John Kerry, idiot utile de la Oumma ou calculateur cynique ?  Questions sur l’État Hébreu, la démocratie et l'islam...
Par Michel AYMERICH
Selon le secrétaire d’État John Kerry, lors d'un discours tenu le 28 décembre dernier, «Israël peut être un État juif, ou un État démocratique. Mais il ne peut pas être les deux» [1].
M. Kerry commentait ainsi la résolution 2334 adoptée le 24 décembre 2016 par le Conseil de sécurité de l'Onu qui appelle Israël à cesser la « colonisation » des territoires « palestiniens » afin de « préserver la solution à deux États ». Pour la première fois depuis 1979, les États-Unis n'avaient pas opposé leur veto à une résolution condamnant la prétendue « colonisation israélienne »...
Le secrétaire d’État, lequel ne lance ici que ce qu'il considère comme son chant du cygne (fort heureusement, il sera remplacé le 20 janvier), se trompe grossièrement en sous-entendant que l’État hébreu ne saurait être démocratique s'il ne renonce pas à sa souveraineté pérenne. Et se tromper de la sorte quand on occupe un poste aussi responsable pour les destinées des peuples relève soit d'une idiotie inconcevable, soit de la poursuite de calculs cyniques dont les motifs sont cachés au peuple hébreu d'Israël et aux peuples du monde, le(s) peuple(s) des USA inclus ?
Je tends à penser que son cas présente une combinaison des deux.
Il faut donc rappeler un certain nombre de vérités au lecteur.
La reconnaissance internationale de l'État hébreu a succédé à la défaite partielle du projet d'extermination complète des Juifs au sens large des lois de Nuremberg dans le cadre de l'entreprise d'éradication radicale des bases « biologiques » du communisme dans son acceptation nazie, laquelle percevait les Juifs comme formant la base « raciale » du communisme international, qualifié de « judéo-bolchévique ».
Une entreprise d'éradication radicale des bases « biologiques » du mouvement communiste international qui atteignit son apogée dans le cours de la guerre totale contre l'URSS [2] considérée dans les catégories idéologiques des nazis et plus largement par la réaction mondiale comme l'instrument de la « finance juive internationale» [3].
Les nazis ont eu les mains libres pour accomplir leur sale besogne, des années durant. Mais approfondir cette question nous éloignerait du sujet de l'article. Toutefois une observation de taille ! Sacrifier les Juifs est historiquement une politique que l'on retrouve dans des mesures différentes, selon les périodes, de la Grande-Bretagne, aux États-Unis en passant par la France et son Quai d'Orsay...
La reconnaissance de l’État d’Israël par des États souvent complices par leur passivité face à l'extermination de masse de grande ampleur la plus systématique de l'histoire a succédé chronologiquement à la défaite totale de l'Allemagne nazie...
Mais l’État hébreu est né essentiellement comme le couronnement de la lutte historique anticolonialiste des Hébreux pour leur indépendance dirigée à la fois contre la puissance mandataire impérialiste britannique et contre leurs alliés réactionnaires panarabistes-musulmans!
Cette indépendance a revêtu la forme de la conquête démocratique hébraïque la plus élevée, celle qui résulte de l' auto-détermination librement organisée du peuple hébreu émancipé de la condition de « dhimmi ».
Rappelons aux amnésiques professionnels  que la dhimmitude fut le sort des Hébreux juifs rescapés de l'islamisation forcée subie par les hébreux (sort partagé par d'autres ethnies) tant sur leur terre d'origine que sur les terres où les Hébreux juifs avaient émigré avant leur conquête par les « arabo »-musulmans ou par d'autres ethnies largement islamisées. Le Maroc, par exemple... [4]
L'auto-détermination hébraïque garantit les droits des minorités non-hébraïques, dont le droit à l'existence des citoyens « arabo »-musulmans et à l'exercice de leurs libertés politiques dans les limites du respect de la liberté de l'auto-détermination du peuple hébreu. Il n'en a pas toujours été ainsi. Ainsi les « arabo »-musulmans opprimaient de manière atroce les Juifs vivant sur leurs terres ancestrales qui avaient survécu aux vagues d'islamisation et d'arabisation forcées commises par les « daechiens » du passé.
Karl Marx fut l'un des témoins de ce que subissaient les Juifs dans la ville de Jérusalem, alors occupée. Il rapporte en avril 1854 ce qu'il a observé de visu  : « Rien n'égale la misère et les souffrances des Juifs de Jérusalem, qui résident dans le quartier le plus infect de la ville que l'on appelle le hareth-el-yahoud, ce quartier d'immondices compris entre les monts Sion et Moriah où sont situés leurs synagogues - objets constants de l'oppression et de l'intolérance des Musulmans, exposés aux insultes des Grecs, persécutés par les Latins, et ne vivant que des aumônes à peine suffisantes transmises par leurs frères d'Europe. » [5]
Jérusalem dans l'histoire...
Jérusalem dans l'histoire...
Jérusalem dans l'histoire...

Jérusalem dans l'histoire...

Faudrait-il, alors, que les Hébreux juifs (et non juifs...) renoncent à leur souveraineté reconquise à Jérusalem-Est et en Judée-Samarie ?
Faudrait-il que les Hébreux juifs soient contraints une fois de plus dans l'histoire à abandonner la souveraineté hébraïque sur le lieu le plus saint du judaïsme qu'est le « Mur des lamentations » pour en faire un mur de soutènement de « l'esplanade des mosquées » (le nom du Mont du Temple dans le vocabulaire de l'impérialisme islamique) ? L'athée que je suis ne saurait se résoudre à accepter pareille soumission à la réécriture islamo-totalitaire de l'histoire avec ses conséquences néfastes pour l'avenir des libertés dans le monde [6]...
Les Hébreux juifs de ces « territoires » devraient-ils s'en remettre à la « tolérance » des « arabo »-musulmans, dits « palestiniens » ? Les États qui ont fait la preuve de leur solidarité indéfectible avec les Juifs lorsqu'il était en proie à une tentative totale d'extermination assureraient-ils, par conséquent, ad vitam æternam la sécurité des Hébreux juifs habitant l’État palestinien? Ou Monsieur le secrétaire d’État et celles et ceux qui partagent ces positions conseillent-ils aux Juifs de contribuer de plein gré à faire de la Judée-Samarie un espace « Judenrein » [7]?
Si les dirigeants « palestiniens » (en fait « arabo »-musulmans) ACTUELS du futur État « palestinien » reconnaissent demain aux Hébreux juifs le droit de continuer à vivre sur ces terres historiques qui n'ont cessé d'attester de la présence hébraïque au fil des siècles, qu'en sera-t-il à terme de la présence libre et non soumise à une quelconque forme de dhimmitude des Hébreux croyants et incroyants dans ce second État « arabo »-musulman établi après la Jordanie sur les terres de la Palestine mandataire? Qu'en serait-il aussi de ces grands oubliés de l'histoire, les Hébreux-Juifs, comme les Hébreux-non-Juifs (vous me lisez bien!) arabisés et islamisés DE FORCE !?
Sans parler du devenir des autres droits démocratiques pour les Hébreux, mais aussi pour les chrétiens, pour les « arabo »-musulmans, hommes et femmes, pour les agnostiques, les athées, etc... 
Qu'en est-il, dors et déjà, du droit à l'existence des Hébreux (croyants et incroyants), et ce depuis la création de la « Jordanie », cet État « arabo »-musulman créé sur 78% de la « Palestine mandataire », par l'impérialisme britannique? N'est-ce pas un État « Judenrein », comme aussi une dictature « arabo »-islamique qui interdit aux Hébreux arabisés et islamisés DE FORCE de renouer avec l'identité de leur ethnie terrorisée ?
Pourquoi Monsieur J. Kerry trouve-t-il cela normal ? Pourquoi n'est-ce pas un sujet de confrontation politique ? Pourquoi n'est-ce pas même un sujet évoqué ?
Et qu'en est-il dans cet État « palestinien » qu'est déjà la Jordanie d'un bon nombre de droits démocratiques élémentaires?
Ainsi qu'en est-il du droit à quitter l'islam de la part des Hébreux arabisés et islamisés, mais aussi du même droit pour chaque femme et chaque homme de ce pays ? Comme du droit à la liberté de conscience qui implique le droit d'être athée ?
Qu'en est-il du droit à quitter l'islam de la part de chaque femme et homme dans n'importe quel pays islamisé ? En « Jordanie », mais aussi dans n'importe quel pays de L'Organisation de la coopération islamique (OCI) ? Oui qu'en est-il aussi du droit à la liberté de conscience qui implique le droit d'être athée dans les 57 pays de l'OCI ?
A propos, vous, Monsieur Kerry et ceux qui lui emboîtent le pas, devraient lire ce que Zahir Muhsein, membre du comité exécutif de l’OLP, expliquait en 1977 : « Le peuple palestinien n’existe pas. La création d’un État palestinien n’est qu’un moyen pour continuer la lutte contre l’État d’Israël afin de créer l’unité arabe. En réalité, aujourd’hui, il n’y a aucune différence entre les Jordaniens, les Palestiniens, les Syriens et les Libanais. C’est uniquement pour des raisons politiques et tactiques, que nous parlons aujourd’hui de l’existence d’un peuple palestinien, étant donné que les intérêts arabes demandent que nous établissions l’existence d’un peuple palestinien distinct, afin d’opposer le sionisme. Pour des raisons tactiques, la Jordanie qui est un État souverain avec des frontières bien définies, ne peut pas présenter de demande sur Haifa et Jaffa, tandis qu’en tant que palestinien, je peux sans aucun doute réclamer Haifa, Jaffa, Beersheba et Jérusalem. Toutefois, le moment où nous réclamerons notre droit sur l’ensemble de la Palestine, nous n’attendrons pas même une minute pour unir la Palestine à la Jordanie. » [8]
Comprenez-vous, vous qui me lisez, ce qui suit ? La stratégie islamique vise un but : la société islamique. La revendication d'un État « palestinien » par Abbas comme celle de tout autre « palestinien » est d'ordre tactique, non stratégique.
Ainsi lorsque, concernant le devenir de la France (et donc de ses acquis démocratiques), Ahmed Jaballah, cofondateur de l'Union des organisations islamiques de France (UOIF), qui siège toujours dans l'appareil directeur déclare : «L'UOIF est une fusée à deux étages. Le premier étage est démocratique, le second mettra en orbite une société islamique» [9], il révèle un secret de Polichinelle. Il révèle sans le détour fréquemment employé de la taqîya (car il s'adresse aux musulmans) ce qu'est une tactique au service d'une stratégie. Et ce rapport de la tactique à la stratégie est le même dans la question de la revendication « arabo »-musulmane, dite tactiquement « palestinienne », de l'étape tactique d'un État « palestinien ».
Dans un article récent, j'écrivais ces lignes dont je n'ai rien à retrancher :
« La place d'un énième État musulman (il existe d'ors et déjà 57 pays membres de l'OCI !) affublé de l'étiquette frauduleuse de « Palestinien » pour mieux en faire accepter la création auprès d'une « communauté internationale » complice du mensonge et de millions de citoyens trompés, désinformés, manipulés ne serait nécessairement qu'une étape transitoire sur la voie de l'intégration à l'Oumma. Ce qui ne signifierait, en fait, purement et simplement que l'élargissement géographique de l'Oumma dans sa tendance lourde vers la conquête du monde à un territoire stratégique en vue de neutraliser Israël. Les différents impérialismes « arabo »-musulman, ottoman ou néo-ottoman, islamo-chiite d'Iran étant tout à la fois des instruments au service de cet objectif et leurs représentants détenteurs de pouvoir politico-religieux, des acteurs cyniques se servant de ce devoir islamique pour asseoir leur légitimité et dévier les masses du mécontentement que tout pouvoir d'obédience musulmane ne peut que susciter. L’État juif serait alors en voie de devenir un État dhimmi, avant d'être sérieusement exposé à être détruit d'une manière ou de l'autre. L'Oumma ne pouvant s'arrêter en si « bon chemin ».
« Cet Etat « Palestinien » ne serait qu'un énième État « arabo »-musulman à côté de la Jordanie qui n'est déjà rien d'autre qu'un État issu de 78% de la « Palestine mandataire ».
« L’État de l'auto-détermination hébraïque anéanti, l'avenir des Juifs, mais aussi des chrétiens, des apostats, des athées, des Bahaïs, des femmes libres, etc., deviendrait plus que très fortement compromis. Il signifierait à terme plus ou moins rapide la fin de leur existence. » [10]
Alors ? Alors pour les uns, bas les masques ! Pour les autres, réveillez-vous !
NOTES
[3] « Le 30 janvier 1939, Hitler déclare dans un discours au Reichstag: «Aujourd’hui, je serai encore un prophète : si la finance juive internationale en Europe et hors d’Europe devait parvenir encore une fois à précipiter les peuples dans une guerre mondiale, alors le résultat ne serait pas la Bolchevisation du monde, donc la victoire de la juiverie, au contraire, ce serait l’anéantissement de la race juive en Europe.» Source: http://www.phdn.org/histgen/hitler/declarations.html#note13
Hitler établissait un lien entre Juifs et bolchévisme et nonobstant la contre-révolution bureaucratique stalinienne anti-bolchévique, il établissait un lien mécanique entre l'État soviétique, Staline, le bolchévisme et les Juifs...
Il est intéressant de lire comment Trotsky répondait à cet amalgame entre stalinisme et bolchévisme dans son écrit Leur morale et la nôtre: « On peut dresser la liste des caractères communs au catholicisme ou au jésuitisme et au communisme. De leur côté, Hitler et Mussolini, usant d'une méthode tout à fait semblable, démontrent que le libéralisme, la démocratie et le bolchevisme ne sont que les diverses manifestations d'un même mal. L'idée que le stalinisme et le trotskysme sont "au fond identiques" rencontre aujourd'hui la plus large audience. Elle réunit les libéraux, les démocrates, les pieux catholiques, les idéalistes, les pragmatistes, les anarchistes et les fascistes. Si les staliniens n'ont pas la possibilité de se joindre à ce "Front populaire"-là, c'est seulement par un effet du hasard : ils sont précisément absorbés par l'extermination des trotskystes.
«Ces rapprochements et ces identifications sont essentiellement caractérisés par l'ignorance complète des assises matérielles des diverses tendances, c'est-à-dire de leur nature sociale et, dès lors, de leur rôle historique objectif. On y apprécie et classe par contre les diverses tendances d'après des indices extérieurs et secondaires, le plus souvent d'après leur attitude envers tel ou tel principe abstrait auquel le classificateur attribue professionnellement une signification particulière. Pour le pape, les francs-maçons, les darwinistes, les marxistes et les anarchistes sont frères en le sacrilège puisqu'ils repoussent tous l'Immaculée Conception. Pour Hitler, le libéralisme et le marxisme, ignorant l'un et l'autre "le sang et l'honneur", sont des jumeaux. Jumeaux pour le démocrate, le fascisme et le bolchevisme puisqu'ils refusent de s'incliner devant le suffrage universel. Et cætera. » Source: https://www.marxists.org/francais/trotsky/livres/morale/morale1.htm
[6] Beaucoup de Français sont à ce point vendus à l' « arabo-islamisme» que même la langue employée est polluée de contre-vérités. Je lis par exemple sur le site Wikipédia, pourtant un site largement contaminé par le palestinisme (l'idéologie pro-"palestinienne" bêlante):
«Un exemple de cette différence d'appellation entre anglophones et francophones est donné par l'ouvrage de Bill Clinton My life qui évoque page 923 le mont du Temple (Temple Mount) quand la traduction française Ma vie parle, page 965, de « l'esplanade des Mosquées ». »
[8] « Trouw », 31.03. 77.
John Kerry, idiot utile de la Oumma ou calculateur cynique ?  Questions sur l’État Hébreu, la démocratie et l'islam...
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