REQUIEM POUR UN MASSACRE (Va et regarde)
LE PLUS GRAND FILM DE GUERRE JAMAIS RÉALISÉ
LA MEILLEURE FAÇON DE COMBATTRE L'OUBLI EST DE FAIRE UN FILM INOUBLIABLE
Article susceptible de menues améliorations dans les jours suivants...
Actualisé le 14/05/2019 par l'ajout d'un propos du président des États-Unis J. Kennedy correspondant à la note 2.
Par Michel AYMERICH
J’avais vu dans les années 80 de nombreux films soviétiques à Paris (au cinéma Cosmos, seule salle à présenter des films venant des différentes républiques composant l’Union soviétique), ainsi que à Berlin-Est entre 1987 et 1989 où j'ai habité plus de 2 ans. Étrangement, bien que résidant à Berlin-Est également de 1990 à 1998, je n’avais plus vu de films soviétiques, peut-être parce que trop plongé dans un militantisme politique intense. Je n’en avais plus vu non plus après mon retour en France et ce jusqu’à il y a quelques jours.
A Paris, j’avais découvert que ces films étaient bons, parfois très bons et j’étais déjà à l’époque plus que dépité – c’est le moins qu’on puisse dire - de constater à quel point le public français était tenu dans l’ignorance de la qualité indéniable de nombre d’entre eux. Qualité souvent bien meilleure en termes esthétiques et culturels à la moyenne du cinéma américain, principalement des films de guerre américains (à l'exception notable de Apocalypse Now) qui comparativement apparaissent souvent grossiers. Ceci dans une multiplicité d'acceptations de ce terme. Bien meilleurs également par leur qualité génératrice de sens profond, infiniment plus grand dans ses perspectives. Et, osons le mot, chargés de morale, ce gros mot au royaume de l'argent roi...
« Requiem pour un massacre » du réalisateur soviétique Elem Klimov, film plus connu sous le titre « Va et regarde », que j’ai découvert il y a quelques jours seulement est un chef d’œuvre !
Bande-annonce / REQUIEM POUR UN MASSACRE d'Elem Klimov // trailer (version restaurée)
VERSION RESTAURÉE* AU CINÉMA LE 24 AVRIL "LE PLUS GRAND FILM DE GUERRE JAMAIS RÉALISÉ" J.G. Ballard " LA MEILLEURE FAÇON DE COMBATTRE L'OUBLI EST DE FAIRE UN FILM INOUBLIABLE " L'Humanité Pen...
Ce film de 1985, en version récemment restaurée au titre russe original « Idi i smotri », littéralement « Viens et vois » (d’où le sous-titre traduit en anglais: « COME AND SEE ») appartient à cette catégorie des réalisations qui informent plus qu’ils ne désinforment. C’est le moins que l’on puisse dire, tant il est réaliste dans sa forme que par ce dont il témoigne.
Empreint d'une authenticité inégalée dans les films de guerre, il se rapproche d'un documentaire, mais dépasse cette catégorie par la puissance de ce que le spectateur est amené à voir. Ce dernier devient dans le cours du film littéralement immergé dans la réalité de la guerre d'anéantissement contre l'Union soviétique. Guerre totale fondamentalement méconnue en France et plus largement au-delà des frontières des pays ayant formé l'Union des républiques socialistes soviétiques (URSS).
Le réalisateur, né le 9 juillet 1933 à Stalingrad, avait neuf ans quand il a dû quitter la ville en pleine bataille de Stalingrad, cette terrible bataille qui a marqué le tournant de la guerre et a donné à juste titre son nom à une station de métro parisienne. Il a alors de ses propres yeux d’enfant vu l’Union soviétique ravagée par les fascistes allemands et leurs alliés locaux et internationaux.
Ce film est à ce point réaliste que nombre de participants (je ne me résous pas à employer le mot acteurs, tant sa place, ici, me paraît inopportune ) furent des citoyens biélorusses qui avaient échappé à des bûchers humains pendant l’invasion. Les balles tirées de mitrailleuses sont de vraies balles de mitrailleuses. De vrais obus explosent.
Il est réaliste à la différence notable de la plupart des fictions américaines sur la seconde guerre mondiale. Au premier rang desquelles l’une des pires, sinon la pire illustration, est Inglorious Bastards de Quentin Tarantino dans laquelle des acteurs prestigieux (tel Brad Pitt) scalpent des nazis et où la belle Mélanie Laurent assassine... Hitler !
Fiction totale qui réécrit outrancièrement l’histoire, alors même que les générations actuelles ignorent que Hitler et Goebbels furent contraints de se suicider parce que l’ARMEE ROUGE et elle seule allait s’emparer du Führerbunker (Bunker du Führer) où ils s’étaient terrés.
A la fin du film, avant le déroulement du générique, le spectateur apprend que 628 bourgades de Biélorussie furent détruites par le feu avec tous leurs habitants. Autant de Ouradour-sur-Glane. Rien que pour la seule République socialiste soviétique de Biélorussie!
Le bilan des destructions pour toute l'URSS fut au total:
«1700 villes et cités, plus de 70 mille bourgs et villages, 32 mille entreprises industrielles, 98 000 kolkhozes, 1876 sovkhozes. Les hitlériens dynamitèrent 65 000 km de voies ferrées, mirent hors d'usage ou envoyèrent en Allemagne 16 mille locomotives et 428 mille wagons. La richesse nationale du pays diminua de 30%.» [1]
Une autre source soviétique complète le bilan:
«Quelques temps avant sa mort, le président des Etats-Unis J. Kennedy avait rappelé à ses compatriotes qu'en Union soviétiques « d'innombrables millions d'habitations et de fermes ont été incendiées ou pillées. Un tiers du territoire du pays, sur lequel se trouvaient près des deux tiers de la base industrielle de l'U.R.S.S., a été transformé en ruines. Cette perte équivaut à la dévastation de tout notre pays à l'est de Chicago» [2].
Les multiples nationalités des différentes républiques de l'Union soviétique subirent 28 millions de morts. Parmi les décorés « Héros de l'Union soviétique, il y a 8160 Russes, 2069 Ukrainiens, 309 Biélorusses, 191 Tatars, 108 Juifs [3], 96 Kazakhs, 90 Géorgiens, 90 Arméniens, 69 Ouzbeks, 61 Mordves, 44 Tchouvaches, 43 Azerbaïdjanais, 39 Bachkirs, 32 Ossètes, 18 Mariis, 18 Turkmènes, 15 Lituaniens, 14 Tadjiks, 13 Lettons, 12 Kirghizes, 10 Komis, 10 Oudmourtes, 9 Estoniens, 9 Carels, 8 Kalmyks, 7 Kabardes, 6 Adyghés, 5 Abkhases, 3Yakoutes et les représentants de beaucoup d'autres nationalités» [4].
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«Le 27 septembre 1944, Churchill communiquait dans un message à Staline : Je profiterai de l'occasion pour répéter demain à la Chambre des Communes ce que j'ai déjà dit avant, que c'est précisément l'armée russe [évidemment Churchill ne pouvait pour des raisons idéologiques se résoudre à écrire l'Armée rouge ! M.A.] qui a écrasé la machine de guerre allemande et qui retient à l'heure qu'il est la partie la plus grande des forces adverses» [5].
Pour de multiples raisons, voir ou revoir « Requiem pour un massacre » est incontournable pour tout citoyen faisant de sa citoyenneté un acte conscient, dont tout étudiant, particulièrement en histoire et en général de tous les domaines des sciences sociales. Évidemment les endoctrinés de l'anticommunisme n'y trouveront pas leur compte. Laissons les à leur aveuglement et patientons. L'histoire est comme le naturel. Chassez la, elle revient au galop...
Notes :
[1] M. Minassian (rédacteur en chef) et al., La grande guerre nationale de l'Union soviétique, 1941-1945, Aperçu historique, Editions du Progrès, URSS, 1974, p. 450.
[2] ] President Kennedy Speaks. Max Niemeyer Verlag, Tübingen 1964, p. 45 in Le passé nous enseigne l'avenir. La seconde guerre mondiale: causes, bilans, leçons, Éditions de l'Agence de presse Novosti, Moscou, 1985, pp 124-125.
[3]«Un million et demi de soldats juifs ont participé aux combats, dont 500 000 dans l’armée américaine et 500 000 dans l'Armée rouge, deux cent cinquante mille y ont perdu la vie, 36000 ont reçu des distinctions militaires de l’armée américaine, 160 000 ont été décorés dans l’Armée russe [l'Armée rouge multiethnique et non exclusivement « russe » M.A. ] et 150 ont eu droit au prestigieux titre de Héros de l'Union soviétique.» Source : http://www.ami-universite-telaviv.com/index.php/2013-05-26-08-41-51/actualite-l-universite/333-les-soldats-juifs-pendant-la-deuxieme-guerre-mondiale-colloque-international-a-l-universite-de-tel-aviv
Voir également mon article:
[4] M. Minassian (rédacteur en chef) et al., La grande guerre nationale de l'Union soviétique, p. 466.
[5] Ibid. p. 454.
VOIR, ICI, LE DOSSIER DE PRESSE SUIVANT: http://media.potemkine.fr/film/dossierpresse/requiempourunmassacre-dpa5web.pdf
LE FILM DE LA SEMAINE : REQUIEM POUR UN MASSACRE
Le dernier film d'Elem Klimov, sorti en 1985, fait plonger dans l'horreur un jeune garçon, dont l'innocence va être détruite sous nos yeux.
http://www.sofilm.fr/le-film-de-la-semaine-requiem-pour-un-massacre
Surtout ne pas rater ce film, tant qu'il est encore dans les salles. C'est un chef d’œuvre! Empreint d'une authenticité inégalée dans les films de guerre, il se rapproche d'un documentaire, mais dépasse cette catégorie par la puissance de ce que le spectateur est amené à voir. Ce dernier devient dans le cours du film littéralement immergé dans la réalité de la guerre d'anéantissement contre l'Union soviétique. NULLE COMPRÉHENSION POSSIBLE de la SHOAH sans mise en contexte de celle-ci. Or voir ce film exceptionnel, c'est se mettre en situation de pouvoir mieux restituer mentalement le contexte...
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