« Les accusations de génocide dans le Xinjiang sont injustifiées », les faits innombrables qui doivent mettre les Etats-Désunis d'Amérique en accusation sont justifiés !

 On aurait tort de croire que le Treizième Amendement a proscrit ou aboli l'esclavage aux États-Unis après la guerre de Sécession. Selon le Treizième Amendement : "Il n'existera sur le territoire des États-Unis ou autre lieu soumis à leur juridiction ni esclavage ni servitude involontaire, sauf pour punir un crime, dont un individu aura été dûment reconnu coupable". Le Treizième amendement n'a pas aboli l'esclavage, il l'a limité à ceux qui sont reconnus coupables d'un crime. 

Paul Wrigt in Daniel Burton-Rose, Le goulag américain. Le travail forcé aux Etats-Unis, 1998, p. 5.

Actualisé le 07/07/2021 à 21:00 à la suite d'une remarque qui se voulait plus destructive que constructive dans sa formulation douteuse, mais qui m'a donné l'opportunité de faire connaître le livre "La Chine sans œillères" à paraître dirigé par Maxime Vivas et Jean-Pierre Page...

Tous les mots et phrases mis en gras dans les citations ou dans l'article partagé plus bas le sont de mon fait...

Par Michel Aymerich

Récemment, le 20 avril dernier, deux intellectuels étasuniens de renom, Jeffrey D. Sachs et William Schabas, publiaient un article que je publie plus bas. Gaston MONATTE, dans Le Grand Soir, le présente ainsi :

«Dans un article publié dans un média qui est une référence internationale en matière de politique étrangère, deux intellectuels étasuniens notoires demandent à leur gouvernement de ne pas poursuivre la campagne «contre productive» sur le prétendu génocide des Ouïghours.

Après un article allant dans le même sens, publié par le Washington Post et après les avis d’avocats du Département d’Etat pour qui le mot «génocide» n’est pas «prouvable», il se pourrait bien que le point fort de la campagne mondiale antichinoise, relayée en France par des médias quasi unanimes, soit sur le point d’être supplantée par d’autres bobards. [1] »

Si «le plus gros mensonge du siècle [2]» relatif au « prétendu génocide des Ouïghours » est abandonné, cela signifiera un recul tactique dans la stratégie globale d'intox anti-Chine...

Soyons, donc, attentifs et cessons d'adopter principalement une position défensive. Maxime VIVAS fait remarquer : «Ils nous font courir […] Nous courons, sur des claquements de langue des affabulateurs : ils veulent qu'on cavale derrière le leurre qu'ils ont lancé. Et c'est ce que je suis en train de faire sur le Xinjiang. Avec vous [...]. Nous sommes piégés, vous et moi. J'écris, vous lisez sur des mensonges antichinois et non sur des vérités dont nous avons besoin en tant que consommateurs d'informations et en tant que citoyens [...] [3] ».

Il a parfaitement raison. Nous avons besoin d'être informés « en tant que consommateurs d'informations et en tant que citoyens ». Mais nous autres, militants, nous voulons et devons de surcroît changer ce monde devenu pour beaucoup insupportable. C'est la raison pour laquelle nous devons prendre au mot Karl Marx qui écrivait « Les philosophes n'ont fait qu'interpréter le monde de différentes manières, ce qui importe c'est de le transformer [4]».

Et c'est pourquoi nous devons cesser «d'adopter principalement une position défensive » et la transformer en position systématiquement offensive. Certes, à chaque occasion que les affabulateurs et les désinformateurs nous offrent, mais plus largement il s'agit de les amener à courir jusqu'à ce qu'ils s'essoufflent et déclarent forfait ! Nous disposons pour ce faire de l'immensité des faits réels vécus par les opprimés et exploités ou que tout un chacun peut observer de par le monde qui subit les méfaits et crimes innombrables de la domination du capitalisme-impérialiste principal que sont les États-désunis d'Amérique et de ceux de ses alliés et subordonnés !

Ainsi pour rétablir les vérités cachées derrière l'écran des mensonges induits par la campagne multiforme de désinformation anti-Chine (et donc anti-Parti communiste chinois), rappelons systématiquement, entre autres méfaits inhérents à la société injuste nord-américaine, ceci :

Loïc Wacquant publiait en 2001: « De fait, en l’espace de quatre courtes décennies, la composition ethnique de la population carcérale des États-Unis s’est inversée, passant de 70 % de Blancs au milieu du siècle à 70 % de Noirs et Latinos aujourd’hui, bien que la distribution ethnique de la criminalité n’ait pas subi de modification de fond durant cette période (LaFree et al. 1992, Sampson et Lauritzen, 1997). Deuxièmement, le taux d’incarcération des Afro-Américains s’est envolé pour atteindre des niveaux astronomiques sans équivalent dans aucune autre société, pas même en Union Soviétique à l’apogée du Goulag ou en Afrique du Sud au plus fort des violents affrontements qui marquèrent l’agonie du régime d’apartheid. Ainsi, à la mi-1999, près de 800 000 Noirs étaient sous les verrous dans les pénitenciers fédéraux, les prisons d’État et les maisons d’arrêt des comtés, chiffre qui représente un homme noir sur 21 (4,6 %) et 11,3 % des hommes âgés de 20 à 34 ans (soit un sur neuf). À quoi s’ajoute l’embastillement de 68 000 femmes noires, soit un effectif supérieur au total de la population carcérale de n’importe quel grand pays d’Europe occidentale (Beck, 2000) [5] ».

« Pour percevoir la position stratégique qui revient à l’appareil pénal au sein du système des instruments de (re)production de l’ordre ethnoracial aux États-Unis dans la phase de réaction qui fait réplique aux avancées du mouvement de revendication noir des années 1960, il est impératif d’adopter une perspective historique de longue durée afin de replacer la prison dans le lignage multiséculaire des institutions qui, à chaque époque, prennent en charge le travail de « race making », soit la fabrication et l’imposition de la « ligne de couleur » qui clive en profondeur les structures sociales et mentales du pays. Pour aller vite, les États-Unis ont, au fil de quatre siècles, recouru non pas à une mais à plusieurs « institutions particulières » [1] afin de définir, confiner et contrôler les Afro-Américains, comme indiqué dans le tableau 1 ci-dessous. [CI-DESSUS. M.A.]»

17 ans plus tard, un article du 4 mai 2018 décrit la situation suivante :

« L’incarcération de masse aux États-Unis est un obstacle qui se lève dans la quête de la justice et de la liberté pour tous menée par les mouvements comme Black Lives Matter. Des prisons privées réussissent, avec l’aide de l’État fédéral, à transformer la misère humaine en profit. Et comme on le sait depuis longtemps, ce “business de la prison” affecte tout particulièrement les Afro-Américains. En effet, sur 2,3 millions de détenu·e·s aux États-Unis en 2017, 37 % sont des personnes noires. […] Pour citer Les prisons sont-elles obsolètes ? d’Angela Davis : 'L’incarcération est la réincarnation de l’esclavage'. On continue à appliquer la méthode de Willie Lynch qui expliquait comment dominer mentalement l’homme noir pour que les esclaves restent des esclaves.

C’est ce qu’est la prison aujourd’hui aux États-Unis. On les met de force dans un système qui ne pourra jamais leur profiter. Pourquoi y a-t-il plus d’hommes noirs en prison que n’importe quelle autre ethnie? Pourquoi l’homme noir est-il plus sévèrement puni que l’homme blanc? On parle d’abolition de l’esclavage, mais il perdure de nos jours, sous les traits de l’incarcération.

Il faut comprendre que les prisons n’ont jamais été pensées pour 'corriger le comportement', mais plutôt pour le contraire, et pour faire de l’argent.[6] »

Alors ? Eh bien résolument NON aux bobards repris en chœur par les bobos, la gôche du système capitaliste-impérialiste [7], la droite et l'extrême-droite fascisante sur les Ouïghours et la situation dans la province chinoise du Xinjiang et OUI aux projecteurs puissants sur les causes et effets de l'emprisonnement massif aux États-Désunis d'Amérique, comme OUI aux projecteurs puissants sur les causes et effets des répressions et guerres innombrables menées tant à l'intérieur (voir les répressions qui s'apparentent à des guerres menées contre les communistes américains, les Black Panthers, etc. ) qu'à l'extérieur de l'empire...

Notes :

[1] https://www.legrandsoir.info/ouighours-un-pave-made-in-usa-dans-la-mare.html?fbclid=IwAR3fWyrTRNYkDneF2GTIxQMmZkqoUJwMKwXQbuBiihwCmPzTfZpHEhWwMs8

[2] https://a-contre-air-du-temps.over-blog.com/2021/03/l-epoque-ou-la-diplomatie-chinoise-etait-contrainte-de-faire-profil-bas-est-revolue.html

[3] https://a-contre-air-du-temps.over-blog.com/2021/01/ouighours-aujourd-hui-tibet-hier-cia-ned-medias-organiques-de-droite-et-de-gauche-tartufes-affabulateurs-etc.nous-font-courir.html

[4] https://www.marxists.org/francais/marx/works/1845/00/kmfe18450001.htm

[5] https://www.cairn.info/revue-actes-de-la-recherche-en-sciences-sociales-2001-4-page-31.htm

[6] https://www.prison-insider.com/articles/etats-unis-l-incarceration-de-masse-des-hommes-noirs-denoncee-dans-une-serie-photo

Les accusations de génocide dans le Xinjiang sont injustifiées

Apr 20, 2021

Jeffrey D. Sachs , William Schabas

NEW YORK/LONDRES – Le gouvernement des États-Unis intensifie inutilement son discours à l’encontre de la Chine selon lequel un génocide serait en cours contre le peuple ouïghour, dans la région du Xinjiang. Ces accusations sont très graves, le génocide étant à juste titre considéré comme le crime ultime. De nombreux observateurs appellent ainsi à un boycott des Jeux Olympiques d’hiver de Pékin, parlant des « Jeux du génocide ».

Les accusations de génocide ont été formulées le dernier jour de l’administration Donald Trump par le secrétaire d’État de l’époque, Michael Pompeo, qui n’a pas caché son recours au mensonge en tant qu’instrument de la politique étrangère américaine. Voici désormais que l’administration de Joe Biden abonde dans le sens des affirmations peu étayées de Pompeo, alors même que les meilleurs juristes de l’actuel département d’État partagent semble-t-il notre scepticisme quant à ces accusations.

Cette année, le rapport sur les pratiques en matière de droits de l’homme du département d’État suit Pompeo dans ses accusations de génocide formulées contre la Chine dans le Xinjiang. Ce rapport n’utilisant le terme que dans sa préface à une seule reprise, puis dans le résumé analytique du chapitre portant sur la Chine, le lecteur est censé en deviner les éléments de preuve.

La majeure partie du rapport traite de questions telles que la liberté d’expression, la protection des réfugiés, ou encore les élections libres, sans aucun lien avec les accusations de génocide.

Un certain nombre d’accusations crédibles de violations des droits de l’homme impactant les Ouïghours existent, mais ces violations ne sont pas constitutives d’un génocide. Nous devons par ailleurs comprendre le contexte de la répression chinoise dans le Xinjiang, pour l’essentiel motivé par des raisons comparables à celles qui ont fondé les interventions de l’Amérique au Moyen-Orient et en Asie centrale après les attentats du 11 septembre 2001 : combattre le terrorisme des groupes militants islamistes.Comme l’a expliqué l’homme d’affaires et écrivain Weijian Shan, base à Hong Kong, la Chine a connu des attentats terroristes répétés dans le Xinjiang, au cours des mêmes années durant lesquelles la réponse défaillante de l’Amérique face aux attaques du 11 septembre a conduit à de nombreuses violations du droit international et effusions de sang causées par les États-Unis. D’ailleurs, jusqu’à la fin de l’année 2020, l’Amérique catégorisait le Mouvement islamique ouïghour du Turkestan de l’Est comme un groupe terroriste, et luttait contre les combattants ouïghours en Afghanistan, faisant parmi eux de nombreux prisonniers. Jusqu’en juillet 2020, les Nations Unies relevaient la présence de milliers de combattants ouïghours en Afghanistan et en Syrie.

Une accusation de génocide ne doit jamais être proférée à la légère. L’emploi inapproprié du terme peut conduire à des tensions géopolitiques et militaires, et dévaluer la mémoire historique de génocides tels que la Shoah, mettant ainsi potentiellement à mal la prévention de futurs génocides. Il incombe au gouvernement américain de faire preuve de responsabilité lorsqu’il est question d’accusations de génocide, une responsabilité à laquelle ce gouvernement a manqué en l’occurrence.

La définition du génocide figure dans le droit international au travers de la Convention des Nations Unies sur le génocide (1948), une définition que plusieurs décisions judiciaires ont par la suite précisée. La plupart des pays, dont les États-Unis, ont intégré la définition de la Convention à leur législation nationale, sans y apporter de modification significative. Ces dernières décennies, les principaux tribunaux des Nations Unies ont confirmé que cette qualification exigeait la preuve d’un très haut niveau de destruction physique intentionnelle d’un groupe national, ethnique, racial ou religieux.

La définition précise cinq actes, dont un doit être perpétré pour que le génocide soit qualifié. Il va sans dire que les massacres figurent au plus haut de la liste. Le rapport du département d’État sur la Chine énonce que « plusieurs » meurtres ont été constatés, tout en précisant «l’absence ou la faible disponibilité d’autres informations», et ne détaille qu’un seul cas – celui d’un homme ouïghour détenu depuis 2017 et mort de causes naturelles, d’après les autorités. Le rapport n’explique pas même pourquoi cette version officielle devrait être remise en question.

Techniquement, un génocide peut être prouvé sans éléments confirmant que des personnes ont été tuées. Mais dans la mesure où les tribunaux exigent la preuve d’une destruction physique intentionnelle d’une population, il est difficile de le démontrer en l’absence de preuves indiquant des massacres, en particulier lorsqu’aucune preuve directe n’existe qui indiquerait une intention génocide, par exemple sous la forme de déclarations politiques, mais uniquement des éléments circonstanciels, qualifiés par les tribunaux internationaux de « ligne de conduite ».

Les tribunaux internationaux ont à plusieurs reprises affirmé que lorsque des accusations de génocide n’étaient fondées que sur des déductions face à une ligne de conduite, tous les autres éléments d’accusation devaient être écartés définitivement. C’est la raison pour laquelle la Cour internationale de Justice a rejeté en 2015 les accusations de génocide formulées contre la Serbie, puis la contre-accusation concernant la Croatie, malgré des preuves d’épuration ethnique terrible en Croatie.

Ainsi, quels autres éléments pourraient fonder l’existence d’un génocide en Chine ? Le rapport du département d’État évoque l’incarcération massive d’environ un million de Ouïghours. À condition que cela soit prouvé, il s’agirait évidemment d’une violation majeure des droits de l’homme ; mais ici encore, rien ne prouve en soi l’intention d’exterminer.

L’un des cinq autres actes constitutifs d’un génocide réside dans «l’imposition de mesures visant à empêcher les naissances parmi une certaine population». Le département d’État évoque la célèbre politique agressive de contrôle des naissances menée par la Chine. Jusqu’à récemment, la Chine appliquait strictement la politique de l’enfant unique pour la majorité de sa population, mais le pays se montrait plus souple avec les minorités ethniques, dont les Ouïghours.

Aujourd’hui, la politique de l’enfant unique ne s’applique plus aux Hans, majoritaires en Chine, mais des mesures plus strictes ont été imposées à la minorité musulmane du Xinjiang, dont les familles sont traditionnellement plus nombreuses que la famille chinoise moyenne. Pour autant, le Xinjiang enregistre encore aujourd’hui une croissance démographique positive, la population ouïghoure augmentant plus rapidement que la population non-ouïghoure dans le Xinjiang sur la période 2010-2018.

Les accusations de génocide sont alimentées par des « études » telles que le rapport du Newlines Institute, qui a récemment fait les gros titres. Newlines est décrit comme un think tank « non partisan » basé à Washington. À y regarder de plus près, il semble en réalité s’agir d’un projet mené par une petite université de Virginie, conduit par 153 étudiants et huit membres de la faculté, à l’agenda politique apparemment conservateur. Plusieurs grandes organisations des droits de l’homme ont d’ailleurs invité le think tank à cesser d’utiliser le terme de génocide.

Les experts de l’ONU appellent à juste titre* les Nations Unies à enquêter sur la situation dans le Xinjiang. Le gouvernement chinois, pour sa part, a récemment déclaré qu’il accueillerait volontiers une mission de l’ONU dans le Xinjiang, sur une base «d’échange et de coopération», pas dans une démarche de prononcé de culpabilité avant même la présentation de preuves.

[* Quels « experts de l’ONU » ? Pourquoi « à juste titre » ?! Et si les « experts de l’ONU », appellaient, enfin, à enquêter sur la situation prisonniers des prisons nord-américaines et des causes systémiques conduisant à de très nombreuses incarcérations? Particulièrement pour les non-Blancs !!! M.A.]

À moins que le département d’État soit en mesure de fonder ses accusations de génocide, il lui faut les retirer, tout en soutenant une enquête de l’ONU sur la situation dans le Xinjiang. Le travail des Nations Unies, et notamment celui des Rapporteurs spéciaux de l’ONU sur la situation des droits de l’homme, est essentiel pour promouvoir la lettre et l’esprit de la Déclaration universelle des droits de l’homme.

SOURCE :

https://www.project-syndicate.org/commentary/biden-should-withdraw-unjustified-xinjiang-genocide-allegation-by-jeffrey-d-sachs-and-william-schabas-2021-04/french?fbclid=IwAR2Spl55xjiaZzItYVB6hzdESEdstZZozDxEcMxJpZMw2rhbnGPos6AR3k4

« Les accusations de génocide dans le Xinjiang sont injustifiées », les faits innombrables qui doivent mettre les Etats-Désunis d'Amérique en accusation sont justifiés !
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