducation, a recommencé à augmenter. Les inégalités ont commencé à croître de façon spectaculaire. Et cela, tant entre les pays du “milliard d’or” et le monde en développement, qu’au sein des États capitalistes.

Il est rapidement apparu que les contradictions au cœur du système bourgeois ont été temporairement brouillées au XXe siècle, mais n’ont pas disparu. L’essence agressive de l’impérialisme est restée inchangée. Il est passé à une nouvelle étape – celle du mondialisme, dans laquelle tous ses aspects destructeurs et anti-humains se sont aiguisés. De puissantes sociétés transnationales ont pris le devant de la scène, soumettant des États entiers à leur contrôle. Ce sont leurs intérêts qui sont servis par l’appareil militaire et policier américain et les capacités du bloc agressif de l’OTAN.

En analysant tous ces processus, j’ai jugé nécessaire d’accorder une attention particulière à la Chine. Il était évident pour moi que le désir du capital mondial d’obtenir un monde unipolaire, une Pax Americana, entrerait inévitablement en collision avec la puissance croissante de la RPC. Le livre souligne que pendant la majeure partie de sa longue histoire, la Chine a été une grande puissance à l’échelle mondiale. Jusqu’au début du XVIIe siècle, votre pays se classait parmi les premiers au monde en termes de productivité et de niveau de vie. Même les plus ardents défenseurs de la suprématie de l’Occident, s’ils ont la moindre connaissance de l’histoire de l’humanité, devraient l’admettre.

Par conséquent, le déclin de la Chine après les guerres de l’opium et sa transformation en semi-colonie de puissances étrangères ne doivent être considérés que comme un épisode éphémère dans une histoire millénaire. Les événements des quarante dernières années le prouvent. Ayant annoncé une politique de réformes et d’ouverture, les autorités chinoises ont offert au pays un essor rapide, qui a pris la forme d’une véritable percée scientifique et technologique et industrielle.

Le rythme du développement économique du pays permet aujourd’hui de prédire que dans les deux prochaines décennies, la Chine pourrait bien devenir une puissance égale aux États-Unis dans sa capacité globale… La Chine est de plus en plus influente dans les affaires mondiales. L’orientation de sa puissance croissante au cours des prochaines décennies déterminera en grande partie l’image globale du monde du XXIe siècle” –c’est une citation directe de mon livre, auquel vous faites référence dans votre question. Et maintenant, les 20 ans qui y sont mentionnés sont presque écoulés. Je peux dire avec une certaine fierté que mes prédictions de 2002 se sont réalisées.

En même temps, j’ai souligné que la Chine était confrontée à un certain nombre de problèmes très ardus. Le maintien de taux de croissance élevés, la stabilité politique, l’indépendance énergétique et alimentaire et la lutte contre la pauvreté dépendaient dans une large mesure de leur résolution. Vingt ans plus tard, nous pouvons dire que Pékin a surmonté ces menaces avec brio. Les mesures importantes prises par le Parti communiste chinois sous la direction de Xi Jinping y ont contribué.

Ces dernières années, le PCC a fait de sérieux progrès pour purger le Parti des éléments indésirables. De nombreux problèmes d’amélioration de la discipline ont été résolus. Les critères de développement économique ont été revus, donnant la priorité aux industries de haute technologie et à l’environnement. Le véritable triomphe de la Chine a été le succès de la lutte contre le coronavirus et l’élimination complète de l’extrême pauvreté.

Enfin, La Mondialisation et le sort de l’humanité indique que la Russie devrait se préoccuper sérieusement d’assurer un maximum de relations amicales, en fait d’une alliance, avec son grand voisin. Comme indiqué dans le livre : « Aujourd’hui, cela semble être une chose tout à fait réalisable. La situation dans le monde est telle qu’un certain nombre de facteurs objectifs favorisent un rapprochement russo-chinois ».

Pendant toutes ces années, le KPRF a fait tous les efforts possibles pour renforcer et développer les liens entre la Russie et la Chine. Nous pouvons dire avec fierté que cet objectif a été largement atteint. Les relations entre Pékin et Moscou ont atteint le niveau d’un partenariat stratégique et continuent de se développer à un rythme croissant. Le plus important est que cela réponde pleinement aux intérêts de nos nations et du monde entier.

Quelle expérience la voie du socialisme avec la spécificité chinoise peut-elle donner à la pratique du KPRF ?

Même les fondateurs du communisme scientifique – Karl Marx et Friedrich Engels – ont souligné le danger particulier du dogmatisme. Il prive la théorie de son contenu vivant, transforme ses dispositions certaines en conclusions rigides qui sont appliquées sans tenir compte des conditions spécifiques de la vie. Les fondateurs du marxisme se sont opposés à la proclamation de systèmes tout faits, censés convenir à toutes les sociétés et à tous les temps à venir.

Comme le soulignait Lénine, le marxisme exige “d’empêcher la transformation de la science en dogme dans le pire sens du terme, en quelque chose de mort, de figé, de rigide“. Contrairement au dogmatisme, les classiques du marxisme-léninisme se sont appuyés sur la dialectique, qui rejette les “vérités absolues” et montre la nature historiquement transitoire de toutes les formes de vie sociale. L’approche dialectique exige de prendre en compte l’interrelation des phénomènes, leur nature contradictoire et changeante.

Sur la base de cette approche, les marxistes ont combattu l’opportunisme de droite et de “gauche”. Ils ont appris à leurs compagnons d’armes à appliquer le marxisme de manière créative aux conditions spécifiques de leurs pays. Lénine a bien appris ces leçons. Cela s’est reflété dans son développement de la théorie de l’impérialisme. En montrant la forte aggravation des contradictions du capitalisme à ce stade, il a prouvé que la révolution socialiste pouvait triompher initialement dans quelques pays capitalistes ou même dans un seul. Un exemple de l’utilisation des possibilités créatives de la théorie marxiste était la nouvelle politique économique (NEP), dont la proclamation a 100 ans cette année.

L’abandon de la dialectique au profit du dogmatisme a été un facteur majeur dans la destruction de l’Union soviétique. Il se trouve que le parti communiste chinois, lui non plus, n’a pas échappé à des erreurs occasionnelles au cours de son histoire centenaire. En fin de compte, cependant, le PCC a compris à temps le danger de voir la théorie se périmer, déconnectée de la réalité. Cela s’est traduit par la politique de réforme et d’ouverture, par le développement du concept de socialisme aux caractéristiques chinoises.

Le grand mérite en la matière revient à Deng Xiaoping. Lors du 12e congrès du parti communiste chinois, il a souligné la nécessité de combiner les principes universels du marxisme avec les réalités spécifiques du pays. Plus tard, il y a eu une explication plus détaillée de cette idée. Comme indiqué dans l’un des forums du Parti, il faut “être guidé par le marxisme, considérer la pratique comme le seul critère de vérité, libérer la pensée, proclamer une approche pragmatique, respecter l’esprit créatif des masses et construire le socialisme avec la spécificité chinoise“. Cela a permis à la Chine de faire des progrès remarquables, de devenir une puissance en développement dynamique, un acteur de premier plan dans la politique internationale.

C’est avec une grande satisfaction que j’observe aujourd’hui comment les dirigeants chinois actuels ont adopté le riche héritage théorique et continuent à appliquer les idées communistes dans la pratique. Les concepts de socialisme avec des caractéristiques chinoises dans une nouvelle ère, la communauté d’un destin unique pour l’humanité, la double circulation et d’autres développements prometteurs en sont des exemples. Une réponse sensible aux tendances du monde en mutation permet à la Chine de surmonter les défis les plus redoutables, de rester le moteur du développement économique mondial et un continent de stabilité.

C’est un exemple excellent et instructif pour le KPRF et les communistes du monde entier. Il prouve l’importance d’une approche créative de la théorie et de la pratique de la construction socialiste. Ce n’est pas sans raison que notre Parti fait constamment référence à l’expérience de la Chine dans ses documents politiques, ses congrès et les plénums du Comité central. En nous basant, entre autres, sur votre pratique quotidienne, nous concluons fermement que le communisme n’est pas “le jour d’hier”, comme les propagandistes bourgeois tentent de convaincre l’homme moyen, mais l’avenir de l’humanité.

Guennadi Andreievitch, vous avez eu de nombreuses rencontres avec Xi Jinping, secrétaire général du Comité central du PCC. Pouvez-vous décrire ces réunions ?

Votre question me permet de rappeler les mots d’un observateur aussi extraordinaire qu’Antoine de Saint-Exupéry. Il avait l’habitude de dire : « Le seul vrai luxe est le luxe du contact humain ». Les rencontres avec le camarade Xi Jinping m’ont toujours rempli de bonnes émotions, généré des pensées intéressantes et multiplié mes forces. Comme on dit, elles m’ont insufflé un sentiment d’espoir et d’optimisme.

Tout au long de ma vie, j’ai été en contact avec de nombreuses personnes. Parmi eux il y a eu des scientifiques célèbres, des hommes politiques de premier plan, des grands penseurs de différents pays. J’ai visité environ 80 pays et travaillé au Conseil de l’Europe pendant 20 ans, mais le fait d’être dans votre grand et beau pays, de rencontrer et de parler avec Xi Jinping sont des choses spéciales. La première de ces rencontre a eu lieu à Shanghai, bien avant qu’il n’accède aux postes de direction nationaux.

Puis il y a eu des conversations importantes et intéressantes lors de la visite de Xi Jinping en Russie en 2010 et lors de l’exposition universelle en Chine. Elles ont été suivies de visites dans notre pays au rang de Président de la République populaire de Chine. Chacune de ces rencontres était un événement important et marquant pour moi. Et ce n’est pas seulement parce que j’ai longtemps et sincèrement aimé la Chine. Cela est également dû à la personnalité du dirigeant communiste chinois –quelqu’un de très instruit, au parcours très diversifié, qui connaît très bien ses interlocuteurs.

Quels que soient les sujets de discussion, qu’il s’agisse de questions d’actualité de la politique contemporaine et de l’économie mondiale, d’événements historiques ou de phénomènes culturels, l’intellect du camarade Xi Jinping, sa compréhension profonde des questions complexes et son intelligence naturelle sont manifestes. À cela s’ajoute un sens aigu de la conversation qui le rend sympathique à tous.

Qu’est-ce qui vous a le plus impressionné chez le Secrétaire général du Comité central du PCC, Xi Jinping ?

Xi Jinping est incontestablement une personnalité aux multiples facettes. Les discussions avec lui sont passionnantes de la toute première à la toute dernière minute. Elles vous permettent de réfléchir à toutes sortes de choses et, en même temps, apportent des réponses à de multiples interrogations.

En Occident, les personnes qui réussissent sont souvent appelées “self-made men” – littéralement, des hommes faits par eux-mêmes. On parle ainsi d’une personne qui a tout réalisé par elle-même, par sa propre connaissance et sa propre volonté. Peut-on appliquer cette formule à Xi Jinping ? Ce n’est pas une question simple. Réfléchissons-y ensemble.

Bien sûr, chaque communiste – toujours et dans chaque pays – vit et grandit avec son parti, avec son peuple. Et le talentueux leader actuel des communistes chinois ne fait pas exception à cette règle. Mais il y a un autre côté. Sans sa propre persistance, son courage et sa volonté, sans la recherche permanente du savoir et une grande persévérance, il n’aurait pas passé toutes les dures épreuves qui ont frappé ses parents et lui-même pendant les années de la “révolution culturelle”. Sans ses efforts personnels, il n’aurait pas reçu une bonne éducation, ni franchi toutes les étapes du système de gouvernance d’un vaste pays, du secrétaire adjoint du comité de district du PCC au secrétaire général du Comité central du Parti.

Toutefois, comme Xi Jinping lui-même l’a souligné à plusieurs reprises, il n’aurait rien pu obtenir tout seul. Il avait des camarades à ses côtés, prêtant main forte en cas de besoin. À ses côtés se trouvait un parti qui, malgré de nombreuses difficultés et des erreurs occasionnelles, exprimait fermement les intérêts des travailleurs chinois. À ses côtés aussi, l’idéologie marxiste-léniniste, qui aide à comprendre les phénomènes mondiaux et montre la voie à suivre pour résoudre les problèmes séculaires.

Enfin, il y avait les gens du peuple. Dès son plus jeune âge, Xi Jinping a pris à cœur leurs besoins, leurs aspirations et leurs espoirs. Depuis lors, le dirigeant actuel de la Chine mesure chaque étape, chaque décision à l’aune des avantages qu’elle procure aux travailleurs, ceux dont l’esprit et les talents créent les valeurs les plus importantes au monde.

L’amour profond de Xi Jinping pour sa patrie et son peuple transparaissait clairement dans nos échanges. Tout ce qu’il disait était finalement déterminé par le fait que c’était bon pour l’homme du peuple. Ses actions dans les postes de direction sont subordonnées à cet objectif. Lors du 19e Congrès du PCC, Xi Jinping a déclaré sans équivoque : « Maintenez fermement la position selon laquelle “le peuple est au centre”. Le peuple est le créateur de l’histoire et la principale force qui détermine les perspectives et le destin du Parti et de l’État. Nous devons maintenir le statut du peuple en tant que sujet et maintenir la position selon laquelle le parti a été créé pour le bien commun et est au pouvoir pour le peuple. Nous devons mettre en pratique l’objectif fondamental du Parti, à savoir le service désintéressé du peuple, et les activités de tous les niveaux de gouvernement doivent être imprégnées de la ligne du Parti des masses. Nous ferons du rêve du peuple pour une bonne vie le but de la lutte et nous atteindrons les grands objectifs historiques en nous appuyant sur le peuple ».

Le respect et l’amour du peuple, la soumission de sa vie, de toutes ses forces au bien de l’homme du peuple est la principale impression que donne le camarade Xi Jinping. “Un homme né du peuple, inséparable du peuple” – voilà l’affirmation qui, à mon avis, caractérise le plus exactement et le plus figurativement la personnalité de notre grand ami et homme de cœur.

Comment évaluez-vous le rôle et l’importance des échanges et de l’amitié entre les dirigeants du PCC et du KPRF dans la promotion de la coopération entre les deux partis et l’amélioration de la prospérité des peuples des deux pays ?

Le KPRF et le Parti communiste chinois ont établi une relation de forte amitié et de coopération fructueuse. Cela s’explique par une plateforme idéologique commune et des tâches similaires. Les communistes de Chine et de Russie travaillent au profit des travailleurs et comprennent que le développement intégral de l’individu et de la société humaine tout entière n’est possible que dans le cadre du système socialiste. En outre, le KPRF et le PCC réalisent le danger du monde unipolaire et de l’expansion impérialiste au moyen desquels le capital tente de maintenir et de perpétuer son hégémonie, sa domination.

L’unité d’objectif crée un terrain solide pour l’approfondissement des liens interpartis entre les communistes de Chine et de Russie. Les échanges et les réunions en face à face contribuent à cette tâche. En décembre 2019, une délégation du KPRF s’est rendue en Chine. Le principal résultat de ce voyage a été la conclusion d’un protocole de coopération pour un nouveau mandat – jusqu’en 2024. Il prévoit la poursuite de contacts étroits entre les partis, y compris l’information mutuelle régulière sur les activités du PCC et du KPRF, la tenue d’événements communs, l’organisation de séminaires sur des questions théoriques, l’échange de délégations et la lutte contre les falsifications de l’histoire.

Dans le cadre de cette visite, des entretiens fructueux ont eu lieu avec des représentants de différents départements du Comité central du PCC. Des entretiens importants ont eu lieu avec Sun Tao, chef du département international du Comité central du Parti communiste chinois, Zhao Leji, membre du Comité permanent du Politburo du Comité central du PCC, secrétaire de la Commission centrale d’inspection de la discipline du PCC, et des dirigeants du Comité du Parti de la province du Henan. Un point important de notre voyage a été la visite de l’école centrale du Comité central du PCC, avec laquelle notre Parti coopère depuis longtemps.

Malgré les difficultés causées par la pandémie de coronavirus, nos partis ont maintenu un dialogue permanent. Cela est facilité par l’important travail accumulé au cours des années précédentes. Par exemple, plus d’une centaine de jeunes dirigeants de notre parti, originaires de différentes régions de Russie, ont été formés en Chine. Parmi eux, on trouve des députés communistes à différents niveaux, des journalistes des publications du parti et des représentants de la Ligue des jeunes communistes léninistes.

Nos manifestations conjointes consacrées au 70e anniversaire de la victoire dans la Grande Guerre patriotique et de la défaite du Japon militariste, au 100e anniversaire de la Grande Révolution socialiste d’Octobre et au 200e anniversaire de Karl Marx, ont donné de magnifiques résultats. Au cours de l’année et demie écoulée, mon adjoint Dmitri Novikov a informé à plusieurs reprises les dirigeants du Parti communiste chinois du travail de notre Parti par vidéoconférence, à la demande du Présidium du Comité central du KPRF. J’espère que lorsque les difficultés actuelles prendront fin, nous pourrons nous rencontrer encore plus souvent.

Je tiens à souligner que les liens interpartis entre le KPRF et le PCC contribuent à renforcer les relations interétatiques sino-russes. Depuis la renaissance du parti, les communistes ont été la seule grande force en Russie à prôner un renforcement global de la coopération entre Moscou et Pékin. Nous avons toujours insisté sur la formation d’un pôle géopolitique s’opposant aux aspirations hégémoniques des forces du capital mondial dirigées par les États-Unis. A cette fin, les députés communistes ont initié et soutenu les projets de loi visant au rapprochement de nos deux pays. Cela concerne les projets économiques et d’infrastructure communs, la coopération militaro-technique et le rapprochement humanitaire et culturel.

Nous sommes convaincus que le partenariat stratégique entre la Russie et la Chine est dans l’intérêt des deux peuples et contribue à la construction d’un système de relations internationales équitables. En combinant les potentiels et les ressources, nous pouvons assurer la croissance et la prospérité de nos deux pays et protéger leur souveraineté. En même temps, nous avons un avantage moral et politique important : nous avons l’intention de le faire sans porter atteinte aux intérêts des autres peuples de la Terre.

Selon vous, quel rôle jouent les contacts entre partis dans la création d’une communauté de destin commun de l’humanité ?

En tant que marxistes, nous savons que la pratique est un moyen crucial de vérifier la connaissance. Elle teste la validité de nos conclusions sur les phénomènes et sert de critère pour la véracité de nos idées sur la réalité objective. “La question de savoir si la pensée humaine possède une vérité sujet n’est pas du tout une question de théorie, mais une question pratique“, écrivait Karl Marx.

Cela peut être dit de toute idée et de tout concept. La vie elle-même les met à l’épreuve de la vérité. Et ce test est mieux réalisé dans des circonstances extrêmes, de crise. La pandémie de coronavirus a soumis tout le monde à un tel examen. Le néolibéralisme a complètement échoué, et nous le voyons tous très bien. Nous le voyons dans l’effondrement des systèmes de santé, même dans les pays les plus riches. Nous sommes également obligés de constater ici la croissance triste et tout à fait évidente de la pauvreté et des inégalités.

Le concept d’une communauté de destin unique pour l’humanité est une autre question. Après l’avoir mis en avant pour la première fois en 2013, les dirigeants chinois, menés par Xi Jinping, ont pointé du doigt les dangers de la version de la mondialisation promue par les pays capitalistes occidentaux sous les auspices de Washington. Il a été noté que ce système impérialiste est construit sur l’inégalité et l’injustice. Il subordonne les masses de milliards de travailleurs dans le monde aux intérêts d’un groupe de propriétaires de capitaux. En conséquence, la majorité des habitants de la planète n’ont pas accès aux éléments essentiels de la vie. Ils n’ont pas de nourriture normale et d’eau potable, pas de médicaments accessibles et pas d’éducation.

En revanche, la Chine a proposé des principes de relations internationales complètement différents. Ils ne sont pas fondés sur l’exploitation, la rivalité ou l’aggravation des inégalités, mais sur l’égalité, l’amitié et la coopération pour le bien commun. Comme Xi Jinping l’a souligné à plusieurs reprises, il est nécessaire de se défaire résolument de la mentalité de la guerre froide et de la politique de puissance. Il est temps de commencer à construire des relations internationales non pas sur la confrontation et la formation de blocs agressifs, mais sur le dialogue, le partenariat et le respect mutuel.

D’ailleurs, l’objectif principal de l’humanité devrait être de réaliser le bien commun. “La sécurité d’un pays ne peut être obtenue au détriment de l’insécurité d’autres pays…”. Nous devons… créer une architecture de la sécurité caractérisée par l’équité, la justice, la co-construction et le partage. Un monde sans pauvreté et avec une prospérité partagée est à construire. Nous devons faire avancer la mondialisation économique caractérisée par l’ouverture, l’inclusion, l’équilibre et le gagnant-gagnant, créer des conditions favorables au développement conjoint de toute l’humanité et promouvoir conjointement le développement et la prospérité des différents pays du monde”, a souligné Xi Jinping.

La crise économique mondiale et la pandémie de coronavirus ont montré à quel point la stratégie des dirigeants chinois, qui consiste à appeler à surmonter les catastrophes et les cataclysmes grâce aux efforts combinés de tous les peuples et nations, est correcte. Combien de vies auraient pu être sauvées si les pays du monde avaient suivi le concept de la communauté de destin unique de l’humanité ! Au lieu de cela, nous constatons des phénomènes aussi odieux que l’inégalité y compris dans la distribution des vaccins.

Dans un certain nombre de pays pauvres, la vaccination n’a même pas commencé, condamnant leurs habitants à de nouvelles pertes humaines.

La tâche de remplacer les principes existants – injustes et pernicieux – des relations internationales par d’autres devient de plus en plus urgente. Le concept de communauté de destin unique de l’humanité peut servir de bonne feuille de route à cette fin. Le rôle principal dans sa promotion sera joué par les forces progressistes de la planète, y compris les partis communistes du monde entier. Le parti communiste accueille ces idées en Russie de toutes les manières possibles, en révélant leur essence et leur potentiel créatif. Les matériaux pertinents sont régulièrement publiés dans les médias de masse de notre parti, évoqués dans les discours des députés du KPRF et utilisés dans la recherche scientifique, les discussions intellectuelles et les évaluations d’experts.

Nous considérons qu’il est nécessaire d’intensifier ces efforts en étroite coordination avec nos camarades chinois. Il peut s’agir d’événements communs : forums politiques et sociaux, conférences scientifiques et pratiques, recherches collectives et rapports analytiques. C’est la tâche que l’histoire et les intérêts de l’humanité entière nous imposent.

Comment évaluez-vous les idées de Xi Jinping sur le socialisme aux caractéristiques chinoises dans la nouvelle ère ?

Dans ma conviction profonde, ces idées sont un excellent exemple du développement créatif de la théorie communiste. Et ce développement s’effectue en relation avec la solution d’un grand problème pratique. Il permet à la Chine d’aller de l’avant, de réaliser les objectifs de la grande renaissance de la nation chinoise.

Comme le concept de socialisme aux caractéristiques chinoises développé sous Deng Xiaoping, ces idées ont pour objectif ultime de construire un pays socialiste puissant, modernisé et harmonieux. En même temps, ils soulignent les contradictions les plus importantes de la société chinoise dans la nouvelle ère. D’une part, il y a les besoins croissants des gens pour améliorer leur vie, et d’autre part, il y a l’inégalité et l’incomplétude du développement. Le PCC s’est engagé à résoudre cette contradiction en mettant en œuvre ses plans ambitieux. En même temps, les amis de la Chine sont bien conscients qu’ils doivent être mis en œuvre dans le contexte de changements majeurs dans la situation internationale et de changements majeurs réalisés par la Chine elle-même.

Les idées destinées à fournir une base théorique à la réponse confiante de la Chine aux défis de la modernité reposent sur les dispositions du marxisme-léninisme et sur l’héritage théorique de Mao Zedong et de Deng Xiaoping. Le PCC a habilement combiné ces fondements de principe de ses activités avec la pratique. Il convient de rappeler les paroles de Staline : “Il y a un marxisme dogmatique et un marxisme créatif. Je me place sur le terrain de ce dernier.” On peut dire la même chose des communistes chinois dirigés par Xi Jinping.

Le socialisme aux caractéristiques chinoises dans la nouvelle ère repose sur plusieurs principes. Tout d’abord, il s’agit du rôle de premier plan du parti communiste. Comme indiqué, le PCC est la force dirigeante suprême. Son importance devrait croître au fur et à mesure de la modernisation du socialisme. Elle exige à son tour une construction de parti compétente et une lutte sans merci contre des phénomènes aussi dangereux que la corruption, l’hédonisme et la distanciation vis-à-vis du peuple.

La création d’un système juridique adapté aux besoins de l’époque, le renforcement des forces armées et la construction d’un nouveau type de relations internationales fondé sur le concept d’une communauté de destin unique pour l’humanité sont également des principes importants du développement réussi du pays. De manière générale, Xi Jinping a défini les idées du socialisme aux caractéristiques chinoises de la nouvelle ère comme “la quintessence de l’expérience pratique et de la sagesse collective du Parti et du peuple, une composante importante du système théorique du socialisme aux caractéristiques chinoises ainsi qu’un guide pour le Parti et le peuple afin de mettre en œuvre la grande renaissance de la nation chinoise“.

Les citoyens de nombreux pays sont depuis longtemps habitués au fait que la proclamation d’un programme, même le plus important, ne signifie pas nécessairement sa mise en œuvre. Les systèmes politiques bourgeois semblent être fiers de leurs “riches traditions démocratiques”. Mais regardez comment cela se passe dans la pratique. Les politiciens passent constamment d’un parti à l’autre. Les partis bourgeois eux-mêmes oublient leurs promesses juste après les élections. Et les ministres des gouvernements ne se dépêchent pas de réaliser les programmes électoraux des forces politiques qui les ont placés “en orbite”.

Il n’est donc pas bon que les pays occidentaux enseignent aux autres la démocratie et les droits de l’homme. Au contraire, ils feraient bien d’apprendre des autorités chinoises elles-mêmes comment les mots peuvent se traduire en belles actions. Les réalisations concrètes de la Chine dans un large éventail de domaines économiques, scientifiques, technologiques, de bien-être social et de lutte contre la pauvreté sont tout à fait évidentes. Ces succès convaincants sont le meilleur exemple de la réalisation des engagements du Parti envers son peuple.

Guennadi Andreievitch, avez-vous lu le livre “Xi Jinping au sujet de la Gouvernance” ? Comment jugez-vous cet ouvrage ?

Je dois avouer que je possède une grande bibliothèque personnelle, que j’ai collectionnée toute ma vie. Et, bien sûr, j’ai mes livres, auteurs et œuvres préférés. Comme vous le savez, la littérature russe a donné au monde de nombreux grands noms. Pouchkine, Lermontov, Tolstoï, Tourguenev, Cholokhov – ce sont des auteurs étonnants. De telles figures feraient honneur à n’importe quelle littérature nationale. Grands talents, véritables pépites russes, ils ont créé des œuvres qui sont entrées dans le trésor culturel de l’humanité.

La littérature est une nourriture pour l’âme. Il est donc très important qu’à côté des livres, il y ait des aides, des conseillers et des amis. Il est nécessaire de les garder “à portée de main” pour pouvoir toujours s’adresser à eux au moment nécessaire. Cette série de livres a été élargie il y a longtemps par la publication du président de la République populaire de Chine “Sur l’administration publique”. Puis vinrent les deuxième et troisième volumes de cette édition. Tout naturellement, ils ont attiré mon attention et celle de mes compagnons. Il est très important que nos camarades chinois traduisent ces ouvrages en russe. Par l’intermédiaire de l’ambassade de Chine en Russie, nous avons même demandé une édition spéciale du livre afin de faire connaître son contenu aux militants de notre parti, aux députés de la Douma d’État et aux représentants des médias.

Ce livre expose les vues fondamentales de Xi Jinping sur le système d’administration de l’État. En outre, il explore un large éventail de défis auxquels la Chine est confrontée. Il s’agit notamment de la construction du parti, du développement économique, des relations internationales, de la culture et de l’écologie. Malgré l’ampleur des sujets abordés, le livre est imprégné d’une idée centrale qui traverse toutes ses pages. Cette idée est la réalisation du rêve chinois de la grande renaissance de la nation chinoise.

À son tour, le cœur du rêve chinois est bon pour le peuple. Le livre souligne que l’inégalité est la racine de tous les maux. Le but du rêve chinois est d’apporter le bonheur au peuple chinois. La prospérité pour tous est le principe central du socialisme chinois. Personnellement, je suis convaincu que, sur cette base, la Chine réussira à surmonter toutes les difficultés qui se présenteront à elle. La Chine fera également face aux menaces extérieures, dont la raison réside dans la volonté des forces réactionnaires de freiner le développement d’une puissance socialiste.

Bon nombre des valeurs dont parle Xi Jinping sont également applicables à tous les autres pays. Ainsi, le contenu de son livre va au-delà de la Chine proprement dite. Le bien-être des travailleurs, la protection de leurs droits, la création d’opportunités pour leur développement harmonieux dans tous les domaines – voilà ce à quoi aspirent les communistes du monde entier. À cet égard, le livre du président de la RPC est du plus haut intérêt pour nous, les communistes russes.

Il convient de souligner que Xi Jinping ne se contente pas d’énumérer les objectifs auxquels la Chine est confrontée, mais analyse en détail les moyens de les atteindre. Les lecteurs du monde entier – et le livre a été traduit dans de nombreuses langues – peuvent s’informer sur le socialisme avec la spécificité chinoise dans la nouvelle ère, sur le concept de communauté de destin unique de l’humanité, sur la stratégie “La Ceinture et la Route”.

En d’autres termes, Sur la Gouvernance est une sorte de fenêtre sur la Chine. Il brise de nombreux mythes que les opposants à la puissance montante de la Chine concoctent intentionnellement. L’un d’eux concerne la “nature expansionniste” de la politique étrangère chinoise. Cette thèse est une tentative malveillante d’induire les gens en erreur. Au contraire, la Chine prône un dialogue égal avec tous les pays du monde et rejette l’inégalité et les rapports de force. Le livre du président de la République populaire de Chine le démontre par de nombreux exemples.

Je tiens à répéter que le premier volume de l’œuvre de Xi Jinping a été publié en 2014. Sept ans, c’est assez de temps pour apprécier la sincérité de l’auteur, ses intentions dans le dialogue avec les lecteurs. Nombre des objectifs qu’il avait fixés dans le premier volume ont été atteints avec succès. Et surtout, il s’agit de la victoire totale sur l’extrême pauvreté. Ainsi, Sur la Gouvernance est un dialogue franc et détaillé entre l’auteur et le lecteur sur la Chine moderne, ses rêves et ses réussites.

Vous avez visité la Chine à plusieurs reprises. Quelles sont vos impressions et évaluations du développement de la Chine et des changements qui s’y produisent ?

J’ai eu la chance d’observer de mes propres yeux comment la Chine changeait. J’ai commencé à visiter régulièrement votre pays dans les années 1980. Il y avait beaucoup de preuves que la Chine avait beaucoup de problèmes non résolus. Le niveau de pauvreté était élevé. Il y avait un énorme manque d’infrastructures. J’ai toutefois été frappé par la confiance de ceux que j’ai rencontrés, des travailleurs ordinaires aux dirigeants provinciaux et départementaux du Comité central du PCC, dans la possibilité d’atteindre leurs objectifs.

Cette croyance en la possibilité de construire un pays prospère et puissant m’a rappelé l’enthousiasme des citoyens soviétiques à l’époque de la modernisation léniniste-stalinienne. Ils ont construit la centrale hydroélectrique du Dniepr, Magnitka et d’autres géants des premiers plans quinquennaux, défendu leur patrie contre les hordes nazies, reconstruit des villes et des villages à partir des ruines. Dans l’ensemble, il s’agit d’un phénomène qui est loin de se limiter à des similitudes externes. Comme le peuple soviétique, le peuple chinois est inspiré par la grande idée communiste. Ils savent que les épreuves et les difficultés temporaires sont justifiées, car ils construisent les bases du socialisme, une société sans exploitation de l’homme par l’homme. Ils peuvent être assurés que les fruits de leur travail profiteront à leurs enfants, petits-enfants et arrière-petits-enfants, et non à une poignée d’oppresseurs.

Les visites ultérieures en Chine ont confirmé mes sentiments. J’ai vu des villes entières construites, des autoroutes et des lignes ferroviaires à grande vitesse construites. Je pouvais regarder les bâtiments d’usine et les énormes terminaux maritimes se développer. J’ai observé avec satisfaction la croissance rapide de la prospérité de la nation. Littéralement sous mes yeux, la Chine était devenue d’abord l’atelier du monde, puis la première puissance économique, le moteur du développement mondial.

Ces dernières années sont devenues encore plus intéressantes. Il y a de plus en plus de changements qualitatifs en Chine. Alors qu’auparavant vous vous concentriez sur les industries traditionnelles, aujourd’hui vous vous lancez avec audace dans les technologies les plus avancées. Cela est dû à une nouvelle génération de dirigeants chinois, dirigée par Xi Jinping. Il s’est fixé pour objectif de se débarrasser de la dépendance scientifique et technologique du pays à l’égard des principaux États capitalistes. La Chine est en passe de devenir un leader dans les industries de haute technologie telles que la microélectronique, l’industrie spatiale, la biotechnologie et bien d’autres encore.

Il semblerait que je doive m’habituer depuis longtemps aux réalisations et aux records remarquables de la Chine. Mais je ne me lasse pas d’être surpris par des rapports de plus en plus nombreux sur les percées de la Chine. Le premier rover chinois Zhujun s’est posé avec succès sur la surface de la planète rouge et envoie ses images de là-bas. La prochaine étape est la création de la station spatiale chinoise. Son module de base a été mis en orbite en avril, et le début des opérations est prévu pour l’année prochaine.

Le début du 14e plan quinquennal, j’en suis sûr, apportera des réalisations encore plus importantes. Comme l’a déclaré Xi Jinping, le Parti va désormais se concentrer sur les problèmes du peuple afin que chacun ressente le changement pour le mieux. C’est le secret de la réussite de la Chine : le pays tout entier travaille pour l’homme ordinaire et chaque personne travaille pour la société dans son ensemble. La réalisation de ce principe offre à votre pays un avenir vraiment grandiose.

La Chine moderne offre à l’humanité des recettes fiables pour un développement rapide et durable, pour remporter les plus grandes victoires. Je suis convaincu que le peuple chinois surprendra le monde par ses réalisations uniques sous la bannière rouge du socialisme. Je souhaite sincèrement au PCC de nouveaux succès remarquables au cours du prochain siècle de sa vie et de son activité !

SOURCE:

https://histoireetsociete.com/2021/07/02/ziouganov-la-chine-donne-des-recettes-de-victoires-a-lhumanite-entiere/?fbclid=IwAR0iLZZfs9UCZ4XRB9uze_bt6Msee_WLmtj8jXvvz2o9lpa4_zJuE8C0IBM

« La Chine donne des recettes de victoires à toute l'humanité » (G. A. Ziouganov)
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