Les Gilets jaunes et un président, non élu par le peuple !

83% des français n’ont pas voté pour E. Macron au premier tour. Au second tour, les français qui n’ont voté ni pour M. Le Pen, ni pour E. Macron sont plus nombreux que ceux qui ont voté pour E. Macron.

Cet article est susceptible de menues améliorations dans les heures ou les jours qui suivent...

Tous les mots ou phrases mis en gras le sont par moi! (M.A.)

Par Michel AYMERICH

Selon un sondage YouGov diffusé le jeudi 7 février, soit 2 jours avant l'acte XIII des Gilets jaunes, 64% des Français les soutiennent. Ce qui représente deux points de plus en un mois.

77% jugent la mobilisation justifiée, c'est-à-dire une augmentation de trois points.

L'adhésion au mouvement se révèle, donc, croissante. « Le nombre de personnes interrogées à ne pas soutenir le mouvement est en baisse de deux points, avec 32% des sondés. » [1]

Que le mouvement radical de protestation envers le système existant et son premier représentant, le très impopulaire Macron, s'accentue après 13 (treize!) samedi consécutifs en dit long sur la profondeur de la crise.

Rappelons face au discours démagogique prétendant que Macron a été élu par les Français quelques vérités.

Le taux record d'abstention au second tour de l'élection présidentielle de 25,4 % [2] était inégalé depuis 1974.

« Par ailleurs, plus de 4 millions d'électeurs (soit 8,6% des électeurs inscrits et 11,5% des votants) ont glissé un bulletin blanc ou nul dans l'urne lors de ce second tour. Il s'agit d'un record absolu sous la Ve République. En définitive, Emmanuel Macron a donc été élu par seulement 43,6% des électeurs inscrits, alors que le total de l'abstention et des votes blancs et nuls atteint 34%.» [3]

Selon un sondage Ipsos/Sopra Steria pour France Télévisions, 43% des électeurs d'Emmanuel Macron au second tour « disent avoir voté pour lui en premier lieu pour faire barrage à Marine Le Pen. » [4]. Soit un pourcentage qui s'approche de beaucoup de la moitié de ses électeurs...

Toutefois ce pourcentage est encore à relativiser. Car 32% ne se sont pas déplacés dans l’isoloir.

Donc si « on ajoute à ces 32% les 8% de personnes qui ont voté blanc ou nul, on obtient le même pourcentage que celui des personnes qui ont voté pour E. Macron. [...] 83% des français n’ont pas voté pour E. Macron au premier tour. Au second tour, les français qui n’ont voté ni pour M. Le Pen, ni pour E. Macron sont plus nombreux que ceux qui ont voté pour E. Macron» [5]

"8 français sur 10 n’ont pas voté pour Macron: Une autre analyse des résultats" Source: 8 mai 2017 Par Clab Blog : Le blog de clab

Une majorité de travailleurs français -les sans travail compris ou vivant des minimas sociaux et faisant partie de « l'armée industrielle de réserve » [6]- s'est vue imposer cet homme qui représente les « ultra-riches ».

Dans leur livre récemment paru, Le président des ultra-riches. Chronique du mépris de classe dans la politique d’Emmanuel Macron, Michel PINÇON et Monique PINÇON-CHARLOT, sociologues et anciens directeurs de recherche au CNRS, détaillent le parcours du président élu par une minorité de Français (combien, parmi cette catégorie, de travailleurs vivant essentiellement de la vente de leur force de travail pour un salaire de misère?) .

Voilà la présentation du contenu qu'on peut lire sur la page du site de la Maison d'édition qui l'a publié :

« Au-delà du mépris social évident dont témoignent les petites phrases du président sur « ceux qui ne sont rien », les auteurs documentent la réalité d’un projet politique profondément inégalitaire. Loin d’avoir été un candidat hors système, Emmanuel Macron est un enfant du sérail, adoubé par les puissants, financé par de généreux donateurs, conseillé par des économistes libéraux. Depuis son arrivée au palais, ce président mal élu a multiplié les cadeaux aux plus riches : suppression de l’ISF, flat tax sur les revenus du capital, suppression de l’exit tax, pérennisation du crédit d’impôt pour les entreprises… Autant de mesures en faveur des privilégiés qui coûtent un « pognon de dingue » alors même que les classes populaires paient la facture sur fond de privatisation plus ou moins rampante des services publics et de faux-semblant en matière de politique écologique.

Mettant en série les faits, arpentant les lieux du pouvoir, brossant le portrait de l’entourage, ce livre fait la chronique édifiante d’une guerre de classe menée depuis le cœur de ce qui s’apparente de plus en plus à une monarchie présidentielle. » [7]

Monique PINÇON-CHARLOT était l'invitée de Aude Lancelin du Média. Il faut prendre le temps d'écouter l'entretien :

https://www.youtube.com/watch?time_continue=1&v=JEOj91N7tn8

NOTES :

[1] https://francais.rt.com/france/58863-64-francais-soutiennent-gilets-jaunes-77-jugent-mobilisation-justifiee

[2] https://www.francetvinfo.fr/elections/presidentielle/quatre-chiffres-qui-montrent-que-l-election-d-emmanuel-macron-n-est-pas-si-ecrasante_2180067.html

[3] Ibid.

[4] Ibid.

[5]https://blogs.mediapart.fr/clab/blog/080517/8-francais-sur-10-n-ont-pas-vote-pour-macron-une-autre-analyse-des-resultats

[6]« Si l'accumulation, le progrès de la richesse sur la base capitaliste, produit donc nécessairement une surpopulation ouvrière, celle-ci devient à son tour le levier le plus puissant de l'accumulation, une condition d'existence de la production capitaliste dans son état de développement intégral. Elle forme une armée de réserve industrielle qui appartient au capital d'une manière aussi absolue que s'il l'avait élevée et disciplinée à ses propres frais. Elle fournit à ses besoins de valorisation flottants, et, indépendamment de l'accroissement naturel de la population, la matière humaine toujours exploitable et toujours disponible. […] La condamnation d'une partie de la classe salariée à l'oisiveté forcée non seulement impose à l'autre un excès de travail qui enrichit des capitalistes individuels, mais du même coup, et au bénéfice de la classe capitaliste, elle maintient l'armée industrielle de réserve en équilibre avec le progrès de l'accumulation. […] Pendant les périodes de stagnation et d'activité moyenne, l'armée de réserve industrielle pèse sur l'armée active, pour en refréner les prétentions pendant la période de surproduction et de haute prospérité. C'est ainsi que la surpopulation relative, une fois devenue le pivot sur lequel tourne la loi de l'offre et la demande de travail, ne lui permet de fonctionner qu'entre des limites qui laissent assez de champ à l'activité d'exploitation et à l'esprit dominateur du capital. […] » Karl MARX, Le Capital - Livre premier. Le développement de la production capitaliste, https://www.marxists.org/francais/marx/works/1867/Capital-I/kmcapI-25-3.htm

[7] https://www.editions-zones.fr/livres/le-president-des-ultra-riches/

Les Gilets jaunes et un président, non élu par le peuple !
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