Le dernier article de André Vltchek écrit avant sa « mort suspecte » le 22 septembre 2020...

Par Michel AYMERICH

L’article de André Vltchek que je partage ici semble être son tout dernier article, en tout cas l’un des derniers. En effet, son auteur est décédé le 22 septembre à Istanbul et la police turque a déclaré sa « mort suspecte ». J’ai consacré un article à ce sujet récemment [1]. Son article aurait-il été l’article de trop ? La goutte d’eau qui a fait déborder le verre d’eau de la haine anticommuniste et anti-Chinoise ?

Dans cet article, les lecteurs liront deux affirmations que ceux d’entre-eux qui avalent non plus des couleuvres, mais des boas, voire à force de répétition des anacondas, pourraient mettre en doute. Ne sous-estimons pas, en effet, les ravages du formatage qu’induit le gavage idéologique qui se cache derrière la dite «liberté de l’information» (celui qui paie les musiciens choisit la musique. En l’occurrence l'ensemble propriétaires des médias du CAC 40).

Ces deux affirmations, les voici : «La Chine se porte extrêmement bien, sur le plan économique, social et même environnemental, et la majorité de ses habitants sont satisfaits du système politique

Économiquement, la Chine sous sa forme de RPC, dirigée par le PCC a engrangé des succès objectivement incontestables. Elle est parvenue à sortir plus de 850 millions de personnes de la pauvreté et poursuit l’objectif d’en finir cette année 2020 avec l’extrême pauvreté. Cher lecteur que cela indiffère de lire cette information, sache que pour cette raison hautement suffisante, je ne t’accorde pas mon respect. Chers autres lecteurs qui s’efforcent de comprendre avec empathie la Chine, je les invite à comparer avec un pays qui a acquis son indépendance deux ans (le 15 août 1947) avant la fondation de la République populaire de Chine (1er octobre 1949). Ce pays qui a une population relativement comparable, quoique avec 100 millions d’hab. en moins, c’est l’Inde.

J’ai partagé sur mon blogue (forme francisée utilisée de préférence à «blog», satanée appellation qui tend à substituer la langue anglaise à la langue française) un article de Bruno Guigue précédé d’un article introductif qui permet de faire quelques comparaisons qui devraient clouer le bec aux légions de perroquets de la désinformation [2].

Quant au plan social auquel André Vltchek fait allusion, ayons à l'esprit qu'il doit nécessairement découler du plan économique. «Le droit ne peut jamais être plus élevé que l'état économique de la société et que le degré de civilisation qui y correspond.» faisait remarquer Marx. Tout lecteur ayant lu et compris la Critique du programme de Gotha [3] écrite par Marx le comprendra aisément, alors même qu'il raisonnait en pensant à une société dors et déjà économiquement développée...

La question environnementale ? Eh bien sachez-le, chers lecteurs, la Chine a commencé à planifier -eh oui !- l’édification d’une «civilisation écologique».

CHINA AND ECOLOGICAL CIVILIZATION
"CHINA AND ECOLOGICAL CIVILIZATION" est un livre de conversation entre John B. Cobb, Jr et Andre Vltchek. Alors que le monde se dirige vers une nouvelle catastrophe et que l'Occident montre ses muscles, en s'opposant à tous les pays qui s'opposent à la domination totale de la planète, un pays - l'une des plus anciennes cultures de la terre, la Chine - s'est levé et a dit : "Non ! Il y a différentes façons d'aller de l'avant. Nous pourrions tous bénéficier du progrès, sans cannibaliser et détruire totalement notre planète".

«Ancien vice-président du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC), Jean Jouzel, le climatologue et glaciologue qui lutte contre le réchauffement climatique depuis de très nombreuses années, explique à L’usine Nouvelle pourquoi il croit dans les promesses de la Chine d’arriver à la neutralité carbone en 2060» peut-on lire dans un entretien publié il y a deux jours [4].

Par ailleurs j’invite tout un chacun à lire les articles publiés sur le site Chine-écologie.org [5] et à oublier les écolos de pacotille imbibés de part en part par l’idéologie de la classe dominante dans ses déclinaisons superficiellement contradictoires (attention aux apparences trompeuses), mais… non antagoniques !

Quant à la deuxième phrase «la majorité de ses habitants sont satisfaits du système politique», voici ce sur quoi – entre autre- on peut en démontrer la justesse auprès des victimes de la mésinformation, mais surtout de la désinformation et clore le bec aux légions des perroquets responsables de cette désinformation.

Une nouvelle étude venant d’Harvard et du Ash center research démontre qu'une écrasante majorité des citoyens chinois est satisfaite de ses dirigeants : «En 2016, la dernière année où l’enquête a été menée, 95,5 % des personnes interrogées étaient soit « relativement satisfaites », soit « très satisfaites » de Beijing.» [6].

NOTES

[1] André Vltchek écrivait à contre courant du prêt à penser occidentalo-impérialiste sur la Chine..., http://a-contre-air-du-temps.over-blog.com/2020/09/andre-vltchek-ecrivait-a-contre-courant-du-pret-a-penser-occidentalo-imperialiste-sur-la-chine-et-sur-bien-d-autres-questions.sa-mor

[2] République de l'Inde et République populaire de Chine. La comparaison taboue ! http://a-contre-air-du-temps.over-blog.com/2019/01/republique-de-l-inde-et-republique-populaire-de-chine.la-comparaison-taboue.html

[3] « Ce à quoi nous avons affaire ici, c'est à une société communiste non pas telle qu'elle s'est développée sur les bases qui lui sont propres, mais au contraire, telle qu'elle vient de sortir de la société capitaliste; une société par conséquent, qui, sous tous les rapports, économique, moral, intellectuel, porte encore les stigmates de l'ancienne société des flancs de laquelle elle est issue. […] Le droit ne peut jamais être plus élevé que l'état économique de la société et que le degré de civilisation qui y correspond. » https://www.marxists.org/francais/marx/works/1875/05/18750500a.htm

[4] « Jean Jouzel : Je pense que l’annonce de la Chine est très importante, elle est ambitieuse. Si l’on veut ne pas dépasser les +2°C en 2100, il faut atteindre la neutralité carbone autour de 2070-80. Si l’on veut rester en dessous de +1,5°C, l’horizon est 2050. Si tous les pays de la planète prenaient ces engagements, nous pourrions envisager de respecter l’Accord de Paris (COP21 en 2015). L’annonce de la Chine est une vraie bonne nouvelle.

Cette annonce est-elle vraiment crédible quand on voit que la Chine continue à ouvrir des centrales à charbon ?

Jean Jouzel : C’est vrai mais ils en ferment davantage et surtout celles qui sont les plus polluantes. La Chine va beaucoup miser sur le nucléaire.

Est-ce que cela signifie que la Chine a un rôle moteur dans la lutte contre le réchauffement climatique ?

Entre l’Europe, la Chine et les Etats-Unis, celui qui aura le leadership dans la lutte contre le réchauffement climatique, aura également le leadership économique. Techniquement, la Chine peut réussir à atteindre cet objectif et alors elle gagnera sur un plan économique. »

https://www.usinenouvelle.com/article/si-la-chine-atteint-la-neutralite-carbone-en-2060-elle-gagnera-le-leadership-economique-selon-le-climatologue-jean-jouzel.N1008909?fbclid=IwAR15mnPaASinYP9rcSpIGF8HZS62H2Z1LnP3d0_alYQuA5psrjvrK-7gjpI

[5]Chine-écologie.org,

http://www.chine-ecologie.org/?fbclid=IwAR0-ZvFXXOucYu37ZZ5sq1vshL0ez2lhPWOEupJYP6DrqMWoWACs8-SvXj4

[6] Claire Vérot, Qu’est-ce que pensent les citoyens chinois de leur gouvernement? http://www.marketing-chine.com/economie-chine/quest-ce-que-pensent-les-citoyens-chinois-de-leur-gouvernement

GUO WENGUI - SI ANTI-CHINOIS QUE MÊME L'ESTABLISHMENT AMÉRICAIN NE PEUT LE SUPPORTER

Rencontre amoureuse : L'ancien stratège de la Maison Blanche Steve Bannon (à gauche) embrasse le milliardaire chinois en fuite Guo Wengui avant de le présenter lors d'une conférence de presse à New York en 2018. Photo : SCMP

15 septembre 2020

Par Andre Vltchek

Dans de très rares cas, il est préférable de lire la presse britannique conservatrice et de droite, comme The Economist ou le Telegraph, plutôt que les grands journaux libéraux comme The Independent ou The Guardian. C'est le cas si l'on veut se rapprocher d'une manière ou d'une autre de la vérité.

The Economist (un torchon prétentieux à fort tirage aux États-Unis) est extrêmement partial; il est préhistoriquement conservateur, anti-russe, anti-chinois et, ce qui est risible, de style guerre froide-anticommuniste. Mais il a des limites que les grands médias libéraux ont déjà perdues il y a de nombreuses années. Et il ne pardonne pas ce qu'il considère comme des «mauvaises manières» et du «mauvais goût».

Récemment, une saga en cours qui implique un "couple" de droite notoire - Guo Wengui et Steve Bannon - a fait l'objet d'analyses exceptionnellement dures mais franches de la part de The Economist, alors que tous les grands journaux libéraux britanniques sont restés occupés à dénigrer, avec fanatisme, tout ce qui est chinois et russe.

Dans son édition récente [du 29 août au 4 septembre 2020], The Economist a attaqué sans pitié le proche allié de Steve Bannon et "gladiateur" anti-Pékin, Guo Wengui :

"Depuis son yacht de 152 pieds et son penthouse de 67,5 millions de dollars surplombant Central Park, il raconte des histoires de corruption et de purges de l'élite chinoise, se faisant passer pour un "terminateur du PCC". (M. Bannon reçoit le même surnom). Le 4 juin, MM. Guo et Bannon annoncent, à bord du yacht dans le port de New York, la fondation du "Nouvel État fédéral de Chine", destiné à supplanter la République populaire".

Il va sans dire que personne en RPC n'a semblé impressionné ou inspiré, surtout si l'on considère le fait que M. Guo est recherché en Chine pour diverses accusations peu recommandables, allant de l'agression sexuelle à la corruption. La Chine se porte extrêmement bien, sur le plan économique, social et même environnemental, et la majorité de ses habitants sont satisfaits du système politique. Mais le slogan "Le nouvel État fédéral de Chine" n'est pas là pour être admiré par les citoyens chinois ; il est destiné à la consommation occidentale, et en particulier aux campagnes de collecte de fonds de Guo aux États-Unis et en Europe.

Guo accusant la Chine d'avoir assassiné un autre magnat. De telles histoires horribles font presque toujours l'objet d'une couverture respectueuse dans les médias occidentaux extrêmement anti-Chine.

Avant de s’enfuir de Chine, M. Guo est monté haut, comme beaucoup le disent, en utilisant la corruption et l'extorsion pour amasser sa fortune de plus d'un milliard de dollars. Mais les "bons moments" ont pris fin lorsque le président Xi est arrivé au pouvoir et a commencé à s'attaquer à la corruption. M. Guo s'est enfui, a fermé la porte derrière lui et a maudit le PCC pour avoir gâché ses sombres machinations. Depuis lors, il a été impliqué dans toutes les tentatives d'attaque et de discrédit de Pékin et des dirigeants chinois.

Pendant longtemps, le renseignement américain et la communauté diplomatique ont été ravis de M. Guo et de son ami M. Ma Jian qui, il y a quelque temps, a également été touché par une campagne résolue anti-corruption en RPC.

Mais Guo et Ma n'ont jamais bénéficié d'une confiance totale, même en Occident, alors qu'ils vivaient tous deux en Chine, ou, surtout, après la fuite de M. Guo vers les États-Unis où il a demandé l'asile politique. Beaucoup ont pensé que Guo était devenu grotesquement hyperbolique, afin de plaire à ses maîtres à Washington et de s'assurer des faveurs.

Le 26 août 2020, la politique étrangère a mis en garde contre M. Guo et les personnes de son genre :

"Les décideurs politiques occidentaux devraient se méfier des figures comme Guo. Prenez Ahmed Chalabi, le multimillionnaire de Bagdad qui a fui l'Irak après avoir été mêlé à un scandale financier jordanien. Chalabi a joué un rôle malveillant dans la poussée américaine vers la guerre en Irak, en faisant une série de déclarations exagérées qui ont été prises au sérieux par les dirigeants politiques et militaires. [ou qui correspondent à leur scénario prédéterminé—Ed] Au fur et à mesure que les relations des États-Unis avec la Chine se dégradent, l'espace d'action de ceux qui sont, comme Guo, s'agrandit".

M. Guo a fait équipe avec Steve Bannon. Peu après, ces deux extrémistes de droite ont lancé les campagnes anti-Pékin et anti-CCP les plus agressives et les plus ridicules de l'histoire moderne. Ils ont commencé à lâcher des noms pour insulter ouvertement la nation la plus peuplée du monde, déformant l'histoire et salissant ce que même l'administration Trump, profondément anti-chinoise, n'oserait même pas toucher. Le problème pour eux est qu'ils sont devenus trop extrêmes, même pour certains politiciens de droite "respectueux" et pour les médias. En bref : ils ont commencé à se comporter comme deux adolescents fous et de la manière la plus embarrassante qui soit.

Même le New York Post de Rupert Murdoch semble n'avoir aucune sympathie pour Bannon ou Guo.

Malgré tout cela, le couple n'a pas été sans influence sur l'administration américaine ; il a été extrêmement actif dans les canaux du pouvoir à Washington. Mais ceux qu'il a persuadés sont surtout les individus qui ont déjà atteint le point de non-retour, qui ne s'arrêteraient devant rien. La foule qui voulait simplement une guerre, un conflit militaire avec la Chine. Point final.

D'autres hésitent à prendre le milliardaire renégat au sérieux. Le style de Guo, ou plus précisément son manque de style, est non seulement gênant, mais il est aussi extrêmement dangereux. La Chine est peut-être une nation patiente, mais elle s'indigne aussi aujourd'hui face aux insultes d'un de ses citoyens qui devrait très probablement être en prison pour des crimes graves, mais qui est au contraire protégé par le système américain.

The Economist a conclu, dans son article sur M. Guo

« ...On dit que les services de renseignement américains écoutent ses idées - mais aussi qu'ils le tiennent à distance... Cela peut être sage. La veille de l'arrestation de M. Bannon, le "Journal" avait signalé qu'une société dans laquelle M. Guo et lui-même sont impliqués, GTV Media Group, faisait l'objet d'une enquête fédérale sur sa collecte de fonds. M. Guo a qualifié le rapport de fabrication, faisant partie du complot du PCC pour faire tomber M. Bannon. Mais ses bouffonneries se sont révélées infructueuses pour ses hôtes. "Il y aurait eu beaucoup de plaintes quand son nom est apparu", dit un ancien fonctionnaire de l'administration Trump. Tant à Pékin qu'à Washington, semble-t-il.»

Pendant un certain temps, on a appris que l'hystérie anti-chinoise devait aider M. Trump à se faire réélire. C'est alors que l'on a eu recours à MM. Guo et Bannon. Cette stratégie cynique n'a pas donné de résultats. La plupart des électeurs américains sont effrayés. Ils perdent leur emploi, et beaucoup perdent maintenant le toit sur leur tête. Ils ne savent presque rien de la Chine, et ils ont très peu de temps pour apprendre.

Le président Trump est un homme d'affaires pragmatique et, selon certains, brutal. Il n'a peut-être plus guère besoin de M. Guo et de M. Bannon. Ils pourraient bientôt, littéralement, se retrouver dans la rue. Ce serait une bonne chose pour la Chine et pour le monde entier.

Le yacht de luxe de M. Guo, sur lequel Steve Bannon a été récemment arrêté, est déjà en vente. De même que l'appartement de Manhattan.

[Publié pour la première fois par NEO - New Eastern Outlook - un journal de l'Académie des sciences de Russie]

Sur l'auteur : Andre Vltchek est un philosophe, romancier, cinéaste et journaliste d'investigation. Il a couvert des guerres et des conflits dans des dizaines de pays. Cinq de ses derniers livres sont "China Belt and Road Initiative" : Connecting Countries, Saving Millions of Lives", "China and Ecological Civilization" avec John B. Cobb, Jr, Revolutionary Optimism, Western Nihilism, un roman révolutionnaire "Aurora" et un best-seller de non-fiction politique : "Exposing Lies Of The Empire". Voir ses autres livres ici https://andrevltchek.weebly.com/books.html

. Regardez Rwanda Gambit, son documentaire révolutionnaire sur le Rwanda et la RDCongo et son film/dialogue avec Noam Chomsky "On Western Terrorism". Vltchek réside actuellement en Asie de l'Est et au Moyen-Orient, et continue à travailler dans le monde entier. Il est accessible via son site web (https://andrevltchek.weebly.com/) et son Twitter (https://twitter.com/AndreVltchek). Sa page Patreon est ici: https://www.patreon.com/andrevltchek

Traduit en grande partie avec www.DeepL.com/Translator (version gratuite)

Source : https://www.greanvillepost.com/2020/09/15/guo-wengui-so-anti-chinese-that-even-u-s-establishment-cannot-stomach-him/

Le dernier article de André Vltchek écrit avant sa « mort suspecte » le 22 septembre 2020...
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